Qu'est-ce qu'un portrait ? Depuis la naissance des arts, les écrivains, peintres et autres artistes n'ont cessé de se poser la question. Les premiers ateliers de la photographie étaient, par exemple, consacrés presque exclusivement au portrait. Mise en scène de personnages tout empreints de leur contexte social, le portrait devient une représentation de l'individu, cadré au plus près, jusqu'à ce que son visage, voilé, déformé, disparaisse presque. Etymologiquement, le terme portrait est composé de « pour » et de « tirer ». Mais que tire-t-on du portrait ? (...)
[...] Domaines d'application Dans les arts plastiques Dans les arts plastiques, on n'emploie pas le terme de portrait pour la sculpture, et pourtant la chose y existe, mais on dit tête, buste ou statue ; portrait se dit pour une œuvre en deux dimensions, peinture ou dessin. Le portrait est donc déjà une interprétation pour rendre l'apparence extérieure d'une personne, quel que soit le degré de réalisme. Bien qu'uniquement visuel, le portrait peut rendre très sensible la personnalité intérieure du modèle, par de nombreux indices tels que la pose, l'expression de la physionomie, etc. En littérature En littérature, le portrait est une description, il donne donc en ordre successif ce que la vue représente simultanément. [...]
[...] ) - Autoportrait en . légume, en salade de fruit, en plat cuisiné . à consommer tout de suite (réalisé avec des victuailles fraîches, ces autoportraits engagent à travailler sur des relations diversifiées au support, au matériau, à la représentation et à la présentation, ainsi qu'aux relations entretenues au Le Portrait 8 produit fini - " œuvre " hors d'œuvre " en jouant sur les mots et les genres et à son devenir). - Autoportraits en . esquimau : le représentant d'une civilisation, le chien de forte taille ; le costume d'enfant combinant veste et culotte formant guêtres, le chocolat glacé. [...]
[...] Le portrait pallie à la fois l'absence et l'oubli. Si en littérature ou en photo, le portrait essaie d'aller au-delà des apparences, en peinture, le portrait vise peut-être plus que tout autre art à sonder l'indicible. Dans la transcription subjective qu'il réalise, le peintre ajoute sa part d'interprétation et en fait une œuvre unique. Et, même si elle reste réaliste, la représentation en peinture apporte une expression qui n'existait pas dans la photo originale. La magie de nombreux portraits célèbres consiste précisément à rendre l'aspect intérieur très sensible (pose, expression, etc.). [...]
[...] Le portrait d'une personne fictive lui demande une imagination très précise et complète ; et bien souvent les portraits fictifs prennent appui sur l'observation de modèles réels. Un intérêt pour l'individuel Le genre du portrait, dans quelque art que ce soit, témoigne d'un intérêt pour l'individuel ; ce n'est pas seulement l'être humain en général, ou tel type de toute une espèce, que rend le portraitiste ; c'est telle personne en tant qu'elle est elle-même (et ceci, même si au travers de l'individu transparaît une idée de portée générale : le portrait ne s'y réduit pas). [...]
[...] Or un texte ne figure pas un individu comme le fait une toile peinte. Le recours à la métaphore picturale Pourtant, les écrivains eux-mêmes sollicitent volontiers l'image de la peinture lorsqu'ils abordent leur projet d'écriture. Il suffit de penser à Montaigne par exemple qui déclare explicitement dans son Avis au lecteur que c'est lui qu'il peint et qu'il veut qu'on le voie. On peut se souvenir également des premières pages de L'âge d'homme qui témoignent elles aussi d'une intention de se peindre. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture