On pourrait comparer le premier plan d'un film à la première phrase d'un roman : selon bien des auteurs, c'est la plus importante (Proust : la plus connue). Cependant, le premier plan est dans beaucoup de cas - on aura l'occasion de le voir - un plan-séquence, et on pourrait alors plus le rapprocher d'une préface ou d'un prologue, si l'on veut rester dans la comparaison littéraire.
En effet, ces deux sortes de commencement ont des visées assez différentes : l'une est souvent matricielle du livre (ou du film), l'autre commence directement la narration (présentation ou action) (...)
[...] Ce plan est vraiment à part, puisque l'histoire commence dans le plan d'après; qui situe les personnages (Bardot et Piccoli). Ce plan-là est donc un plan-commentaire. Cependant, il est présenté comme n'importe quel plan narratif : il ne se dévoile pas comme méta poétique en dehors de son contenu (ce qu'on voit dans le plan, et que l'on ne devrait pas voir): même style, même musique dramatique (et non musique de générique), même la voix off n'est pas une spécificité du premier plan : Piccoli l'utilise durant tout le film. [...]
[...] Cette leçon, il nous l'apprend dès le premier plan, qui devient, comme Fight Club, une clé de lecture du film, mais aussi du cinéma tout entier. Conclusion: Ainsi, si les cinéastes apportent un soin tout particulier au premier plan de leurs films, celui-ci ne doit pourtant pas être pris isolément: qu'il débute l'action du film (dans quel cas il s'insère dans une séquence d'ouverture), qu'il la présente (mais il y a rarement un seul plan de présentation) ou qu'il soit un commentaire du film, il doit toujours être mis en rapport avec la séquence dans laquelle il s'insère (s'il y a lieu), ou avec le film tout entier : un plan-commentaire n'a d'ailleurs pas de sens pris isolément, si l'on ne considère pas le film qu'il commente. [...]
[...] Le premier vrai plan alors, est celui d'Anthony Perkins qui se réveille : on entre dans l'action, dans la narration ; ces deux plans, transposés dans la littérature, deviendraient l'un la préface, l'autre la première phrase du livre. Cependant la rupture entre les deux n'est pas si évidente, puisque le fondu au noir s'ouvre sur un flou, qui pourrait représenter la concrétisation de la fable, ou alors le fait que cette fable ait été rêvée 2. Le premier plan et le film situer le film 1. [...]
[...] Le premier plan nous permet l'omniscience quant au sort du héros. le cours de relativité d'American Beauty Avançant dans le film, on découvre qui est le propriétaire de la caméra (par l'utilisation intempestive de caméra subjective de caméscope DV) et donc pense-t-on le meurtrier. Seulement, lorsque la scène que l'on a déjà vue comme premier plan arrive, on s'aperçoit que le premier plan était un plan tronqué, et qui était coupé avant le je rigole de la fille. Pourtant, on n'est pas dupe et on continue à croire à la culpabilité du jeune homme au caméscope, puisque la victime elle-même a avoué au spectateur qu'elle allait mourir. [...]
[...] générique premier plan film Système le plus courant dans les films les plus anciens : génériques sur des cartons, le film s'ouvre sur un plan qui est donc le premier, puis continue. Le premier plan est ainsi souvent membre d'une série de plans qui constituent une séquence, mais pas toujours premier plan générique film Le premier plan est isolé du corps du film (séparé par tout le générique ou seulement par son titre), et ne fait souvent pas partie de la même séquence, mais pas toujours : Les affranchis, plan d'une voiture qui roule de nuit Titre du film plan de l'intérieur de la voiture et séquence qui s'ensuit générique pendant le premier plan Ce plan est souvent un plan séquence de moindre importance narrative, très descriptif. [...]
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