Après la domination du style gothique français pendant près de trois siècles dans toute l'Europe, les idées nouvelles de l'Italie du Nord enterrent à la fois le règne de ce style mais aussi une ère historique, celle du Moyen-Âge, pour ouvrir la période de la Renaissance. C'est en effet au Quattrocento que commence la révolution architecturale qui affectera plus tard toute l'Europe jusqu'à nos jours. Parce que l'Italie est la plus riche nation de la chrétienté et parce que sa situation politique favorise le mécénat et l'émulation, les artistes italiens tentent de réinventer l'architecture et dépassent la France dans le domaine français par excellence. En plaçant les principes de l'esthétique et de l'harmonie au dessus de tous les autres, ils transforment l'architecture en une science, bouleversant par là même le statut de cet art et de son artiste. Cette révolution passe par l'influence de l'Antiquité qui est placée en référence absolue et qui constitue un idéal qu'il faut dépasser. Cette influence se traduit par le regain d'intérêt pour les écrits antiques et est particulièrement visible au niveau de l'ornement qui opère une relecture du répertoire des formes antiques. Enfin, les différents types de bâtiments, églises et palais, sont repensés et un nouveau souci urbanistique voit le jour.
[...] Le modèle privé de la villa revient lui aussi à la mode, et les constructions du Quattrocento témoignent du souci de l'harmonie, et de la coordination avec la nature environnante. Ce souci urbanistique s'observe également dans les traités d'architecture de l'époque qui propose un modèle de cité idéale, sur le plan urbanistique, mais aussi politique. Le Quattrocento ouvre donc la voie à la Renaissance et fournit déjà les architectes qui dont les œuvres seront de nouveaux modèles pour les grands maîtres du XVIe siècle. Sources De re aedificatoria, Alberti Histoire de l'art, peinture, sculpture, architecture, Hachette éducation Histoire de l'art, E.H. [...]
[...] En quoi peut-on parler de révolution architecturale dans l'Italie du Quattrocento ? Après la domination du style gothique français pendant près de trois siècles dans toute l'Europe, les idées nouvelles de l'Italie du Nord enterrent à la fois le règne de ce style mais aussi une ère historique, celle du Moyen-Âge, pour ouvrir la période de la Renaissance. C'est en effet au Quattrocento que commence la révolution architecturale qui affectera plus tard toute l'Europe jusqu'à nos jours. Parce que l'Italie est la plus riche nation de la chrétienté et parce que sa situation politique favorise le mécénat et l'émulation, les artistes italiens tentent de réinventer l'architecture et dépassent la France dans le domaine français par excellence. [...]
[...] * * * La révolution architecturale touche forcément le type de bâtiments qui bénéficiait de la plus haute estime à l'époque, c'est-à-dire l'église. En dehors des principes généraux qui sont valables pour tous les types de bâtiments, l'église est également théorisée de manière particulière. C'est à partir du Quattrocento que réapparaît le plan centré dans les édifices religieux. Cette forme est bien entendu une réponse aux nouveaux critères d'harmonie mathématique. Mais il faut également tenir compte des nombreux aspects que cela comporte sur le plan symbolique. [...]
[...] On a également retrouvé des dessins de constructions totalement excentriques. Un autre dessin, plus rationnel cette fois témoigne du désir de rationalisation de l'urbanisme, il s'agit du dessin intitulé La Cité idéale, d'abord attribuée à Piero della Francesca puis à Luciano Laurana et maintenant à Francesco di Giorgio Martini. Ce dessin fait preuve de la volonté à la fois de rationaliser selon des normes mathématiques strictes le plan, d'adopter pour les façades des éléments harmonieux, mais aussi, et c'est un aspect moins connu, de diversifier les édifices (par la couleur par exemple). [...]
[...] Le prestige de la condition d'architecte s'accroît dans un climat d'émulation permanente due à la multiplicité des cours italiennes de la Renaissance. Ainsi Federico da Montelfeltro, duc d'Urbin dans une lettre à l'architecte Luciano Laurana, qui a réalisé son palais, affirme : Il faut honorer et encourager de tels hommes qui se distinguent par leur esprit et par leur vertu, surtout s'il s'agit de celle que les antiques et les modernes ont portée si haut, la vertu de l'architecture qui est fondée sur l'arithmétique et la géométrie qui font partie des sept arts libéraux A côté de cet aspect social, du nouvel aspect scientifique de l'architecture, il découle une autre conséquence : la parution nouvelle d'ouvrages théoriques. [...]
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