Il est important de savoir que l'œuvre d'art médiévale a toujours une fonction précise liée à sa destination, il faut connaître le rôle qu'elle va avoir dans l'édifice sacré.
Les franciscains comme les dominicains veulent s'en tenir à une certaine rigueur des représentations : Le Capitulaire de Chartres (1298) : recommande de ne pas introduire de divagations, de digressions curieuses dans les tableaux. Le retable d'autel a un rôle de prestige absolu dans l'église.
L'ordre des Dominicains : dépositaire de la doctrine de Saint Thomas : réaliser sur terre la clarté rationnelle et hiérarchique de la pensée divine et préconise une dévotion surtout contemplative. Chaque motif doit avoir une valeur symbolique pour élever la pensée humaine.
L'ordre des Franciscains prêche la pauvreté et encourage une dévotion active. Il ne sépare pas la fonction idéologique de la fonction pratique et fait appel au cœur des fidèles.
Les positions de ces deux ordres se retrouvent dans leurs respectives productions artistiques. On voit dans l'œuvre de Cimabue les différentes iconographies selon les endroits. La Maestà du Louvre était destinée à une église franciscaine. Elle apparaît d'ailleurs beaucoup plus simple que celle qui est à Florence.
[...] Il va entraîner l'abandon de la maniera greca de Cimabue Le Crucifix (Louvre) : Giotto va modifier l'iconographie traditionnelle de la crucifixion byzantine qui est celle d'un Christ stylisé et abstrait représenté comme un symbole de la Passion. Au sommet de la croix : le Pélican, symbole de la charité et de la résurrection. Saint François recevant les stigmates : retable d'une des chapelles d'Ughi. Douceur et calme du visage du saint. Grande humanisation de la peinture. Attitude entre la crainte et l'accueil. [...]
[...] Ces formes remplacent la posture statique du Christ comme un petit roi. L'artiste utilise une certaine mise en scène de la Vierge : elle est souvent portée par un chœur d'anges. Mais certains gestes des protagonistes permettent un rapport direct avec le spectateur : dans la Maestà du Louvre, la main de la Vierge caressant le genou de son fils est empreinte d'une tendresse qui émeut le spectateur. Très souvent ces Maestà étaient commandées par des commettants, des chanteurs de laudes, des moines. [...]
[...] La Belle Jardinière VII- Venise Époque troublée en Europe : les Communes luttent entre elles, Venise est stable préservée par sa noblesse marchande. Le monde musulman et le monde chrétien s'entendent. C'est l'école de Sienne qui va inspirer l'école vénitienne, notamment Gentile da Fabriano. Pisanello travaille beaucoup avec lui et réalise des médailles. Jacopo Bellini (1400-1471) Il était l'élève préféré de Gentile da Fabriano et a voyagé en Flandres pour étudier chez Van Eyck. Vierge d'humilité adorée par un prince d'Este Traitement minutieux du paysage. Une atmosphère un peu caverneuse, thème qu'utilisera Léonard de Vinci. [...]
[...] C'est sans doute pour cela que les franciscains (pour lesquels cette œuvre a été faite) ont eu du mal à accepter l'œuvre et n'ont pas voulu majorer son prix et pour cela qu'il existe une seconde version (celle de Londres ou le Christ reprend une place fondamentale). Mais cette œuvre va créer un précédent iconographique important : il représente la Vierge non pas avec l'attirail de la perspective toscane : (lignes de fuite grâce au sol, carrelages, architecture) mais dans la nature. Cela avait déjà été fait, mais pas dans une telle fusion. Les personnages sont en totale fusion avec la nature. La structure pyramidale du groupe formé par Saint-Jean-Baptiste, l'enfant et la Vierge se retrouvera dans beaucoup de compositions d'autres peintres (Raphaël par exemple). [...]
[...] Le sourire est toujours très subtil, allusif, propre à une émotion particulière. Dans ce cas c'est celui du sentiment maternel à la fois tendre et aimant mais aussi inquiet, car le geste de son fils envers l'Agneau préfigure la mort du Christ. Le sourire des personnages est toujours lié à l'environnement qui les entoure, à leur histoire, à leur pensée. Le sourire du Christ exprime à la fois l'incertitude, l'amour et une certaine fermeté liée à la conscience qu'il a de sa mort à venir. [...]
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