Le mot « personnage » vient du latin persona qui signifie le masque. Cet objet, qui était utilisé dans le théâtre antique, désigne le rôle tenu par l'acteur, c'est-à-dire « une personne fictive, homme ou femme, mise en action dans un ouvrage dramatique. » (Littré) Ce glissement sémantique, de l'objet à la personne, souligne déjà l'ambiguïté de la nature du personnage.
Un personnage est, par définition, fictif : il n'a donc pas d'existence propre. Par sa nature, cet être de papier ne peut ni parler, ni bouger, ni éprouver de sentiment comme le pourrait un véritable être humain. Cependant, le spectateur persiste à croire à la densité humaine du personnage, à la réalité de la comédie qui se déroule sous ses yeux, à un moment donné.
[...] Le rapport qu'entretient la comédienne, Isabelle Huppert, avec le personnage illustre tout à fait cette idée. Elle cherche ainsi à y mettre des bouts [d'elle], à faire des greffes afin que le personnage lui ressemble. Mais l'identification va au-delà de la façade. Par le biais de la dramaturgie, on veut démontrer au spectateur que le personnage sait aussi ressentir des sentiments de la vie de tous les jours comme l'amour, la douleur, ou encore le regret. En effet, plus on connaît le passé d'un personnage, plus on entre dans son intériorité et plus on est capable de le comprendre, et donc de s'identifier à lui. [...]
[...] Aussi, par rapport à la scène, le personnage vit réellement. Par exemple, Phèdre existe vraiment si on se projette dans la mythologie grecque. De ce fait, le spectateur lui accorde une densité humaine, mais de façon restreinte, c'est-à-dire au sein de son propre univers. Cet accord est, de plus, accentué, par le côté anthropomorphique du personnage qui le rend encore plus proche du spectateur. En effet, comme le personnage s'incarne à travers un quotidien, et non pas le contraire car le personnage n'a pas de peau en lui-même, il devient anthropomorphe. [...]
[...] De ce fait, il croit à l'humanité du personnage qui vit dans un environnement semblable au sien et qui agit de la manière dont il agirait s'il était dans sa situation. Enfin, par le jeu de l'éclairage, le spectateur, comme le comédien, a la possibilité de laisser s'incarner le personnage à travers lui, car il est mis au même rang que ce dernier, c'est- à-dire qu'il ne peut voir que ce que le personnage peut voir. D'ailleurs, pendant le dénouement de la scène XIV à XIX dans Le mariage de Figaro de Beaumarchais, un système d'éclairage complexe est utilisé pour que les quiproquos soient réussis. [...]
[...] Il est alors dans la situation du personnage. Cela entraîne inéluctablement une identification directe à celui-ci. Après avoir mis en évidence l'existence de deux mondes différents dont celui du personnage, après avoir passé en revue les ressemblances du personnage avec le spectateur de son physique à son âme en passant par son caractère, et après avoir étudié la minutie de la mise en scène, on peut comprendre les raisons qui poussent le spectateur à croire à la densité humaine du personnage. [...]
[...] La réalité, la densité humaine du personnage mis en scène au théâtre Le mot personnage vient du latin persona qui signifie le masque. Cet objet, qui était utilisé dans le théâtre antique, désigne le rôle tenu par l'acteur, c'est-à-dire une personne fictive, homme ou femme, mise en action dans un ouvrage dramatique. (Littré) Ce glissement sémantique, de l'objet à la personne, souligne déjà l'ambiguïté de la nature du personnage. Un personnage est, par définition, fictif : il n'a donc pas d'existence propre. [...]
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