Frida Kahlo naît en 1907 au Mexique, à Coyoacan. A dix-sept ans, elle est victime d'un accident de bus, qui la fera souffrir toute sa vie, mais qui, paradoxalement, la conduira à une carrière artistique des plus reconnues au Mexique, avec son mari, le peintre Marxiste Diego Rivera. Frida définit elle-même sa carrière non pas comme une vocation, mais plutôt comme une nécessité, lui permettant de faire face à ses souffrances quotidiennes.
En 1944, alors qu'elle sort d'une opération de la colonne vertébrale, et qu'elle est contrainte de porter un corset d'acier, elle peint le tableau baptisé la colonne brisée, une huile sur toile de 40 centimètres sur 30,7 centimètre. Ce tableau est actuellement compris dans la collection Dolorès Olmedo, à Mexico.
Les œuvres de Frida Kahlo sont toutes teintées de cette souffrance, mais la colonne brisée évoque une double souffrance, et en même temps montre qu'il est possible pour le peintre de s'en libérer par le biais de son art. Nous allons donc voir en quoi la colonne brisée est l'expression de cette souffrance, physique, mais aussi psychique, et comment l'artiste se sert de cette image, et des références Bibliques qu'elle inspire, pour se libérer et de cette souffrance, et du désespoir qu'elle cause.
[...] Ces larmes sont les seuls éléments liquides s'échappant du corps de Frida, malgré les nombreux clous. Elles évoquent plutôt le désespoir causé par son état et la tristesse causée par les infidélités et le divorce d'avec son mari. Par ailleurs, cette ligne d'horizon en arrière plan met en valeur l'océan, qui symbolise chez Frida ses origines européennes, donc un espoir donné par son père et ses rêves d'Europe. Mais cette ligne est à double tranchant, puisqu'elle coupe la tête du personnage, et en même temps, coupe tout ces espoirs d'évasion, semblant hors d'atteinte. [...]
[...] Le peintre a toujours eu le sentiment de ne pouvoir vivre sa vie comme elle l'aurait voulu, elle ne pouvait que attendre avec l'angoisse contenue, la colonne brisée, et le regard profond, sans marcher sur le grand chemin [ Bougeant ma vie cernée d'acier. De plus, on constate que le tableau, en plus d'être construit sur une opposition ou un combat entre les verticales et les horizontales, est construit sur une opposition de couleurs : en effet, le paysage d'arrière plan est composé de deux parties : le désert aride dans les tons jaunes sur lequel le corps se dégage, en quelque sorte la partie ‘'malade'' de Frida, et l'océan à l'horizon, se continuant par un ciel bleu sans nuage, sur lequel se détache la tête de Frida, référence à son esprit, qui même s'il souffre, n'est pas malade à proprement parler. [...]
[...] Cette colonne ionique part du bassin et soutient le menton. Il est également possible de voir dans l'image de cette colonne le souvenir de l'accident. En effet, lors de cet accident, la main courante du bus l'a transpercé au niveau du bassin, pour ressortir par le vagin, lui empêchant par la suite de donner la vie. Symbole phallique évident, cette colonne évoque aussi, en plus de l'impossibilité de faire des enfants, la souffrance extrême qu'elle subissait lors de rapports sexuels, lui interdisant ainsi même d'avoir une vie de femme. [...]
[...] La peinture comme expression de la souffrance dans La colonne brisée, de Frida Kahlo Frida Kahlo naît en 1907 au Mexique, à Coyoacan. A dix-sept ans, elle est victime d'un accident de bus, qui la fera souffrir toute sa vie, mais qui, paradoxalement, la conduira à une carrière artistique des plus reconnues au Mexique, avec son mari, le peintre Marxiste Diego Rivera. Frida définit elle-même sa carrière non pas comme une vocation, mais plutôt comme une nécessité, lui permettant de faire face à ses souffrances quotidiennes. [...]
[...] Enfin, on peut dire que malgré toutes ces évocations Bibliques, ce tableau ne pourrait pas être associé à une sorte d'ex-voto, montrant une Frida suppliant le Ciel. Il devrait plutôt être comparé à un défi au Ciel et à elle-même, se prouvant et prouvant à la face du monde que sa peinture lui sert d'absolution, de purification, et la libère dans le même coup du joug du destin. Ainsi, la colonne brisée de Frida Kahlo est bel et bien l'expression de la souffrance, qui permet la libération de l'être face à celle-ci. [...]
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