Depuis ses débuts, la publicité n'a jamais été aussi présente au sein de notre société. Elle est désormais incontournable dans notre style de vie, et son impact auprès de la société ne fait que croître. Mais ce phénomène où la consommation s'amplifie, réside dans le contenu et l'aspect de la publicité elle-même. Ainsi, sommes-nous en droit de nous demander quels facteurs peuvent bien rendre notre publicité si séduisante, nous incitant alors à consommer?
Aussi provocatrice qu'intrigante, "Hatstand, Table and Chair" de l'Anglais Allen Jones a suscité bien des réactions. Et notamment de la part des féministes qui voient cette sculpture comme une représentation dégradante de l'image féminine. En effet, une grande partie du public lui confère une marque de machisme amenant à une utilisation sexiste de la femme.
Il est vrai qu'au premier regard, Allen Jones nous livre une sculpture qui prête à confusion en raison de la posture pour le moins surprenante du corps de cette femme. Cette oeuvre peut alors s'avérer choquante en raison de la symbolique qu'elle expose. Ainsi donc est transmise la notion de femme-objet, puisqu'ici notre protagoniste joue le rôle d'une chaise. De plus, outre cette posture qui peut apparaître outrancière, cette notion de femme-objet se retrouve accentuée et renforcée par la tenue de ce personnage. Néanmoins, cette production aussi provocatrice et scandaleuse soit-elle aux premiers abords, ne reflète pas la pensée de Jones. Une bonne compréhension de cette oeuvre ne peut alors se faire sans connaître l'idéologie pop artiste. Et c'est en raison de la méconnaissance de cette pensée que la majorité du public fit une mauvaise interprétation de cette sculpture. Il s'avère donc essentiel de préciser que le concept pop artiste se caractérise par une constante; celle de l'absence de prise de position des artistes dans leurs productions, vis-à-vis de leur société. Leur action se réduit donc à la constatation et non pas à la contestation.
Ainsi, Jones soulève-t-il le rôle de la publicité et notamment l'utilisation intensive du corps de la femme à des fins commerciales. Il pose alors un regard froid et distant sur ce nouveau phénomène qui allie l'image de la femme à la publicité. Et c'est par le biais de l'exagération (pose, tenue) qu'il traduit cette constatation.
[...] D'ailleurs, il affirma: " "L'art, c'est déjà de la publicité. La Joconde aurait pu servir de support à une marque de chocolat, à Coca-Cola ou à toute autre chose. " Ten Lizes d'Andy Warhol La genèse du pop art s'inscrit donc dans une société où l'American dream et le désir de consommer atteignent leur apogée. Ainsi, des artistes tels que Lichtenstein ou Andy Warhol ont vu dans cette nouvelle civilisation empreinte de publicités, la possibilité de créer un art accessible à tous puisqu'il intègre des objets usuels dont l'image est abondamment diffusée par les médias. [...]
[...] Bibliographie indicative Le Pop art par Marco Livingstone, Hazan, octobre 2000 La tradition Pop Art : Une réponse à la culture de masse par Eric Shanes, Parkstone, janvier 2007 Advertising & Art: International Graphics From The Affiche to Pop Art par Giovanna Mori, Alessia Alberti, et Claudio Salsi, Skira, aout 2008. [...]
[...] Et cette attirance naturelle pour la couleur manifestée par le public a capté l'attention de la publicité actuelle. Grâce aux nouveaux moyens de production, cette dernière s'est empressée d'offrir à ses affiches le procédé qui contribua à la gloire du pop art. En définitive, on peut affirmer qu'aux yeux de nos publicitaires, l'introduction de la couleur dans leur travail apparut comme un des moyens les plus susceptibles de séduire les consommateurs potentiels. M Maybe de Roy Lichtenstein Un artiste à part: Andy Warhol Iconoclastes, déroutantes, mais surtout uniques, les oeuvres Andy Warhol s'avéreront n'être que le reflet d'une société de consommation formatée par la publicité. [...]
[...] Mais aujourd'hui, c'est au tour de la publicité de s'inspirer du travail de l'artiste. En effet, si l'on prend en considération ces deux affiches de Coca Cola, on remarque clairement que la marque a délibérément puisé son inspiration dans l'univers de Warhol. Ainsi, ces fameuses bouteilles arborent-elles des couleurs vives et " accrocheuses semblables à celles que l'artiste utilisait avec sa série de Marilyn. De plus, une des deux publicités reprend également à son compte la technique de sérigraphie conçue par Warhol. [...]
[...] Dans ce contexte, le principe de la répétition des images conçu par Warhol est assimilé au matraquage publicitaire. Aujourd'hui, cette méthode est systématiquement présente dans tous les médias, puisqu'elle envahit aussi bien la télévision que la radio avec la diffusion incessante de spots publicitaires pour l'une et de slogans répétitifs pour l'autre. Matraquage publicitaire dans le métro L'image de la femme: le faire valoir de la publicité Cette autre affiche, quant à elle, peut être interprétée comme étant une digne héritière du pop art tant les similitudes avec Wesselmann sont frappantes. [...]
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