En quoi l'exposition peut-elle être considérée comme un art à part entière ?

Thèmes abordés

Art, exposition, oeuvre, spectacle, travail artistique

Résumé du document

L'exposition est, par définition, un endroit et un moment où l'on expose des oeuvres, où on les sort de l'atelier, de l'endroit où elles posent, pour les soumettre au public, au regard extérieur et aux réactions multiples. C'est un moment crucial, pour l'artiste tout autant que pour le visiteur, le spectateur et l'oeuvre d'art elle-même.
En rencontrant ou non son public, elle devient chef-d'oeuvre ou reste simplement oeuvre, ou même « moins ». Ainsi, c'est en partie le visiteur qui donne son statut à l'oeuvre et au chef-d'oeuvre.

Extraits

[...] Seulement, ici, Duchamp lui-même explique que les fils blancs provoquent nécessairement une altération chromatique sur les ?uvres exposées. Cette altération chromatique aurait donc un fort impact sur la manière de voir les ?uvres pour les spectateurs. En effet, les variations de couleur dues à la lumière et à la couleur blanche du fil provoquent à leur tour des changements de couleur dans la perception des visiteurs. Ceci modifie donc le sens de la création artistique. On peut ajouter aussi que les fils cachant en partie les ?uvres transforment la perception de l'?uvre pour les visiteurs. [...]

[...] L'exposition est le résultat de l'inspiration et du travail de l'artiste, l'artiste partage en quelques sortes son statut avec le visiteur, et le visiteur réalise lui aussi une partie ou une totalité de l'exposition et donc par conséquent, de l'?uvre générale. Non seulement le visiteur est un miroir pour l'artiste car il lui renvoie des jugements et des critiques sur son travail et lui donne une « évaluation » globale, mais aussi parce que le visiteur participe donc lui-même à la fabrication de l'?uvre, d'où une triangulation de la relation entre ces trois acteurs artistiques. En conclusion, l'exposition peut être envisagée comme un évènement en lui-même ayant plusieurs définitions. [...]

[...] De fait, c'est Jérôme Glicenstein qui dans L'Art, une histoire des expositions affirme qu' « exposer n'est pas une action hasardeuse, cela n'a jamais consisté dans le simple fait d'accrocher un objet au mur ou de le poser quelque part, mais plutôt dans le double mouvement qui consiste à conditionner un public - c'est-à-dire à créer/utiliser un horizon d'attente en fixant des limites (un cadre) et à opérer une action qui s'apparente à une consécration, dans les limites qui avaient préalablement été fixées. En d'autres termes, il s'agit de faire apparaître quelque chose qui sera reconnu comme digne d'intérêt par un public préconditionné. » Ici, l'auteur de ces lignes montre que de l'exposition émane un fort conditionnement. L'exposition joue avec les attentes des spectateurs eux-mêmes préconditionnés par divers facteurs (leur intérêt pour l'artiste, les critiques faites au sujet de l'?uvre ou l'artiste?). Le visiteur préconditionné donc marche dans un conditionnement perpétré par l'?uvre-même et crée de nouvelles manières d'apprivoiser et interpréter l'?uvre. [...]

[...] En réalisant un conditionnement de l'?uvre à des spectateurs déjà conditionnés par d'autres pratiques artistiques par exemple, l'exposition est à l'avant-garde de l'expression artistique de l'auteur. L'exposition peut donc être perçue plus qu'une extension de l'art de l'auteur, mais comme une ?uvre d'art nécessitant le travail du visiteur. Celui-ci participe ainsi à la réalisation de l'?uvre d'art. III. L'exposition, comme une ?uvre d'art qui nécessite l'implication et le travail du visiteur. Ce dernier fait l'exposition et par extension, contribue à la « fabrication », à la réalisation de l'?uvre d'art. A. [...]

[...] Exposition en quoi l'exposition peut-elle être considérée comme un art à part entière ? L'exposition est par définition un endroit et in moment où l'on expose des ?uvres, où on les sort de l'atelier, de l'endroit où elles posent, pour les soumettre au public, au regard extérieur et aux réactions multiples. C'est un moment crucial, pour l'artiste tout autant que pour le visiteur, le spectateur et l'?uvre d'art elle-même. En rencontrant ou non son public, elle devient chef d'?uvre ou reste simplement ?uvre ou même « moins ». [...]