Lorsque Louis-Napoléon Bonaparte est élu président en 1848, il trouve une capitale insalubre, laissée à l'abandon par les souverains précédents du point de vue urbanistique. Malgré les travaux du préfet Rambuteau effectués sous la Restauration, Paris est loin de pouvoir rivaliser avec une ville comme Londres. À la fin des années 1830, le préfet Rambuteau constate les embarras de la circulation et les problèmes d'hygiène qui se posent dans les vieux quartiers surpeuplés : il faut « faire circuler l'air et les hommes ». Il trace une première grande percée dans le centre de Paris, mais le pouvoir de l'administration est limité par les normes d'expropriation. La loi du 3 mai 1841 s'efforce de les faciliter.
En 1852, Bonaparte s'autoproclame empereur et devient Napoléon III, la France entre dans le Second Empire. Préoccupé par l'hygiénisme et les possibilités de la révolution industrielle, Napoléon décide de moderniser la capitale grâce à un pouvoir autoritaire mais aussi grâce à une équipe de professionnels, d'ingénieurs et d'architectes tels que Théodore Ballu, Victor Baltard, Belgrand et Jean-Charles Alphand, dirigés par Georges Eugène Haussmann, nommé préfet de la Seine le 22 juin 1853. Le tandem va s'attaquer aux problèmes d'assainissement, de voieries, de logements dans un « consensus haussmannien » qui va pourtant rencontrer des opposants. Dès 1871, les travaux sont sensiblement ralentis puisque Paris est assiégé par les Prussiens, événement qui marque la chute de l'Empire et de son dirigeant qui retourne à Londres. La même année éclate la commune qui déclenche une guerre civile dévastatrice pour la ville et ses habitants. Le gouvernement de Thiers déménage à Versailles et va appliquer une politique d'ordre répressif. Dès le mois de Mars, les communards mettent le feu aux Tuileries, à l'Hôtel de ville et à la cour des comptes.
[...] Elle préfigure le futur grand axe est- ouest et montre le souci de mettre en valeur les monuments publics. C'est donc Napoléon Ier qui aménage la rue le long du jardin des Tuileries. L'axe du Second Empire se révèle plus efficace que le projet des Artistes. Napoléon III met aussi en place un outil juridique : la servitude d'alignement par laquelle les propriétaires ne peuvent rénover ou reconstruire les immeubles qu'en reculant leur façade derrière une ligne fixée par l'administration. [...]
[...] Ces principes trouvent un champ d'application idéal dans les projets de rénovation de Paris. Les travaux d'Haussmann seront donc décidés et encadrés par l'État, mis en œuvre par les entrepreneurs privés et financés par l'emprunt. Dans un premier temps, l'État exproprie les propriétaires des terrains concernés par les plans de rénovation. Puis il détruit les immeubles et construit de nouveaux axes avec tous leurs équipements (eau, gaz, égouts). Haussmann, contrairement à Rambuteau, a recours à des emprunts massifs pour trouver l'argent nécessaire à ces opérations, soit de 50 à 80 millions de francs par an. [...]
[...] Des machines à vapeur extraient aussi l'eau de la Seine, dont l'hygiène est déplorable. Haussmann confie à l'ingénieur Belgrand la réalisation d'un nouveau système d'alimentation en eau de la capitale, qui aboutira à la construction de 600 kilomètres d'aqueduc entre 1865 et 1900. Le premier, celui de la Dhuis, ramène une eau captée près de Château-Thierry. Ces aqueducs déversent leur eau dans des réservoirs situés à l'intérieur de la capitale. À l'intérieur de la capitale et à côté du parc Montsouris, Belgrand érige le plus grand réservoir d'eau du monde pour recevoir l'eau de la Vanne. [...]
[...] Les saillies en façade n'étaient pas autorisées afin de créer une harmonie et une homogénéité théorisée par César Daly mais critiquée pour sa monotonie. L'appareil se caractérise par l'utilisation de la pierre de taille et les façades sont harmonisées par l'horizontalité des étages qui se répète d'un immeuble à l'autre créant de véritable rue-mur Ces nouvelles constructions attirant une population plus nombreuse, à cette époque Paris compte plus d'un million d'habitants, des édifices publics sont construits par les plus importants architectes de la période. [...]
[...] Le Second Empire a tellement marqué l'histoire urbaine de Paris que tous les courants architecturaux et urbanistiques postérieurs seront forcés de s'y référer, soit pour s'y adapter, soit pour le rejeter, soit encore pour tenter d'en reprendre certains éléments. Illustrations L'Île de la Cité et son tissu urbain médiéval avant les travaux haussmanniens (plan Vaugondy de 1771). Le Déménagement par Daumier. La Bourse de Chigot, construction du bâtiment en 1811 sous Napoléon Ier. Caricature datant de 1865. Portrait de l'empereur par Adolphe Yvon : Haussmann promet à Napoléon Bonaparte le décret de 1860 (musée Carnavalet). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture