Par sa manière de vivre, par ses goûts, par ses convictions intimes, par sa philanthropie, Maurice Quentin de La Tour fut un homme du siècle des lumières. Par son art, il le fut également et de façon déterminante, aussi bien en choisissant de se cantonner dans un genre, le portrait, qu'en usant exclusivement d'une technique, le pastel, et en devenant ainsi l'un des plus talentueux peintres de portait au postal du XVIIIe s.
Parmi ces nombreux portraits réside celui de Louis de Silvestre, présenté au Salon de 1753, mesurant 63 cm de haut sur 51 cm de large.
Ce dernier portrait appartient au genre du « portrait d'artiste » que La Tour lui-même distingue du « portrait de courtisan ». Nous verrons justement comment est soulignée cette différence à travers l'étude du portait de Louis de Silvestre.
I.Maurice-Quentin de La Tour dans la société du XVIIIe siècle.
II.Un genre : le portrait.
III.Une technique : le pastel.
[...] Bibliographie Ouvrages généralisés André CHASTEL, L'Art français, Ancien Régime 1620-1775, tome II, p.38- Pierre CABANNE, L'Art du XVIIIe siècle, p.80- Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Pastel tome XII, p Ouvrages spécialisés Edmond et Jules de GONCOURT, L'Art du XVIIIe siècle, Première série, La Tour Elie FLEURY, Catalogue raisonné de la collection Maurice Quentin de La Tour à Saint Quentin Xavier SALMON, Le voleur d'âmes, Maurice Quentin de La Tour, catalogue d'exposition à Versailles du 14 septembre au 12 décembre 2004. Christine DEBRIE & Xavier SALMON, Maurice Quentin de La Tour, Prince des pastellistes, 2000. [...]
[...] Jamais portrait ne produisit peut-être d'illusion semblable à celle-ci. Elle ne cessa que lorsque le mari, déplacé, fit apercevoir son épouse de la méprise, et, content d'une scène si bien jouée et si agréable pour lui, il retourne le lendemain chez Monsieur de La Tour lui faire ses excuses de l'avoir mis en inquiétude, avoue le tour, lui raconte ce qui s'est passé depuis leur dernière entrevue, ce qui ne pouvait manquer de flatter son amour-propre, jette une bourse sur la table : Il y a dedans cent louis, dit-il, prenez ce que vous voudrez, tout, si vous le jugez à propos ; encore n'en serait-ce pas assez pour vous témoigner ma reconnaissance et égaler le plaisir que vous m'avez fait goûter. [...]
[...] A la plupart des gloires du siècle de Louis XV il donne un visage. B. Un genre à part : le portait d'artiste Si l'on excepte Charles-Nicolas Cochin, Maurice Quentin de La Tour fut le maître français du XVIIIe siècle qui s'employa le plus à fixer les trais des peintres de son temps. On lui doit de nombreuses effigies de ses confrères de l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture et de l'Académie de Saint Luc. Au Salon de 1753 les amateurs faisaient grand cas du portrait de Louis de Silvestre, élaboré dans une façon que La Tour semblait réserver au portrait des peintres. [...]
[...] Certains de ses biographes avancent des raisons de santé. Ces affirmations semblent sans fondement, La Tour n'ayant jamais manifesté à aucun moment de sa longue vie les signes d'une quelconque déficience organique qui l'eussent rendu allergique à la peinture à l'huile. En revanche, il est important de rappeler qu'il découvre très jeune les portraits au pastel de la Vénitienne Rosalba Carriera, dont le séjour triomphal à Paris d'avril 1720 à mars 1721 ne fut pas étranger à l'extraordinaire engouement de beaucoup d'artistes, connus ou anonymes, pour cette technique, et ce tout au long du XVIIIe siècle, qui deviendra le véritable siècle d'or du pastel dans l'histoire de l'art français. [...]
[...] Cette nouvelle conception devient encore plus saisissante si l'on contemple d'autres portraits de Louis de Silvestre exécutés à peu près à la même date, tel celui de Jean Valade ou celui de Jean-Baptiste Greuze. Dans ces deux excellents tableaux, c'est surtout le directeur de l'Académie qui a posé devant le peintre, avec naturel certes, mais de manière un tantinet pompeuse. On découvre un homme vénérable qui inspire le respect et l'admiration, un homme dont la carrière à la Cour de Saxe fut brillante, un homme dont la notoriété rejaillit sur tout le tableau. [...]
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