L'œuvre intitulée Lion, Cheval, Dormeuse invisibles est une huile sur toile peinte par l'artiste Salvador Dali au cours de l'année 1930, mesurant 50,20cm sur 65,20cm. Conservé au Musée National d'Art Moderne du Centre Beaubourg à Paris, sous le numéro d‘inventaire AM 1993-26, le tableau fait partie d'une série d'œuvres réalisées sur le même thème et représentant des figures similaires; longtemps disparu il est réapparu en 1993 donné par l'association Bourdon. Exposée en 1930, au cinéma d'art et d'essai de Montmartre, le Studio 28, lors de la projection du film l'Age d'or réalisé par Dali et Bunuel, l'une des œuvres fut lacérée, preuve de l'effervescence et de l'hostilité suscitées par Dali à cette époque. L'Œuvre est dans un bon état de conservation puisqu'elle vient de participer à l'exposition consacrée à Dali au Musée National d'Art Moderne de Philadelphie.
Influencé par les différents mouvements artistiques avant-gardistes du début du XXème, Salvador Dali reste l'une des figures phares du Surréalisme, même s'il s'en est détaché au fil des années en imposant son propre style, notamment en appliquant sa méthode « paranoïaque critique » à son art. Il est donc nécessaire de montrer en quoi Lion, Cheval, Dormeuse invisibles s'inscrit à la fois dans le mouvement surréaliste et dans l'aboutissement de la méthode de Dali (développement des images doubles et multiples). Une description stylistique et iconographique ainsi qu'une réflexion sur le mouvement du Surréalisme et les techniques « daliniennes » permettront de comprendre comment Dali est arrivé à une telle œuvre.
Le format rectangulaire et la taille restreinte du tableau sont deux éléments qui amènent le spectateur à se rapprocher de l'œuvre afin d'attirer son attention sur les différentes figures qui la composent. Cela permet d'examiner la toile de plus près et d'y découvrir tous les détails et la démultiplication de l'image principale.
La composition est formée principalement par les différents éléments figuratifs répartis au sein de la toile. Au premier plan, au centre de la toile et occupant la quasi-totalité de la longueur, une figure « composite » s'impose entourée de part et d'autre de deux bulles bleu foncée (éléments géométriques) et d'un objet difficile à identifier à ses pieds. La figure est posée sur un sol rectangulaire, de couleur ocre jaune dégradé, luisant et fissuré qui se détache sur un autre sol d'une couleur marron recouvrant tout le reste du tableau. L'image principale représente à la fois un corps de femme allongée sur le dos, la tête rejetée en arrière, les bras pendants sur le sol se transformant en pattes d'animaux. Cette femme se métamorphose petit à petit en cheval et en lion. Son corps qui se rapproche d'un flanc de félin est un dégradé de jaune clair, de gris et d'ocre clair. Les pattes avant et arrière se transforment dans leur partie supérieure en corps hybride, sans visage, dont on ne distingue que les muscles saillants, dessinés par la couleur et les contours créés par les zones d'ombre.
[...] Dessin schématique de la transformation dans Lion, Cheval, dormeuse invisibles collection privée Étude pour “Dormeuse-cheval-lion invisibles” 1930. Technique mixte sur toile x 51 cm 3. Dormeuse, cheval, lion invisibles huile sur toile, 60x70cm, Paris, collection particulière, anciennement collection Vicomte de Noailles Dormeuse, cheval, lion invisibles huile sur toile, 52x60cm, Paris, collection particulière L'Été de Giuseppe Arcimboldo Musée National du Louvre, Paris L'homme invisible huile sur toile, 140x80cm, Madrid, Museo Nacional Reina Sofia L'Espagne huile sur toile, 91,8x60,2cm, Rotterdam, Museum Boymans-van Beuningen Le grand paranoïaque huile sur toile, 62x62cm, Rotterdam, Museum Boymans van-Beuningen L'Énigme sans fin huile sur toile, 114,3x144cm, Madrid Museo Nacional Reina Sofia Andy Warhol : Ten Lizes huile et laque sur toile, 201x564,5cm, Paris, MNAM Jackson Pollock: The Moon-woman cuts the circle huile sur toile, 109,5x104cm, Paris, MNAM. [...]
[...] Salvador Dali : Lion, Cheval, Dormeuse invisibles L'œuvre intitulée Lion, Cheval, Dormeuse invisibles est une huile sur toile peinte par l'artiste Salvador Dali au cours de l'année 1930, mesurant 50,20cm sur 65,20cm. Conservé au Musée National d'Art Moderne du Centre Beaubourg à Paris, sous le numéro d‘inventaire AM 1993-26, le tableau fait partie d'une série d'œuvres réalisées sur le même thème et représentant des figures similaires; longtemps disparu il est réapparu en 1993 donné par l'association Bourdon. Exposée en 1930, au cinéma d'art et d'essai de Montmartre, le Studio 28, lors de la projection du film l'Age d'or réalisé par Dali et Bunuel, l'une des œuvres fut lacérée, preuve de l'effervescence et de l'hostilité suscitées par Dali à cette époque. [...]
[...] Ainsi, la pratique de l'automatisme est l'une des origines du travail de Jackson Pollock et de l'Action Painting alors que l'intérêt porté au thème de l'objet par les Surréalistes annonce le Pop Art (voir ill. 10-11). Lion, Cheval, Dormeuse invisibles est une œuvre de transition dans le parcours de Dali car elle met en avant la méthode innovante de Dali et s'inscrit dans sa période surréaliste qui a pourtant pris fin une dizaine d'années plus tard, peut-être à cause d'une élaboration artistique trop personnelle. En s'inscrivant dans le courant surréaliste, Dali utilise l'univers des rêves afin de dépasser la censure traditionnelle en révélant l'inconscient. [...]
[...] Ces symboles juxtaposés dans l'œuvre de Dali prennent la forme d'une interprétation de la réalité délirante. Dali utilise la paranoïa en tant que technique picturale dans le mouvement surréaliste. Ce procédé crée également une sensation chez le spectateur qui après une première lecture du tableau découvre au fur et à mesure les différents éléments extraordinaires qui le composent et cherche un sens aux symboles issus de l'imagination de Dali. La première image-double de Dali apparaît dans une autre œuvre intitulée L'Homme invisible (voir ill. [...]
[...] Sur le même plan, une autre figure squelettique se détache du paysage désertique marron et jaune par sa couleur blanche, sa silhouette filiforme et son ombre. Elle semble avoir été rajoutée au décor sans aucun lien avec le reste de la composition, si ce n'est qu'elle a la même taille que la colonne et pourtant est loin d'être aussi imposante. Dali crée ainsi un jeu d'échelle entre les différents éléments juxtaposés les uns avec les autres sans avoir de liens et de sens réel en étant assemblés. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture