Progressivement, lorsque le lecteur va parcourir les pages d'un roman, il s'identifiera à un personnage, peut-être deux, peut-être même à une ethnie toute entière. Ainsi, il se retrouvera dans les traits de son personnage, il aura sentiment de se trouver en terrain connu, ce qui le sécurisera le long de sa lecture. Ce sera sa manière à lui de se raccrocher à quelque chose de concret, pour s'approprier l'histoire, pour s'emparer de l'univers, et vivre l'aventure aux cotés des personnages.
C'est aussi le cas à l'écran : devant un film, le spectateur s'identifiera à un ou plusieurs personnages, humains ou non d'ailleurs, et suivra l'histoire du point de vue de ce personnage. La question, justement, est de savoir si le lecteur, le spectateur, sera plus facilement attiré par un personnage présentant toutes les caractéristiques d'une personne, ou pas. Entendons-nous bien, personne dans le sens personne physique, qui vit. À différencier avec personnage, qui est un être de papier et d'encre, ou bien à fortiori de pixels, et non de chair et d'os.
[...] C'est pour cela que d'un roman à l'autre, d'un film à l'autre, le lecteur peut être attiré par des personnages de genres totalement différents, qu'ils présentent plus, ou moins, les caractéristiques d'une personne. Le lecteur est à la merci de l'auteur, il n'a pas son mot à dire. Il pense ce que l'auteur lui dit de penser, il voit ce que l'auteur lui montre, il aime le personnage qu'il lui dit d'aimer, il est attiré par le personnage qu'il rend intéressant à ses yeux. Et peu importe qu'il présente quelques-unes, toutes, ou aucune caractéristique d'une personne. Annexe Sommaire plan Introduction. [...]
[...] Il est vrai que l'on voit beaucoup de romans, dans lesquels les personnages sont parfaitement humains, c'est-à-dire qu'ils présentent toutes les caractéristiques de la race. Non contents d'avoir deux bras et deux jambes, ils ont aussi un caractère propre, qui s'apparente au caractère des gens de tous les jours, ils ont un état d'esprit bien à eux, il leur arrive des choses totalement communes, bref ils peuvent grandement s'apparenter à des personnes. C'est notamment le cas dans le genre policier, ou encore faits divers. [...]
[...] Prenons l'exemple de Silverwing, un livre en trois volumes de Kenneth Oppel. Dans ce roman, le héros est une chauve-souris - les Ailes d'Argent étant une sous race de ces susnommées. Il a pour dessein de sauver sa colonie des griffes des chouettes, celles-ci étant dans une guerre meurtrière et sanglante depuis des décennies, et rendre à ses semblables la liberté qui leur est due, en leur offrant le droit de revoir le soleil, qui leur est interdit depuis l'aube des temps. [...]
[...] Un personnage issu de l'univers romanesque ou cinématographique doit-il comporter toutes les caractéristiques d'une personne pour attirer le public? Progressivement, lorsque le lecteur va parcourir les pages d'un roman, il s'identifiera à un personnage, peut-être deux, peut-être même à une ethnie toute entière. Ainsi, il se retrouvera dans les traits de son personnage, il aura sentiment de se trouver en terrain connu, ce qui le sécurisera le long de sa lecture. Ce sera sa manière à lui de se raccrocher à quelque chose de concret, pour s'approprier l'histoire, pour s'emparer de l'univers, et vivre l'aventure aux côtés des personnages. [...]
[...] Nous pouvons donc conclure que le lecteur a besoin qu'un personnage ne soit doté d'aucune caractéristique spéciale propre à la personne pour qu'il l'attire. Le bilan que nous pouvons avancer à ce stade est que le lecteur peut, notamment lorsqu'il est plongé dans un univers réaliste, être attiré par des personnages comportant toutes les caractéristiques d'une personne, mais que parallèlement, il peut aussi, et ce, dans d'autres circonstances, se sentir attiré par des personnages totalement différents, n'ayant rien d'humain, et de l'être pour cette raison précisément. [...]
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