La découverte de l'art africain dès la fin du XVe siècle s'accompagne d'un regard curieux, souvent émerveillé sur les objets non occidentaux. Ces objets se retrouvent dès le XVe siècle dans les cabinets de curiosités qui regroupent les bizarreries, les merveilles de la nature et des sociétés. Au XVIIIe des ethnologues sont envoyés en Afrique pour recueillir des observations précises sur tous les domaines de savoir, mais les objets tiennent une place marginale : ils sont considérés comme primitif, grossier, rudimentaire trop éloignés de l'art classique européen.
Le XIXe siècle se caractérise par l'évolutionnisme et l'achèvement de l'entreprise coloniale. L'objet africain devient un « spécimen ethnographique », un témoin du stade d'évolution des cultures. L'objet africain est présenté dans un but comparatif. C'est à cette époque que les cabinets de curiosité s'ouvrent au public et les collections nationales en Europe se constituent, sous forme de collecte systématique. C'est ce que l'on constate lorsqu'on regarde les dates des pièces présentées dans l'exposition.
[...] En effet, le contact avec l'Europe induit non seulement un changement dans le style, mais aussi dans les supports : l'artiste n'est plus seulement sculpteur, mais aussi peintre sur toile. Par exemple, après la décolonisation, une peinture urbaine apparaît. Elle marque un nouveau mode d'être de l'image, servant un discours sur soi, sur son passé, sur sa mémoire. L'art urbain (par exemple l'art du recyclage) s'inscrit dans la modernité, mais une modernité réappropriée et transformée à la manière africaine. Les artistes de cette modernité revendiquent fortement leur statut d'artiste, ce qui constitue un changement fondamental avec les artistes plus anciens, pour qui la signature avait moins d'importance. [...]
[...] comme nous l'avons vu dans l'exposition au musée des Beaux Arts, les cimiers du Mali sont dépourvus des costumes en raphia. Ils sont présentés comme des œuvres autonomes). D'ailleurs, les objets sacrés finissent toujours par être désactivés remplacés, voire détruits. Ce qui permet d'avancer qu'en Afrique l'utilisation d'un objet, du sacré n'est pas statique mais dynamique. Les objets sont portés, manipulés. Les sculptures font partie intégrante des activités de la communauté qui est à la base de l'activation de leur pouvoir, de leur efficacité. [...]
[...] Mais ce texte insiste surtout sur le rôle rituel aux fonctions multiples des œuvres d'Afrique subsaharienne : rites propitiatoires, cérémonies d'intronisation, rites initiatiques. De l'autre côté de la salle sont présentés les objets du Gabon qui se caractérisent par leur degré d'abstraction. Le rôle des ancêtres tient une place primordiale avec les figures de reliquaire et les ngulu gardiennes des reliques. Enfin le visiteur termine cette salle par le bol cérémoniel de Zambie, utilisé pour la préparation et le service des repas et l'Ibis funéraire de Madagascar, seul objet qui n'est pas placé sous une vitrine et qui ornait les tombeaux des rois. [...]
[...] Réflexion critique sur l'exposition Afrique sacrée, Arts anciens de l'Afrique subsaharienne du musée des Beaux Arts de Montréal Données de base Titre : Afrique Sacrée. Arts anciens de l'Afrique subsaharienne. Œuvres des collections du Cirque du Soleil, du musée des Beaux Arts de Montréal et du musée Redpath, Université McGill. Nom de l'Institution : le musée des Beaux Arts de Montréal Date de présentation : le 6 juin 2006 Conservateur : Christine Michaud Superficie : environ 110 m2 Contenu : 49 objets sacrés, dont 36 viennent de la collection du Cirque du Soleil du musée Redpath et 8 du musée des Beaux Arts photos des archives de la galerie Jacques Germain. [...]
[...] C'est moins le sens que la forme qui importe. L'art africain est conçu comme source d'inspiration pour le renouvellement de l'art occidental. C'est ainsi que les expositions vont être le reflet de cette position. En effet, la première exposition où figure en bonne place l'art africain est Magiciens de la Terre. Du 18 mai au 29 août 1989 cent artistes africains et européens sont exposés au Musée National d'Art Moderne, au cinquième étage du Centre Georges Pompidou, et à la Grande Halle de la Villette. [...]
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