Sujet dans le paysage, hiérarchie d'un tableau, Jan Van Eyck, sculpture, paysage en arrière-plan, valeur symbolique
Le sujet comme le paysage sont des éléments constitutifs de l'art qui n'ont pas toujours été sur le même pied d'égalité en ce qui concerne la hiérarchie d'un tableau ou d'une sculpture par exemple.
Alors que nous sommes habitués à voir, analyser ou interpréter le sujet et le paysage, ce n'est que récemment que le paysage, s'est dégagé comme genre autonome, laissant ainsi de côté la valeur prédominante du sujet qui relayait le paysage à un simple décor ou fond.
Il faudra attendre le XVIIIe siècle pour que le paysage devienne réellement le « sujet » d'une œuvre d'art.
Représenté de manière très diverse en peinture, le paysage peut être construit comme un décor symbolique, un objet ou une recherche sur la lumière, les couleurs, l'atmosphère, etc.
[...] La dénaturalisation du sujet face au paysage Il a été vu que le paysage, qu'il soit abstrait ou alors mimétique de la réalité, avait au Moyen-Age notamment, une fonction plus symbolique. Ce paysage, accompagne le sujet, il apporte une dimension explicative, il se soumet de façon allégorique au sujet pour lui apporter un surplus d'informations. Mais que se passe-t-il lorsque le sujet n'est plus figuré, mais simplement insinué par le paysage ? Le tableau de David Friedrich Mer de Glace montre une banquise fracturée avec en premier plan une montagne formée par ces morceaux de glaces. [...]
[...] Mais celui-ci n'est pas encore le sujet, car c'est le portait qui y fait place. B. Une quête d'autonomie Puis le paysage grandit encore et les personnages s'inscrivent désormais dans le paysage comme dans la Crucifixion d'Antonello de Messine. Ici, si le premier plan était retiré (c'est-à-dire la scène de la crucifixion) le paysage pourrait être le sujet, car il est complet et d'autant plus complexe avec la mixité entre paysage urbain et naturel, qui associe un château, un plan architectural, à des falaises, un lac. [...]
[...] Cependant elle est l'entrée en tableau du paysage. L'apparition de celui-ci commence premièrement par une représentation miniature de ce qu'est le paysage, une métonymie purement conventionnelle liée au symbolisme religieux, comme dans La déposition de la croix de Duccio, où les petits cailloux au pied de la croix signifient la montagne. Cette métonymie du paysage n'est ici pas le sujet, mais la scène. Pour fond de ce tableau, il y a une feuille d'or et non un paysage. Le paysage au début de la Renaissance est juste un sol pour marcher et pour enterrer ses morts. [...]
[...] La présence du sujet dans le tableau en revanche, est jusqu'à l'émancipation du paysage, l'élément sine qua non. Contrairement au paysage, qui jusqu'au XVIII ne peut exister sans la présence d'un sujet, ce dernier n'a pas nécessairement besoin de la présence d'un arrière-plan figuré. Cependant la définition de sujet est floue, contrairement au paysage dans sa version figurée qu'on peut identifier généralement assez aisément, le sujet ne se résume pas seulement à ce que l'on voit et quand bien même on aurait réussi à l'identifier, reste à comprendre toute sa symbolique. [...]
[...] Le but était d'impressionner le fidèle, de l'inviter à la dévotion. Cependant, un grand nombre d'œuvres de cette même époque ne laisse pas le paysage de côté et au contraire l'intègre dans leur composition. Dans la Pieta d'Enguerrand Quarton, derrière ce fond doré illusoire se cache un paysage quelque peu idéalisé. Une taille minuscule en comparaison avec celle des personnages, ce fond est juste là pour donner une petite indication, mais il n'est surtout pas là pour détourner l'attention de la scène pathétique, qui est en train de se dérouler. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture