A l'époque hellénistique, le monde grec connaît de nombreux bouleversements entraînant des conséquences sur la production artistique, notamment dans les domaines architectural et de la sculpture monumentale.
Cette évolution touche également le milieu de la coroplathie, notamment avec le renouvellement et la diffusion des types appelés « Tanagréennes ». Ce qui est désigné sous ce terme est la production de figurines en terre cuite à Athènes au IVème siècle avant J.-C. et qui, grâce à leur technique, sont diffusées rapidement et imitées en grand nombre à Tanagra pendant tout le IIIème siècle avant notre ère. L'innovation apportée par ces terres cuites se fait sur plusieurs plans, à la fois dans leur iconographie, leur style ainsi que leur technique. Néanmoins il faut noter la continuité avec l'époque classique et particulièrement à travers l'influence de la grande statuaire. Ce phénomène débute à Athènes qui, malgré la guerre du Péloponnèse de 431 à 404 avant J.-C., reste le principal foyer artistique d'où émergent les figurines de terres cuites qui sont diffusées par la suite vers Tanagra où elles connaissent leur apogée, puis dans tout le monde grec.
Cette évolution se fait grâce à plusieurs facteurs : le lien entre statuaire et petite plastique, la technique et la diffusion.
L'influence de la grande sculpture la plus significative est celle du type de la grande et la petite déesse d'Herculanum. Ces deux statues conservées au musée Albertinum de Dresde sous les numéros d'inventaire 326 et 327 mesurent respectivement 1m98 et 1m81. Les deux rondes-bosses en marbre sont en réalité des copies romaines retrouvées dans le théâtre d'Herculanum qui a inspiré leur nom, dont les originales grecques sont datées environ de 330 avant J.-C.
Les deux œuvres sont attribuées au sculpteur Praxitèle. Si Pline y voyait le groupe de Déméter et Coré, il n'est pas certain qu'elles aient été réellement associées. En revanche, « la grande Herculanaise » à la tête voilée représente l'image matronale tandis que le type de la « petite Herculanaise » est rattachée à la représentation des jeunes filles. Le type de ces femmes drapées est celui qui inspire les coroplathes pour créer le modèle des figurines des « Tanagréennes ». Bien qu'elles diffèrent sur quelques points les deux figures ont de fortes similarités qui sont celles reprises par la petite plastique : la coiffure en « côtes de melon », l'inclinaison de la tête, la superposition des drapés enveloppants, créant un réseau de plis complexes.
[...] Terres cuites : renouvellement et diffusion des types iconographiques La grande et la petite déesse d'Herculanum (musée de Dresde), la Petite Herculanaise (musée du Louvre) et les Dames en bleu A l'époque hellénistique, le monde grec connaît de nombreux bouleversements entraînant des conséquences sur la production artistique, notamment dans les domaines architectural et de la sculpture monumentale. Cette évolution touche également le milieu de la coroplathie, notamment avec le renouvellement et la diffusion des types appelés Tanagréennes Ce qui est désigné sous ce terme est la production de figurines en terre cuite à Athènes au IVème siècle avant J.-C. [...]
[...] De ce point de vue, les figurines apparaissent quasiment comme des témoignages ethnologiques En revanche, la petite plastique se détourne de la grande statuaire par le traitement du revers moins soigné que l'avers. Alors qu'à l'époque hellénistique les compositions des rondes-bosses invitent le spectateur à tourner autour d'elles par leur tridimensionnalité, les Tanagréennes ne semblent pas avoir été faites pour être vues de dos, car la finition est moins aboutie et la technique de cuisson de l'argile nécessitait la présence d'un évent pour laisser s'échapper les vapeurs d'eau. [...]
[...] MOLLARD-BESQUES S., Les terres cuites grecques, Paris, PUF pp. 70- 77. SMITH R.R.R., La sculpture hellénistique, Paris, Thames and Hudson pp. 83-88. * Catalogue d'exposition Tanagra, Mythe et archéologie, Musée du Louvre, Paris sept. 2003- 5 jan RMN. [...]
[...] MNB 559, Myr 232, Myr 233. : Femmes drapées, Musée du Louvre, Inv.MNB 452, MNB 494. : Oenochoé plastique, Musée Vivenel à Compiègne, Inv : Terres cuites du sanctuaire de la Nymphe à Athènes. : Statuettes d'une tombe de Vergina. : Réplique romaine du type du Sophocle, Musée du Vatican, Inv.9973. : La Sophocléenne, Musée du Louvre, Inv. MNB 585. Bibliographie * Ouvrages collectifs BIEBER M., The sculpture of the Hellenistic age, New York, Columbia University Press (2ème éd.), pp. 22-24. [...]
[...] Sa tête, en revanche, est nue et permet d'identifier clairement la coiffure en côte de melon (mèches ondulantes séparées et ramenées vers l'arrière), similaire à celle de l'Aphrodite de Cnide. Cette composition peut être rapprochée de l'une des figures de muses d'une des plaques de la base de Mantinée (Musée archéologique national d‘Athènes, inv. MNA 216), attribuée à Praxitèle par Pausanias. La figure de la Petite Herculanaise dont sont inspirées les femmes drapées des figures de Tanagréennes a été largement diffusée à l'époque romaine et un exemplaire est conservé au Musée du Louvre. [...]
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