La tapisserie de bayeux

Résumé du document

La tapisserie de Bayeux relate les troubles de succession à la couronne d'Angleterre en 1066 après la mort du roi Edouard, entre son beau-frère Harold et le duc de Normandie, Guillaume. Elle retrace les évènements : l'avènement d'Harold sur le trône d'Angleterre, puis l'invasion normande jusqu'à la victoire de Guillaume le 14 octobre 1066 à Hastings.
La tapisserie, actuellement exposée au centre Guillaume le Conquérant est une bande brodée de toile de lin, de presque 64 m de long sur 45 à 43 cm de large. Elle fut sans doute commanditée par l'évêque de Bayeux, Eudes/Odon, pour l'inauguration de la cathédrale en 1077, pour célébrer la victoire de Guillaume à Hastings.
C'est une pièce très rare, qui nous est parvenu en bon état (même s'il semble qu'elle ait été amputée d'une ou deux scènes finales), et qui reste un des seules sources que nous avons sur l'invasion normande en Angleterre et sur la bataille de Hastings.
Que nous apprend la tapisserie de Bayeux, et peut-elle être considérée comme une source historique ?
Nous commenterons d'abord l'histoire narrée dans la tapisserie, la représentation de la guerre, puis enfin la tapisserie comme une œuvre de propagande.

Extraits

[...] Les scènes de guerre sont très nombreuses. A Hastings, la bataille entre Anglais et Normands est rude mais Harold et ses frères sont tués, et les Normands finissent par l'emporter. La tapisserie se termine ici, mais il est très vraisemblable qu'il manque d'autres scènes et que la tapisserie se soit terminée comme elle commence, par un roi sur son trône, avec le couronnement de Guillaume. II La représentation de la guerre La tapisserie de Bayeux présente l'histoire de la conquête d'Angleterre, c'est donc une histoire militaire. [...]

[...] Pour l'essentiel, c'est l'œuvre de l'archidiacre de Lisieux, Guillaume de Poitiers, Hauts faits de Guillaume, duc des Normands et roi des Anglais, écrit entre 1071 et 1077, qui présente lui aussi un point de vue normand. Il y a très peu de sources anglaises concernant ces évènements, hormis l'Anglo Saxon Chronicle. C'est donc plus difficile de faire la part, dans la tapisserie, entre les faits historiques et la propagande visant à légitimer Guillaume. Néanmoins, la tapisserie était destinée à être exposée dans la cathédrale de Bayeux, vue par un grand nombre de gens. Elle était très lisible, comportant peu de textes, et était donc accessible à tous alors que peu savaient lire. [...]

[...] Que nous apprend la tapisserie de Bayeux, et peut-elle être considérée comme une source historique ? Nous commenterons d'abord l'histoire narrée dans la tapisserie, la représentation de la guerre, puis enfin la tapisserie comme une œuvre de propagande. I L'Histoire narrée dans la tapisserie Des rivalités de succession A la mort du roi d'Angleterre Edouard, un problème de succession se pose, car il n'a pas d'héritiers, et il y a plusieurs prétendants au trône. Harold et Guillaume prétendent tout de succéder à Edouard. [...]

[...] Conclusion La tapisserie de Bayeux a une forte valeur de propagande. Exposée dans la cathédrale de Bayeux probablement à son inauguration en 1077, elle vise à légitimer Guillaume en tant que roi d'Angleterre et à célébrer sa victoire à Hastings en 1066. Elle le montre comme un homme pieux, à qui le trône revient de droit, et montre Harold comme un parjure qui usurpe la couronne qu'il avait promise à Guillaume en prêtant serment sur une relique. Le fait que les sources concernant la bataille de Hastings et les évènements y ayant conduits soient si peu nombreuses et normandes pour la plupart rend difficile l'analyse de la tapisserie en tant que source historique. [...]

[...] Il n'est donc pas de sang royal. Toutes les sources normandes désignent Guillaume comme héritier légitime, elles affirment qu'Harold était son homme-lige. Mais juste avant sa mort, Edouard désigne Harold comme son successeur. C'est dans ce contexte que s'inscrivent les évènements de la tapisserie. Le serment Les évènements commencent en 1064, lorsque Harold fait un voyage en Normandie (p.50 : la première scène de la tapisserie montre Edouard au centre, qui donne sans doute à Harold la permission de voyager). [...]