Martial Raysse, "Made in Japan - La grande odalisque", 1964

Résumé du document

Si le spectateur est interpellé par le regard d'une femme vue en gros plan, le titre « Made in Japan », met quand à lui l'accent sur une origine de fabrication avec une formule habituellement associée aux produits de consommation courante (...)

Extraits

[...] Mais il ne s'agit pas pour lui d'adopter l'approche de Picasso interprétant quelconque virtuosité technique : la photographie est là pour remplacer le dessin et la mise en couleur relève délibérément du coloriage. A l'instar d'Andy Warhol avec ses séries de Marylin l'artiste a recours à un procédé mécanique de reproduction et adopte un point de vue distancé. Le sujet orientaliste du chef d'œuvre d'Ingres n'est ici qu'un prétexte pour s'interroger sur la place des images dans la société de consommation où circulent des marchandises made in Japan où la culture commence à se mondialiser et où les rêves orientalistes du XIXème s. ont des airs de pacotille. [...]

[...] Martial RAYSSE Made in Japan- La grande odalisque 1964 Acrylique, verre, collages mouche sur photo marouflée sur toile ; Centre Pompidou. Sujet (iconographie): Si le spectateur est interpellé par le regard d'une femme vue en gros plan, le titre Made in Japan met quand à lui l'accent sur une origine de fabrication avec une formule habituellement associée aux produits de consommation courante. La suite : La grande odalisque fait référence au thème des femmes vivant dans le harem, sujet souvent traité par la peinture orientaliste du XIXéme s. [...]

[...] Il se détache violemment et culmine au sommet de la composition pyramidale. La partie supérieure de l'ouvre est animée par un turban multicolore peint à larges touches dont le caractère, déjà bariolé, est renforcé par des collages d'objets en relief : perles rouges, pompons roses et violets. Cette grande odalisque met donc en œuvre des techniques et matériaux hétéroclites riches en contrastes. De grandes plages de couleurs presque unies établissent un rapport de teintes complémentaires rouge/ vert qui agresse le regard du spectateur. [...]