Buste au Château de Versailles dans le Salon de Diane (Grand Appartement du roi). Bernin en 65 est venu à la demande de Louis XIV qui voulait lui donner la façade du Louvre à exécuter. La motivation principale du séjour de Bernin à Paris a été un échec mais il a également été sollicité pour représenter la figure royale : un buste et un portrait équestre. Le buste de Louis XIV va être un grand succès avec une bonne réception contrairement à la statue équestre.
Bernin était un grand sculpteur d'œuvres sacrées mais c'était également un grand portraitiste. Urbain VIII Barberini lui avait demandé d'exécuter de ses portraits (exemple de celui qui orne sa tombe à Saint-Pierre de Rome).
Bernin est un sculpteur officiel qui a une grande réputation. Il a exécuté des bustes de rois d'Europe importants, Charles Ier d'Angleterre en particulier (détruit). En 1650, il exécute le portrait du duc de Modène
Bernin avait déjà exécuté des portraits importants pour la cour de France avant son séjour à Paris : le buste du principal ministre du père de Louis XIV, Louis XIII
[...] Des répliques plus tardives, buste de 1686, Musée des Beaux Arts de Dijon. Buste de Louis XIV, Versailles Buste de Louis XIV, vers 1680, Versailles Décalage temporel remarquable (15 années plus tard), le visage rend compte de ce décalage chronologique, le modèle est vieillissant. On a le même décentrement de la tête par rapport au buste. Le buste est présenté frontalement et la tête est désaxée permettant au regard d'échapper au spectateur. Le regard semble aussi tourné vers le haut, mais l'incision des yeux est très légère : les pupilles sont juste gravées, mais non creusées. [...]
[...] Le caractère lisse du métal est traité pour l'armure. La cravate de dentelles, en ceci on sait que le roi avait prêté l'un de ses collets de dentelle de Venise à Bernin. Les effets de réel sont obtenus grâce aux ciseaux pour dégrossir le jabot, de même utilisation du trépan et du perçoir. La virtuosité est mise dans l'imitation d'un détail précis du costume. Bernin a dû utiliser le trépan (=pointe très fine qui tourne et permet de creuser les différentes boucles). [...]
[...] La charge symbolique passe par un certain embellissement, Bernin a voulu essayer de donner à voir la ressemblance de Louis XIV avec Alexandre le Grand (Chantelou témoigne de cela). Bernin connaissait les bustes d'Alexandre et a tenté de développer ce parallèle en modifiant la parenté des traits entre les deux. En 1665, les rapprochements avec Alexandre sont fréquents : Charles Le Brun, La tente de Darius, vers 1660/1661, Musée du Château, Versailles C'est le premier grand tableau exécuté par Le Brun pour Louis XIV. [...]
[...] (Frontal ou tourné vers autre chose Quelle position de la tête par rapport à la construction du buste ? (Axes ou non entre tête, visage, épaules). Question du cadrage (avec ou sans les mains), souvent le troncage est relativement large. Rapport entre le buste et le socle (coupure nette ou irrégulière). Question de la place du regard du spectateur par rapport au buste (peu de variations). Quel costume lui a-t-on donné ? La coiffure est importante. Question du modelé du visage. [...]
[...] Ce type de drapé illogique qui provoque un effet spectaculaire d'apesanteur se retrouve souvent dans la statuaire religieuse de Bernin. Drapé antinaturel, illogique défiant les lois de l'apesanteur. Cela soulignant le caractère surnaturel du pouvoir monarchique, ce qui aurait été amplifié par la base. Le traitement de la draperie peut être traité en marbre ou en stuc chez Bernin, ici du marbre (matériau pesant). Dimension emblématique qui montre que le portrait du roi bien au-delà : portrait d'une fonction et de l'image que l'on veut en donner. L'effet visuel impose l'importance du personnage, roi et quasiment personnage sacré. [...]
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