[...]
La SFP est une association fondée en 1854 « sur les principes de l'utopie photographique et de la modernité utile. »
Mais quels sont donc ces principes ? Selon Michel Poivert, le président actuel de la SFP, il s'agirait « d'un idéal démocratique représentant la part sensible du progrès. ». Autrement dit, pour comprendre la SFP, il faut retenir qu'elle s'inscrit absolument dans un contexte historique et de recherche en pleine ébullition : la seconde moitié du XIXème siècle, berceau du médium moderne qu'est la photographie. Nous nous trouvons donc à une époque charnière, qui marque le passage de « la fin d'un idéal du progrès et l'amorce d'une civilisation de la culture. », toujours selon Michel Poivert.
Cette fin de XIXème siècle est aussi l'époque des sociétés savantes, et c'est tout naturellement que la SFP se constitue, d'après Alphonse Davanne, « en associant les principes d'une société savante et les ambitions d'une véritable académie. » Son but est de constituer en une discipline une pratique encore anarchique.
Toutefois, les débuts de l'association sont eux bien anarchiques. Si quinze ans seulement après le discours d'Arago sur le daguerréotype devant la Chambre des Députés, la SFP est créée, si en 1892 déjà, l'association est reconnue d'utilité publique, et si en 2004, l'État trouve nécessaire de renouveler ce statut par arrêté, la SFP mettra quelques temps à se constituer de manière stable et de façon à fonctionner.
C'est sûrement à l'instigation de Félix Pigeory, alors directeur de la revue des Beaux-Arts, que se réunissent le 23 août 1854, place Vintimille, chez Léon Tripier, les anciens membres de la Société héliographique tels Hippolyte Bayard, Gustave Le Gray, Auguste Mestral, Charles Nègres, ainsi qu'un opticien, un négociant, un notaire, des industriels, un baron, un conseiller à la Cour de Cassation, etc... pour former une organisation qui doit être « très simple », avec pour objet « l'encouragement de l'art photographique par l'acquisition d'oeuvres sortant des ateliers d'artistes vivants, par un concours et une exposition annuels, par une correspondance active, pas une publicité sérieuse et intéressante. » (...)
[...] Le siège de l'association se trouve donc au 71 rue Richelieu, dans le deuxième arrondissement de Paris, et le Bureau est ainsi aujourd'hui composé de : Président : Michel Poivert Vice-Président : Gunthert Vice-Présidente : Nathalie Boulouch Secrétaire générale : Gaëlle Morel Trésorier : Jacques-Olivier Martin La Société semble également appuyer son rôle de conservation d'un patrimoine photographique vieux de maintenant plus d'un siècle et demi, et énumère non sans une certaine fierté sa collection : cent-vingt daguerréotypes ; dix mille tirages papier ; cinquante-six mille plaques de verres négatives, positives et autochromes ; mille appareils, objectifs et accessoires divers, plus vingt mille livres et revues, classés bien entendu au titre des monuments historiques. Et ce gros travail de conservation de la Société assure également la préservation de collections comme celle d'Albert Londe4, qui fait elle aussi l'objet d'une association : c'est la signification du signe ASOAL. (Association pour la Sauvegarde de l'Oeuvre d'Albert Londe). La collection est accueillie depuis 1994 à la Bibliothèque Nationale de France, à l'abri des aléas financiers mais en conservant son statut privé. [...]
[...] La structure de la société s'articule également autour de ses deux organes de communication et d'information : la revue Le Bulletin, et celle des Études photographiques. Le Bulletin est avant tout un calque du périodique anglais de la Photographic Society, jusque dans l'imitation même du format, de la structure éditoriale, la périodicité ou l'index annuel. Le Bulletin a aujourd'hui évolué et ses rubriques sont transposées sur le site Vitevu. Le dernier numéro papier date d'octobre 1997, comportait seize pages, et coutait cinquante francs (1858-1917) pionnier de la photographie médicale et précurseur du cinéma, il entre à la SFP en 1879. [...]
[...] Grande aventure donc que celle de la Société Française de Photographie, et qui n'a pas l'air prête de s'arrêter André Gunthert, Etudes photographiques renonce à l'édition en ligne Études photographiques, Editos du site [En ligne] 6 Sociétaire de la SFP et collectionneur légendaire de photo argentique 7 Né en 1964, il a étudié la Photo à Arles, est professeur d'art moderne et contemporain ainsi qu'histoire de la Photographie à Paris, a travaillé sur les rapports entre esthétique et politique urbaine. COUDURIER Amélie Art de la Repré. Pour le 23/11/10 Bibliographie : POIVERT Michel, GUNTHERT André, TROOUFLEAU Carole, L'utopie photographique. Regards sur la collection de la Société Française de Photographie, Cherbourg, Le Point du Jour Wébographie : Société Française de Photographie, ressource en ligne : http://www.sfp.photographie.com/, consulté le 21/11/10. Blog Vitevu, ressource en ligne : http://www.sfp.asso.fr/vitevu/index.php/, consulté le 21/11/10. Etudes Photographiques, ressource en ligne : http://etudesphotographiques.revues.org/index.html, consulté le 21/11/10. [...]
[...] Pour le 23/11/10 Le premier local n'est obtenu qu'en décembre grâce à l'engagement d'un secrétaire, et les premiers fascicules du Bulletin, la revue de la SFP, ne paraissent qu'au mois d'avril, datés de janvier, février et mars, et que réorganise une chronologie fictive. Rapidement, deux directions opposées voient le jour au sein de l'association et poussent certains des membres fondateurs à partir : c'est la ligne industrielle contre la ligne artistique Une bataille rangée dans les colonnes de La Lumière, l'organe de la Société héliographique qui lui a survécu, aboutit même en procès intenté par la SFP à l'encontre de l'hebdomadaire. Nous sommes donc face à une naissance chaotique loin des histoires traditionnelles de la Photo! [...]
[...] Pour le 23/11/10 La Société Française de Photographie La SFP est aujourd'hui un organisme vivant qui propose une actualité photographique riche, qui fonctionne grâce à une structure associative depuis son origine, et qui possède une histoire importante. Nous reviendrons donc sur ses trois aspects histoire, structure, et actualité, pour aborder la Société Française de Photographie et ses grands acteurs. I. Les débuts : l'utopie photographique contre les difficultés matérielles La SFP est une association fondée en 1854 sur les principes de l'utopie photographique et de la modernité utile. Mais quels sont donc ces principes? Selon Michel Poivert le président actuel de la SFP, il s'agirait d'un idéal démocratique représentant la part sensible du progrès. [...]
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