Comédie du Tartuffe, Molière, clan des dévots, Anne d'Autriche, Versailles
La pièce a été jouée une première fois à Versailles, le 12 mai 1664, le 8° jour de la grande fête du roi, « Les Plaisirs de l'Île enchantée ». Elle a provoqué le rire du souverain, et l'indignation des proches de la reine Anne d'Autriche, appartenant à la Compagnie du Saint-Sacrement.
On estime que cette pièce a été commanditée par le roi, qui voyait d'un mauvais œil le pouvoir croissant du clan des dévots et s'agaçait de leurs critiques concernant sa liaison affichée avec Mme de La Vallière, enceinte de ses œuvres pour la seconde fois.
Le clan des dévots, avec à sa tête Anne d'Autriche, le Prince de Conti, ancien frondeur, revenu en grâce, ancien libertin converti et ancien protecteur de la troupe de Molière, parvient à la faire interdire par le Roi, en représentation publique, seules les lectures et représentations privées étant autorisées.
[...] Nous percevons que cela constitue pour l'auteur une mission, qui réclame de lui tout son génie et dans laquelle il s'engage comme dans un combat Cible et détracteurs du Tartuffe a - La cible de la satire : la dissimulation champs lexical de la dissimulation, la tricherie : l'hypocrisie - les hypocrites - grimaces étudiées - antithèse : gens de bien à outrance - friponneries couvertes - métaphore : faux- monnayeurs en dévotion - oxymore : zèle contrefait - antithèse : charité sophistique - oxymore : véritable et franc hypocrite - en sous-main Molière reprend à son compte le vocabulaire du théâtre et du jeu du comédien : mise en parallèle de l'acteur, qui joue son rôle sur scène, et du faux dévot, qui se dissimule sous un masque, mais dans le monde . Il mêle le vocabulaire religieux et celui du vice, du vol. [...]
[...] Il utilise l'ironie pour se moquer d'eux : ils jugent la pièce sans l'avoir vue se moque de la dureté du curé de Saint Barthélémy par une antiphrase zèle charitable Les dévots n'en sont pas moins dangereux et source de désagréments : des plus incommodes et des plus dangereux - il ne veut point que j'aie de miséricorde auprès de Dieu, il veut absolument que je sois damné - fâcheux - aux insultes de ces messieurs - de telles calomnies + hyperbole et chiasme un démon vêtu de chair et habillé en homme qui rend compte du fanatisme ; et gradation un libertin, un impie digne d'un supplice exemplaire qui renforce cette idée. L'auteur fait ici entendre la violence de l'intolérance religieuse du clan des dévots. [...]
[...] Idée d'un roi double, ambigu ? b Les conseils et demandes de Molière au Roi : un discours persuasif Un roi remis en question : Contraste, avec le champs lexical de la fragilité, de la vulnérabilité : la délicatesse de votre âme - l'endroit seul où vous êtes prenable - les tartuffes, en sous-main, ont eu l'adresse de trouver grâce auprès de Votre Majesté - Votre Majesté s'était expliquée sur ce point - Votre Majesté a beau dire + Récurrence du connecteur logique d'opposition malgré (l.40, l.41, l.45) qui accentue l'affront qui est fait au roi en l'intimant à interdire la pièce. [...]
[...] Nous observons tout d'abord qu'il commence par définir l'objet littéraire dont il est question, présentant la comédie comme outil pédagogique et moral, voire politique, et qu'il assimile son travail de dramaturge à ceux du peintre ou du sculpteur, mettant en évidence l'application et le génie nécessaires à la production de cette pièce. Nous voyons ensuite comment il précise le thème de sa pièce, assimilant l'objet de sa satire à un acteur qu'il convient de démasquer, et comment il désigne ses détracteurs comme des fanatiques. Enfin, nous découvrons comment l'auteur utilise des arguments persuasifs, qui jouent sur les émotions du roi, et l'impliquent personnellement, afin de faire qu'il intervienne dans la querelle du Tartuffe et mette fin à la cabale des dévots, en autorisant la représentation en public de sa pièce. [...]
[...] 1er placet présenté au roi sur la comédie du Tartuffe, Molière /31 août1664 I - Rappel du contexte : La pièce a été jouée une première fois à Versailles, le 12 mai 1664, le jour de la grande fête du roi, Les Plaisirs de l'Île enchantée Elle a provoqué le rire du souverain, et l'indignation des proches de la reine Anne d'Autriche, appartenant à la Compagnie du Saint- Sacrement. On estime que cette pièce a été commanditée par le roi, qui voyait d'un mauvais œil le pouvoir croissant du clan des dévots et s'agaçait de leurs critiques concernant sa liaison affichée avec Mme de La Vallière, enceinte de ses œuvres pour la seconde fois. [...]
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