Les Salines Royales d'Arc-et-Senans. Claude-Nicolas Ledoux

Résumé du document

« Il faut tirer parti de la nature des matériaux, les mettre en valeur». C'est ainsi que Claude Nicolas Ledoux, architecte des Salines royales d'Arc-et-Senans concevait son architecture moderne.
C'est en 1771 que le projet de construction est confié à Ledoux. Ledoux devait concevoir une manufacture de salines en tant qu'architecte du roi depuis 1773. Il avait donc plusieurs contraintes, ce qui allait déterminer l'emplacement de l'usine entre les villes d'Arc et de Senans près de la forêt de Chaux en Franche-Comté. Une saline nécessitait un emplacement à proximité immédiate d'une source d'énergie, de bâtiments conçus pour répondre aux normes d'exploitation d'une manière rationnelle sur le plan industriel et efficace quant à la surveillance d'une production soumise aux impôts, et d'une architecture, décente pour l'habitat ouvrier et représentative d'un mode de vie communautaire soumis à l'autorité royale. Le programme de la saline a donc été défini sous tous ses aspects économiques, techniques et sociaux. La première pierre fût posée en 1775 est la mise en route des machines eu lieu fin 1778.
Nous montrerons donc en quoi l'architecture des salines royales d'Arc-et-Senans est-elle une mise en scène de la fonction des salines et du pouvoir royal.

Extraits

[...] Les bâtiments situés dans la cour sont moins agressifs que le portique d'entrée. La variété des formes utilisées pour les façades est plus grande que dans les œuvres antérieurs de Ledoux et que l'ensemble de l'architecture française depuis le début du XVIIème siècle. Ledoux réduit son style à l'essentiel : volumes géométriques primaires, murs nus relevés seulement par le contraste de quelques bas-reliefs, pilastres sans bases et colonnes doriques rondes ou angulaires à bossage géométrique. Les élévations rappellent le début de la Renaissance et ses sources de l'Italie du Nord. [...]

[...] Ces deux niveaux de signification sont directement intégrés dans la disposition architecturale. La surveillance est représentée par un axe de pouvoir qui va de l'entrée avec le long du trajet, une série de motifs qui marque l'allégorie de la surveillance, qu'elle soit naturelle, industrielle ou administrative : du portique à la maison des gardes, avec ses colonnes veillant sur les sources naturelles de la production ; la fausse grotte imite les sources d'eau salées ; pour arriver ensuite au portique de la maison du directeur. [...]

[...] Ce bâtiment est composé, comme tous ceux placés sur le demi-cercle, de trois parties : l'une centrale et surélevée et deux ailes incurvées. Cette arrivée étonne par son porche très ornementé : une fausse grotte protégée par huit colonnes doriques, lisses et sans bases. La signification la plus évidente de cette entrée est qu'ici la forme doit laisser deviner la fonction des lieux : les blocs chaotiques évoquent le sel gemme, la saumure qui s'écoulent des urnes renversées, les colonnes sentinelles qui surveillent la matière première. [...]

[...] Les domestiques disposaient des chambres au dernier étage. La maison du directeur est de plan cruciforme. Le pavillon atteste de la puissance, du pouvoir, de l'autorité des commanditaires. Son portique, composé de colonnes à bossages, est surmonté d'un fronton triangulaire percé d'un oculus, œil symbolique et omniscient, de la connaissance et de la surveillance. Le fronton et le toit à la Mansart fait du pavillon le bâtiment le plus haut des Salines. Le portique s'éloigne de la tradition : le fût des colonnes disparaît presque complètement sous les tambours carrés qui les enserrent. [...]

[...] Les Salines Royales d'Arc-et-Senans Claude-Nicolas Ledoux Introduction Il faut tirer parti de la nature des matériaux, les mettre en valeur». C'est ainsi que Claude Nicolas Ledoux, architecte des Salines royales d'Arc- et-Senans concevait son architecture moderne. C'est en 1771 que le projet de construction est confié à Ledoux. Ledoux devait concevoir une manufacture de salines en tant qu'architecte du roi depuis 1773. Il avait donc plusieurs contraintes, ce qui allait déterminer l'emplacement de l'usine entre les villes d'Arc et de Senans près de la forêt de Chaux en Franche-Comté. [...]