Au panthéon des couples mythiques de l'Antiquité, se trouve une relation peu habituelle qu'il est intéressant de développer sur le plan artistique et iconographique. Il s'agit du couple Aphrodite/Eros, dont les liens sont ceux d'une mère et son enfant. Il est déjà important de noter que cette relation est tellement privilégiée qu'elle est la seule représentation maternelle dans les motifs grecs, romains et dans les grands courants qui suivirent. Aphrodite, nommée Vénus par les romains, est selon Homère la fille de Zeus et Dioné alors qu'Hésiode la fait sortir de l'écume des flots après que Chronos trancha les organes sexuels d'Ouranos qui y tombèrent (...)
[...] Les deux personnages regardent le spectateur. Ce qui est notable chez la mère et le fils, ce sont les ornements, les colliers de perle que chacun porte. Figure 9 Ces bijoux ainsi que le voile transparent sont ce qui lient les deux figures ensemble. Vénus devient raffinée et s'inscrit dans la mode de l'époque. Ces motifs inscrivent le mythologie dans la société contemporaine. Une autre représentation se trouvant à l'université de Princeton représente Vénus en blonde avec l'Amour à ses côtés. [...]
[...] Le paysage y est plus présent, avec la représentation d'un arbre derrière la déesse, de buissons. Cupidon est plus agité et ses ailes sont rouges. En fait, avec ces oeuvres de Cranach, on découvre une autre vision de la liaison Vénus/Cupidon aux antipodes de celle évoquée par Bronzino à la même époque. Vénus est ici une femme moderne et contemporaine et porte des chapeaux imposants et détaillés et des colliers autour du cou. Son fils est Figure 10 à ses cotés, parfois immobile, seulement désigné par ses attributs et parfois en mauvaise posture, trop curieux et gourmand. [...]
[...] Il n'y a donc plus un seul Amour, mais une infinité. Le personnage est devenu un motif qui s'insert dans les tableaux mythologiques de la période comme une sorte de marque de fabrique qui révèle que nous sommes bien dans une composition imaginaire liée à l'Antique. Même lorsqu'il est avec sa mère Vénus, l'Amour n'est plus seul, il est entouré de sortes de clônes desquels il se démarque cependant (figure 13). Dans l'oeuvre de 1751 de François Boucher, Vénus consolant l'Amour, trois bambins sont présents dans la scène. [...]
[...] De petites ailes sont visibles. Les deux protagonistes ne se touchent pas et n'ont absolument aucune relation. Dans cet objet fonctionnel, Vénus sert d'anse à proprement parlé et Cupidon n'est là qu'en tant que décoration et ornement visant à remplir un espace vide. Il sert également à reconnaître la femme nue à qui il tourne le dos. En effet, si l'Amour est présent, la déesse à ses côtés est forcément sa mère Vénus. Le petit Cupidon prend donc à cette époque le rôle d'attribut plus que de personnage à part entière. [...]
[...] Lucas Cranach l'Ancien est un artiste allemand du XVIè siècle dont les sujets favoris sont d'ordre mythologique et chrétien. Il a peint à dates différentes des représentations de Vénus et Cupidon. La première que je souhaite étudier est une peinture de 1509 (figure conservée à l'Ermitage de Saint Pétersburg. Vénus se tient debout, un bras tendu vers l'Amour, derrière elle, qui porte ses attributs principaux que sont l'arc et les flèches. Cependant, ces ailes ne sont pas visibles. Cupidon est ici un enfant blond aux cheveux bouclés, alors que sa mère a une longue chevelure brune. [...]
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