Louis Ier, Duc d'Anjou, ayant acquis un manuscrit enluminé des scènes de l'Apocalypse, commanda sa propre tenture de l'Apocalypse. Les réalisateurs de l'œuvre, Nicolas Bataille, Robert Poinçon et Hennequin (dit Jean) de Bruges commencèrent la fabrication en 1377 et elle se finit au plus tard en 1382.La technique choisie fut celle de la tapisserie sur métier, dite aussi tapisserie de lisse.
Ce chef-d'œuvre sera l'objet de tous les soins au Moyen-âge mais maltraité par les chanoines au XIIe siècle. Il faudra attendre le XIXe siècle pour qu'on comprenne sa splendeur. Puis elle sera classée monument historique le 6 juin 1902 et deviendra le joyau du musée de la Tapisserie crée en 1910 dans l'ancien palais épiscopal d'Angers. Et en 1954, elle retournera dans l'ancien château ducal, en 1981 on décidera de la nettoyer.
[...] Les premières illustrations de l'Apocalypse apparaissent au IVe siècle sous forme d'iconographie primitive, puis entre le Ixième et XVe siècle avec des manuscrits illustrés, et un renouvellement de cette iconographie dès le XIIIe siècle avec la naissance du cycle anglo-français ou anglo-normand, c'est probablement de là que vient l'inspiration de Jean de Bruges. Composition générale La tenture est composée de 67 tableaux horizontaux de 1,80 m. de haut sur 2,80 m. de long en moyenne ainsi que des fragments de 3 autres tableaux qui sont repartis dans deux registres superposés et sont regroupés en 6 grandes sections censées correspondre aux 6 pièces d'origines. De telles dimensions soulignent le caractère monumental de l'œuvre et en font la plus grande des tentures conservées dans le monde. [...]
[...] Ainsi, on voit Saint-Jean, à l'abri dans sa guérite, contemplant le nouveau fléau déclenché par la cinquième trompette. Il porte des vêtements conventionnels, c'est a dire une longue robe à manches creusée de plis profonds qui se cassent sur le sol. Saint Jean est le personnage le plus expressif de la tenture, à la fois par son visage, mais aussi par les gestes, ici les gestes des mains traduisent l'horreur ou l'épouvante que doit inspirer une telle vision diabolique. On remarque qu‘il y a une sorte de faisceau qui descend du ciel, cette étoile qui tombe du ciel est, d'après les commentateurs, un ange déchu, et même pour certain se serait Satan lui-même . [...]
[...] Cependant pour rappeler qu'il est l'Ange de l'Abîme, l'artiste, comme dans plusieurs miniatures, l'a affublé d'ailes de chauve-souris, attribut traditionnel de Satan dans l'iconographie médiévale. Les couleurs montrent un aspect fané de la toile, il y a dominance de rouge et de bleu, qui avec le temps sont devenus pastel. Mais en 1981 lorsqu'on décide de la nettoyer on découvre un »envers flamboyant de 1000 couleurs si éloignées des tons fanés qu'offrait l'endroit exposé aux rayons lumineux (rouge chaud, bleu profond, jaune d'or, variétés de vert, les oranges insoupçonnables) . [...]
[...] Tenture de l'apocalypse : La cinquième trompette, les sauterelles Introduction Louis Ier, Duc d'Anjou, ayant acquis un manuscrit enluminé des scènes de l'Apocalypse, commanda sa propre tenture de l'apocalypse. Les réalisateurs de l'œuvre, Nicolas Bataille, Robert Poinçon et Hennequin (dit Jean) de Bruges commencèrent la fabrication en 1377 et elle se finit au plus tard en 1382.La technique choisie fut celle de la tapisserie sur métier, dite aussi tapisserie de lisse. Ce chef d'œuvre sera l'objet de tous les soins au Moyen-Age mais maltraité par les chanoines au XIIe siècle. [...]
[...] Les réalisateurs ont ici fait preuve d'une grande habileté dans la conception de l'œuvre en effet on peut remarquer la netteté du tissage et a la beauté de son envers Tous ces éléments font que la tenture d'Angers demeure à travers les siècles à la fois une interprétation puissante de la Révélation de Saint- Jean et l'un des plus beaux fleurons du patrimoine français. Bibliographie Muel Tenture de l'apocalypse d'Angers : l'envers et l'endroit Auzas (P.M.), L'apocalypse d'Angers, chef d'œuvre de la tapisserie Dossier de l'art : l'apocalypse d'Angers, Août 96. Mazenod, Gothique, no 155-156. Planchenault l'apocalypse d'Angers, 1966. [...]
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