Principes albertiens, Domenico Veneziano, de pictura, grandes innovations artistiques, culture humaniste
En 1435, Leon Battista Alberti rédige un traité sur la peinture qu'il intitule de pictura.
Il en rédigera deux autres plus tardivement, un sur l'architecture : de reaedificatoria en 1452 et un autre sur la sculpture : de statua peu après 1464.
Cet homme à la fois écrivain, philosophe, peintre et architecte a beaucoup marqué et influencé la Renaissance italienne du Quattrocento, sa biographie figure quelque peu romancée dans la Vie des meilleurs peintres, architectes, sculpteurs de Giorgio Vasari.
C'est le "de pictura" qui nous intéressera spécialement dans ce dossier.
Il constitue un des traités les plus importants de la Renaissance, car il redéfinit les concepts de la peinture et surtout y introduit la perspective grâce à la mathématique euclidienne.
Cette période de l'histoire est marquée par une volonté de renouveau, visible dans les arts, la philosophie.
Les Esthètes se tournent vers un idéal déjà pensé dans le monde grec et romain, c'est une période de seconde naissance, la première s'étant effectuée durant l'Antiquité.
Cette révolution théologique débute au XIIIe siècle, elle est associée au philosophe St Thomas d'Aquin qui considère que la meilleure façon de célébrer Dieu est de montrer la splendeur du monde.
[...] Le troisième livre est consacré aux peintres, l'auteur désire les guider, il nous décrit la meilleure éducation que doit avoir un peintre Le peintre doit être une personne instruite puisque le de pictura est écrit en latin, il est avant tout un observateur de la nature et son but ne doit pas être de s'enrichir mais plutôt de plaire et de rester humble. Beaucoup de peintres ont été influencé par ce traité, comme Pierro della Francesca et Andrea Mantegna avec qui Alberti était en relation direct à la cour de Mantoue, mais aussi Rubens avec son célèbre tableau La déposition qui date de 1507. Nous allons voir maintenant un tableau de Domenico Veneziano artiste qui à également subit l'influence du traité dans sa peinture. II. [...]
[...] Les personnages peu nombreux n'ont pas véritablement d'expressions qui pourrait émouvoir mais semble juste poser. Une atmosphère de rigidité et de pudeur domine. La scène ne présente pas véritablement de narration, d'istoria, elle ressemble plus à une présentation des figures importantes pour l'église. Il n'y a donc aucune émotions, expressions de joies, de souffrances même si les personnages effectuent des gestes différenciés. Ce tableau d'autel n'est donc pas destinés à émouvoir, à atteindre le cœur des fidèles et c'est pour cela qu'il reprend les principes albertiens dans la modération dans l'union et dans la participation avec le geste de Saint Jean Baptiste mais ne constitue pas une scène d'histoire qui bouleverse l'âme et prône la richesse et la variété dans la représentation. [...]
[...] Pour rendre compte des expressions de l'âme et émouvoir les spectateurs Alberti conseille de singulariser chaque personnage et différencier les mouvements des corps de chacun. Il parle beaucoup de variété, la représentation doit être riche avec une profusion de figure neuf au maximum, sans porter atteinte à la narration. Cependant la composition doit être modéré pour que l'istoria soit traité convenablement, il faut que la peinture reste dans une certaine convenance picturale. La pudeur et la retenue sont de mise, les parties honteuses doivent être dissimulées. [...]
[...] Concernant son contenu, le principal souci d'Alberti est de rendre compte de la beauté de la nature, sans pour autant l'idéaliser, il aimerait pouvoir la représenter tel qu'il la voit par l'intermédiaire de la peinture. Il lui faut donc pouvoir représenter des objets ou des êtres animés sur une surface plane, une toile. Le procédé est mathématique, il concerne les distances, les hauteurs, c'est la perspective. Il se sert donc de la géométrie et des bases de mathématiques euclidiennes (qui paraissent évidentes pour nous aujourd'hui mais devaient être révolutionnaire à l'époque). [...]
[...] Le de pictura d'Alberti. Après être entré en contacts avec les pionniers de l'art nouveau : Brunelleschi et Donatello lors d'un séjour à Florence alors qu'il est secrétaire du Pape Eugenio IV, Alberti décide d'écrire une sorte de livre de recette pour les artistes qui cherchaient à exceller dans l'art de la peinture. Pour ce faire, il s'adresse directement aux peintres dans un traité extrêmement claire en trois livres conformément aux traités de rhétorique dont il s'inspirent (comme le traité de Quintilien célèbre rhéteur latin.). [...]
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