Abou Simbel. Ce nom incarne à lui seul la grandeur de Ramsès II. Le temple personnel de ce grand roi de la XIXe dynastie qui régna de 1279 à 1212 avant J.C., a traversé les âges et nous marque encore aujourd'hui comme il marqua les nubiens de l'antiquité.
Construit probablement durant le premier quart du règne, il fut redécouvert le 22 Mars 1813 par Johann Ludwig Burckhardt. Il fallut attendre l'arrivée de Belzoni, qui en déblaya l'entrée et y pénétra le 1er Août 1917 pour pouvoir l'admirer de nouveau dans sa majesté et lui redonner sa place dans l'histoire.
[...] Le premier colosse Sud à été brisé à la taille peu après sa construction par un séisme, on peut encore observer aujourd'hui le torse et la tête de la statue gisant en partie sur la terrasse et en contrebas du temple. Entre tous ces personnages, l'équilibre était savamment dosé. Primauté à la mère du prince héritier, de même qu'à la reine douairière. Au Sud, priorité au fils aîné de Néfertari et à la fille aînée d'Isisnofret. Au Nord, priorité au fils aîné d'Isisnofret, le prince Ramsès, et à la fille aînée de Néfertari. Les préséances étaient respectées. [...]
[...] Les défauts étaient, si nécessaires, remplis de plâtre et teintés, le tout étant ensuite poncé pour disposer d'une surface lisse. Sur la surface ainsi préparée, une mise au carreau était réalisée. Les personnages et les objets étaient ensuite tracés par un dessinateur qui réalisait les contours. Ces dessinateurs disposaient de véritables catalogues de dessins qui leur servaient de modèle. Une grille semblable était exécutée sur les blocs de pierre dans lequel le relief devait être réalisé. A partir de ces dessins, le sculpteur enlevait les éléments et le maître dessinateur rajoutait les détails au fur et à mesure de l'exécution de l'œuvre. [...]
[...] De part et d'autre de la niche, Ramsès, debout, coiffé de la couronne bleue, tend l'image de Maât à la divinité. Or, à droite de cette dernière un grand signe Ouser sceptre à tête d'animal- et à gauche, l'effigie de Maât viennent perturber notre attribution première. Ramsès emprunte encore une fois, et de manière imposante l'aspect du dieu faucon nous proposant sous forme de rébus, Ouser-Maât-Rê c'est-à-dire son nom de couronnement. Le texte inscrit entre les deux Ramsès se lit Paroles dites par Rê Horakhty : je te donne tout le temps de vie de Rê et les années d'Atoum Sur la corniche se trouve une frise de vingt-deux babouins saluant le soleil levant. [...]
[...] Suite à la construction du barrage d'Assouan et à la montée des eaux qui allait s'en suivre, l'UNESCO finança un programme de sauvetage afin de protéger les monuments. Tous furent démontés et reconstruits. Le temple d'Abou Simbel ne fit pas exception. Il fut découpé en blocs de 15 tonnes chacun après déblaiement de tonnes de roche, et fut reconstruit à l'identique entre 1963 et 1968 contre une falaise artificielle dressée au dessus de son emplacement originel et, bien évidemment, au-dessus du niveau du Nil. [...]
[...] Les ouvriers semblent pour la plupart être des esclaves de guerre. La conduite des travaux fut confiée à Asha-Hebsed, en collaboration avec Iouny. La réalisation d'une œuvre architecturale est due en Égypte antique à la collaboration de plusieurs spécialistes (dessinateur, tailleur de pierre, sculpteur, peintre ) et chacun avait un rôle précis à remplir, tout changement ne pouvait donc qu'être le fait du maître des travaux, seule personne possédant une vision d'ensemble parce qu'il est à la fois le concepteur et l'entrepreneur de l'oeuvre. [...]
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