De la création au système contemporain…
Le 17ème siècle est celui de la grande période des arts du spectacle en France : âge d'or du théâtre classique, développement de l'art du ballet, débuts de l'opéra et constitution d'un art musical national. Les académies créées à partir de 1650 par Louis XIV ont alors pour tâche de limiter les efforts individualisés afin de mieux glorifier l'État et la monarchie. Elles visent également à substituer le patronage public au mécénat privé : les arts sont alors devenus une affaire d'État dont le monarque s'occupe personnellement.
Une des principales visées de Louis XIV fut d'accumuler dans Paris les richesses artistiques et de doter la ville d'institutions capables de propager le prestige de la France tant à l'étranger que dans l'ensemble du pays. Or, les salles de théâtre sont peu nombreuses à Paris et les troupes régulières au nombre de trois…
La politique suivie par Louis XIV fut d'assurer un monopole très large à une institution dotée de statuts reconnus par le roi. Cette forme de mécénat n'est plus privée et a le grand avantage de ne rien coûter à l'État, car on ne conçoit pas pour le moment d'aide régulière de l'État dans le domaine des "menus plaisirs". C'est donc dans des conditions très favorables que l'Opéra, sous la direction de Lully, devient alors l'un des plus brillants d'Europe.
Cependant, l'importance des charges du budget royal menace la plupart de ces institutions : l'Opéra, faute de subsides, use de ses droits et fait acte de commerce de son privilège en cédant le droit de jouer des opéras à des théâtres de province ainsi qu'aux forains de la foire Saint-Germain ou de la foire Saint-Laurent à Paris. Ces redevances soulèvent la colère des Comédiens français qui n'ont de cesse de lutter contre toute forme de concurrence. Mais tous les moyens employés par l'Opéra s'avèrent alors insuffisants et il faudra bien en arriver à subventionner la grande institution lyrique dès 1713. C'est l'objet de la création, quelques années plus tard, d'une administration dotée d'importants moyens financiers dans le but d'accomplir une politique déterminée, notamment en matière de création.
[...] Ainsi, les collectivités locales et l'État n'augmentent-ils pas les subventions au rythme du coût de la vie et en 1928, L'Opéra de Paris reçoit de l'État la même subvention qu'en 1880 (cf. supra), alors même que l'Opéra doit cette même année plus d'un million de taxes. On ne peut que se demander ce que peuvent faire de tels subventionnés qui versent plus qu'ils ne reçoivent de subventions, à qui l'on impose par ailleurs un cahier des charges lourd. Le mécénat de certains directeurs ne peut longtemps réussir à remplacer des pouvoirs publics défaillants. [...]
[...] La seule augmentation de la partie du budget du ministère consacré au spectacle vivant représente 110 millions de francs en 1999. La cour des comptes, dans son rapport de 1993, rappelait que "l'emploi des 3 milliards de francs de fonds publics investis pour la construction du nouvel Opéra à la Bastille et des 500 millions de subvention de fonctionnement alloués chaque année par l'État a été justifié devant la collectivité nationale par la promesse d'une multiplication des spectacles offerts à un public élargi. [...]
[...] Or, les salles de théâtre sont peu nombreuses à Paris et les troupes régulières au nombre de trois La politique suivie par Louis XIV fut d'assurer un monopole très large à une institution dotée de statuts reconnus par le roi. Cette forme de mécénat n'est plus privée et a le grand avantage de ne rien coûter à l'État, car on ne conçoit pas pour le moment d'aide régulière de l'État dans le domaine des "menus plaisirs". C'est donc dans des conditions très favorables que l'Opéra, sous la direction de Lully, devient alors l'un des plus brillants d'Europe. [...]
[...] On peut tenter de représenter l'importance de l'aide que le budget de l'État fournit à un établissement de prestige comme l'Opéra de Paris. Ainsi, entre 1950 et 1976, les subventions accordées à l'Opéra varient entre et du budget des affaires culturelles[3], ce qui est très important quand on compare ce chiffre au nombre de spectateurs. D'une certaine façon, l'action culturelle de l'État est enfermée entre deux limites dont l'une correspond à la faiblesse du budget culturel dans le budget total de l'État, et l'autre, à l'importance des dépenses de prestige. [...]
[...] Les subventions sont ainsi augmentées et leurs sources diversifiées. Subventions à l'Opéra (en milliers de francs courants) Ce tableau indique une nette progression des crédits d'État à partir de 1936. Tandis que l'indice moyen des prix passe de l'indice 100 à 127 entre 1928 et 1938, l'indice des subventions (ramené à 100 en 1928) s'élève à 3435 pour l'Opéra. L'aide de l'État n'a donc plus rien d'immuable et s'adapte aux besoins que justifie "le haut intérêt d'éducation nationale et la valeur du prestige mondial que représentent nos théâtres". [...]
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