Les rapports entre art et musées dans l'art du XXe siècle

Résumé du document

Nous avons choisi d'étudier les rapports entre art et musée au XXe siècle. Pour ce faire, nous avons élaboré un plan en quatre parties, s'articulant autour de la problématique du passage du musée académique, poussiéreux et obsolète à un lieu d'émulsion intellectuelle, jouissant dans notre société d'un caractère attrayant.

L'exposition a pris au XXème une valeur bien différente de celle qui existait à ses débuts de par la reproductibilité des œuvres. Si pour avoir l'idée d'une œuvre auparavant, il fallait aller la voir ou en avoir une reproduction, avec l'apparition de la photographie, l'avancée de l'imprimerie, internet et autre il est impossible par exemple de n'avoir jamais vu la Joconde. Comme le souligne Walter Benjamin, c'est alors de l'« aura » de l'œuvre que nous venons nous imprégner au musée.

Extraits

[...] André Malraux eut le premier des ambitions égalitaires de la culture pour tous. La création du centre Pompidou au début des années 1970 fut le premier exemple le plus significatif de ce nouveau rapport au public avec la gratuité de la majorité de ses espaces et ses horaires élargis en soirée (qui ont toutefois disparu au cours des années). Les musées cherchent donc à se détacher de leur public d'élite et à toucher ce que l'on appelle le grand public auquel correspond l'art dit de masse se défaisant ainsi de l‘étiquette qu‘on leur a collée dans les années 1968 institution bourgeoise Cependant, toutes ces mesures et ces transformations ne parviennent toujours pas à toucher le non-public c'est à dire, ceux qui ne vont jamais au musée. [...]

[...] Le musée est potentiellement l'œuvre d'art totale du XXe siècle. En effet, l'architecture des musées devient au cours du siècle de plus en plus spectaculaire, extravagante, mais aussi couteuse. Ce sont de véritables œuvres d'art que les architectes proposent. En 1959 déjà, le Guggenheim Museum de New York fait scandale par la modernité de sa proposition de mode d'exposition. Création de Frank Lloyd Wright, ce bâtiment constitué d'une rampe en spirale de 430 mettre sur cinq niveaux et proposant donc un sol incliné fait l'objet en 1956 d'une attaque de la part de vingt et un artistes américains. [...]

[...] En effet, on sait que l'œuvre peut être achetée, mais non exposée, pour ensuite aller peupler les sous-sols des musées, de même que dans les galeries il s'agit d'être vendu. Il en va autrement pour les espaces publiques extérieurs (rue, parc et autres public est différent puisqu'il se peut qu'il n'a pas décidé de voir l'œuvre, mais qu'elle fasse partie de son environnement, en cela elle est exposée aux considérations de celui-ci. La commande publique a fondamentalement changé au cours du XXe siècle ; d'une vocation propagandiste à but essentiellement politique ( glorifier les illustres, les héros de l'histoire), nous sommes passés à une démarche plus artistique. [...]

[...] Férocité réciproque des peintres et des sculpteurs s'entre-tuant à coup de lignes et de couleurs dans le même musée. Le manifeste Futuriste, qui sera suivi de très nombreux autres portant la signature de tous les membres du groupe (Balla, Carà, Russolo, Severini, Boccioni) introduisait la provocation en art, et le refus de l'art traditionnel, précédent en cela Dada de plusieurs années. Dada, autre mouvement critiquant incontestablement le lieu musée, est né le cinq février 1916, à Zurich, au Cabaret Voltaire, par la grâce de Hugo Ball, sa compagne Emmy Hennings, Richard Huelsenbeck, Tristan Tzara, Jean Arp, Marcel Janco, etc. [...]

[...] Elle se manifeste par une multiplication du nombre de musées. En France par exemple, plus de cent vingt musées ont été créés entre 1982 et 1995, mais parmi eux, seulement onze sont consacrés à l'art contemporain, et 6 aux beaux-arts alors que soixante-dix sont des musées techniques, scientifiques et ethnographiques. En effet, au XXe siècle, le musée n'est plus l'exclusivité des arts plastiques et de nombreux autres domaines y ont fait leur apparition. Si certains existent déjà depuis la fin du XIXe, d'autres comme les écomusées, ou les musées de sites ont été créent en réponse au fort souci de création d'identités territoriales et de conservation du patrimoine. [...]