Ce retable fut peint pour le couvent de Sant'Antonio à Pérouse. Ce couvent abritait des religieuses franciscaines depuis 1427. Il est probable que la commande fut effectuée par la supérieure et les sœurs principales du couvent. Les religieuses ont désiré une œuvre votive inspirée du polyptyque de Fra Angelico réalisé vingt ans auparavant pour l'église St Dominique.
[...] Toute l'attention doit être focalisée sur cette figure majeure. Il ne faut surtout pas oublier que ce polyptyque est logé dans un couvent de religieuses. La féminité est donc mise en avant dans ce retable grâce à la figure de la Vierge Marie. Elle est avant toute chose un modèle pour toutes ces religieuses. En ce qui concerne l'Ange et la colombe, les dimensions semblent plus probables. ( Comme nous l'avons déjà précisé, les personnages sont placés selon une structure triangulaire. [...]
[...] Elle est donc partiellement visible du point de vue de Gabriel. L'artiste a utilisé délibérément ce procédé pour nous montrer la Vierge dans une sorte de retraite semblable à celle des sœurs du couvent. Sa tête est inclinée vers le bas. Elle semble pensive car son regard ne se fixe pas sur un point précis du sol. Elle ne regarde pas non plus Gabriel. Cette attitude révèle l'humilité de la Vierge qui reçoit cette annonce. D'ailleurs, cette idée est accentuée par le croisement de ses bras sur sa poitrine. [...]
[...] Il faut d'ailleurs souligner que c'est pendant cette période (1460-1470) que Piero réalisa ses plus grands chefs d'œuvre. Piero a acquis tout au long de sa carrière de multiples connaissances en géométrie et en mathématiques dont il se sert pour la composition de ce fronton. Piero porte aussi un grand intérêt à la peinture flamande. D'ailleurs, cette œuvre traduit sa volonté de rivaliser avec la peinture nordique. [...]
[...] Cependant, il ne présente pas tous les attributs traditionnels comme le lys et la couronne de roses par exemple. La Vierge Marie se trouve à droite. Elle est auréolée et tient dans sa main droite un livre de prière dont elle garde précieusement la page. Un autre protagoniste est présent dans cette scène : c'est la colombe blanche. Celle ci répand de grands rayons dorés autour d'elle. C'est l'incarnation du Saint Esprit qui descend sur terre. Le Saint Esprit est une figure de Dieu qui annonce la bonne nouvelle. [...]
[...] L'artiste créé de multiples lignes de fuite grâce au dallage rectangulaire, au parapet délimitant le péristyle et à l'alignement des colonnes (chapiteaux et socles). Ces lignes convergent vers un point de fuite situé au centre de la scène. En effet, celui-ci se trouve dans l'axe du sommet du fronton et de l'arc couronnant la scène du dessous. Cet horizon se trouve à environ 1/3 de la peinture. Piero respecte donc le principe d'Alberti car celui-ci recommande que le point de fuite ne soit pas placé au dessus des personnages. Dans cette composition, l'horizon se situe au niveau de Gabriel et Marie. [...]
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