Les Maisons de la Culture (MDC) sont certainement, en France, une des plus grandes initiatives culturelles établies depuis l'après seconde guerre mondiale. C'est pourquoi il est intéressant ici de traiter de la Maison de la culture du Havre (MCH) depuis sa création et tout particulièrement du Volcan, établissement conçu il y a quelques années spécialement pour cette fonction, qui est très reconnue au niveau national et qui, localement, est réellement nécessaire dans un cadre culturel et social.
La nécessité qu'il a représentée et qu'il représente encore fut donc aussi une nécessité nationale dans les années 60, après la reconstruction et la relance de l'état, de décentraliser et de démocratiser l'art ainsi que la culture. Cette politique de décentralisation de la culture, avant concentrée dans la capitale, fut menée par le célèbre ministre des Affaires culturelles André Malraux avec l'autorisation du président Charles de Gaulle. Malraux désirait alors créer 95 bâtiments spécialisés pour les 95 départements que compte notre état ; bâtiments permettant de faire accéder à tous publics l'art et la culture, d'en débattre avec des notions de partage et de diffusion libre dans une optique pluridisciplinaire. L'art devait être partout en France même dans les milieux ruraux et jusqu'aux plus petites villes, et l'objectif se résume à cette citation : « rendre accessibles les œuvres capitales de l'humanité, et d'abord de la France, au plus grand nombre de Français ».
C'est dans cette perspective que l'on peut se demander si le Volcan a répondu aux attentes et objectifs de l'ère Malraux, si son évolution a pu refléter celle de la politique culturelle française et enfin si cet établissement a des limites ou en a rencontré.
[...] Une "sculpture fontaine" de sa création vient s'ajouter à l'ensemble. Finalement, l'ensemble culturel découle d'une architecture révolutionnaire utilisant les formes hyperboloïdes et paraboloïdales ayant nécessité m3 de béton, matériau lui aussi moderne à l'époque. Cette architecture est fluide de telle sorte qu'elle semble en mouvement, et cela rappelle fortement la recherche plastique effectuée par l'architecte à Brasilia. Mais que permet d'accueillir cet ensemble architectural ? Il se distingue par deux éléments principaux, le Grand Volcan et le petit Volcan, l'un contenant un théâtre de places et un cinéma classé "art et essai" (l'Eden) de 350 places, et l'autre une salle polyvalente de 500 places, un auditorium de 80 places et des salles de réunion. [...]
[...] Peu de temps après, suite à l'arrivée d'un nouveau directeur Alain Milianti, la MCH se donna officiellement un nom, ce sera celui du "Volcan", d'après la forme architecturale atypique du bâtiment. Enfin, en 1991, la MCH est devenue "scène nationale", label du ministère de la Culture unifiant 70 établissements culturels en France, ce qui lui accorda plus d'importance. Aujourd'hui, le Volcan traverse une période difficile suite au changement récent de direction et aux changements des formules d'abonnement. Cette difficulté semble logique, car tout changement de directeur implique quelques réformes nécessaires à l'évolution de l'établissement. Comment le Volcan répond-il en partie aux objectifs de l'ère Malraux envers les MDC ? [...]
[...] Tout le monde ne s'intéresse pas forcément à l'art et à la culture. Malgré cela, l'association donne tout de même la parole aux habitants en leur proposant de nombreux spectacles de toutes formes, ce qui est donc le reflet d'une pratique pluridisciplinaire primordiale. Mais comment au Volcan, perçoit-on vraiment la notion de pluridisciplinarité ? Le vaste ensemble permet comme nous l'avons déjà dit d'accueillir de nombreuses formes artistiques et offre donc au public un large choix artistique, ce qui prouve bien à quel point se démarche est pluridisciplinaire. [...]
[...] Etudions donc de plus près l'œuvre d'Oscar Niemeyer. Le bâtiment se situe place du Général de Gaulle, lieu qui était destiné à être le centre de la vie intellectuelle, culturelle et artistique de la ville. En effet, c'est ici qu'auparavant, aux XIXe et XXe siècles, se trouvait le Grand Théâtre, et c'est aussi à ce même endroit qu'Auguste Perret, illustre architecte du Havre après 1945, prévoyait la construction d'un ensemble culturel important. De nombreux projets furent proposés, mais la place restait vide ; en 1961 vint l'idée de créer à cet endroit un centre d'affaires liant culture et commerce. [...]
[...] Rappelons tout d'abord l'histoire de la maison de la culture du Havre. Sa création, en 1961, fut très importante et est symbolique aussi bien localement qu'au niveau national. En effet, la MCH fut la première MDC créée en France. C'est donc elle qui inaugura une nouvelle ère, l'ère de la décentralisation culturelle. Malraux disait alors ce qui reste la preuve de l'importance de cette création : sachez bien que l'on se dira que c'est ici, aujourd'hui, que tout a commencé Cette MDC fut tout d'abord placée au musée des beaux-arts du Havre (musée Malraux) de 1961 à 1968. [...]
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