La Vierge à l'enfant ou Madone est un thème récurrent en peinture et en sculpture religieuses chrétiennes. Il renvoie notamment à la maternité de la Vierge Marie et à la nativité du Christ. Depuis la naissance de la chrétienté, les églises catholiques accordent une place spéciale à Marie, qu'elles appellent Vierge Marie, cette dernière faisant l'objet d'un culte particulier. Au Moyen-âge, siècle de la foi et à la Renaissance, la Madone a constitué une très large part de la production artistique des peintres. Cependant, nous centrerons notre étude sur la représentation de la Madone à l'époque dite de la « Haute Renaissance » du Cinquecento.
Le Cinquecento correspond au XVIe siècle italien et surtout à l'apogée de la Renaissance italienne qui verra surgir les premières œuvres maîtresses de l'histoire de l'Art. À cette époque, le mouvement humaniste entreprend de concilier la croyance en Dieu et en son rôle de créateur avec une envie de découvrir et de comprendre. Les philosophes, les poètes, les savants mais également des artistes comme Léonard de Vinci et Raphaël tenteront d'illustrer cette nouvelle manière de penser par une œuvre très féconde. Leurs Madones crées pour la plupart entre 1480 et 1520 témoignent de l'importance de leur production en matière de peinture religieuse. Cependant, alors que les artistes du Moyen-âge croient ardemment, ceux de la Renaissance croient de moins en moins. La Réforme et les crises politiques pèsent sur l'esprit des artistes. La Vierge en tant que « Mère divine » se féminise, la Grâce divine s'estompe laissant place à la grâce purement humaine. Des grands maîtres que sont Léonard et Raphaël recherchent le charme de la forme, la chaleur du style, remplacent la poursuite de l'idéal céleste par celle des beautés humaines. La Madone tend à devenir progressivement la plus ravissante des terrestres, une mère, une sœur, une compagne, un idéal de beauté.
Néanmoins, nous ne pouvons pas évoquer l'absence de sens religieux en analysant les Madones de Léonard et du Sanzio. Nous essaierons dès lors d'apprécier ce mélange de sacré et de profane dans la représentation de ces Madones.
[...] La conversation sacrée Léonard de Vinci, l'Adoration des Mages, vers 1481, Florence. Dans l'art de la Renaissance, la Madone peut être représentée au sein d'œuvre mettant en scène le thème de la Conversation sacrée de la sacra Conversazione La Vierge et l'enfant trônent au centre du tableau et voient se concentrer autour d'eux des anges, de saints, des personnages bibliques voire même le commanditaire de l'œuvre en habits de son temps. A la demande du monastère de San Donato, Léonard de Vinci peint L'adoration des Mages, aujourd'hui à Florence, en 1481 mais ne terminera pas son tableau, probablement déçu ou vexé de ne pas être choisi par le pape Sixte IV pour la décoration de la chapelle Sixtine du Vatican à Rome. [...]
[...] Modèle idéalisé, la Vierge à l'enfant serait peut-être la première femme à s'affranchir du regard accusateur des hommes. Bibliographie -VENTURI (Lionello), La peinture de la Renaissance de Léonard de Vinci à Dürer, Genève, Flammarion (éd. d'Art Albert Skira) -Chastel (André), Renaissance italienne, Gallimard, coll. Quarto -Petite encyclopédie de la Renaissance, Solar -LEGRAND (Gérard), L'art de la Renaissance, Larousse, coll. Comprendre Et Reconnaître -GOMBRICH (Ernst Hans), Histoire de l'art, Phaidon La représentation de la Madone à travers les âges par Joseph H.-M. Clément. [...]
[...] Cependant, nous centrerons notre étude sur la représentation de la Madone à l'époque dite de la Haute Renaissance du Cinquecento. Le Cinquecento correspond au XVIe siècle italien et surtout à l'apogée de la Renaissance italienne qui verra surgir les premières œuvres maîtresses de l'histoire de l'Art. À cette époque, le mouvement humaniste entreprend de concilier la croyance en Dieu et en son rôle de créateur avec une envie de découvrir et de comprendre. Les philosophes, les poètes, les savants mais également des artistes comme Léonard de Vinci et Raphaël tenterons d'illustrer cette nouvelle manière de penser par une œuvre très féconde. [...]
[...] Ici encore, l'œuvre de Léonard se pose comme novatrice. Le peintre rompt avec les canons de l'époque en plaçant son Adoration des Mages au centre d'un théâtre à ciel ouvert. Il conditionne un nouveau style qui révolutionnera tout l'art moderne. La tendre attitude de la Vierge dont le corps est à peine esquissé, posant son regard sur l'enfant, entourée de personnages prosternés pourrait faire l'objet d'une interprétation très pieuse du tableau. Mais il n'en est rien. Cette Vierge à l'enfant au sein d'une foule de personnages est un moyen pour Léonard de peindre le drame de sa civilisation. [...]
[...] Le sourire édenté de la Madone suggère que le tableau, comme beaucoup d'autres œuvres de Léonard, est inachevé. La scène centrale se concentre autour des mains de la Vierge et de l'enfant. Les personnages sont baignés dans une lumière diffuse et les quelques ombres y apparaissant donnent un relief particulier qui n'était pas connu auparavant. Nous reconnaissons ici la technique du sfumato qui est à la base du style de Léonard, son idéal poétique, c'est-à-dire une synthèse entre forme et couleur-lumière. [...]
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