Dans les peintures égyptiennes ou sur les vases grecs se trouvent des figures représentants les artistes eux-mêmes. Il s'agit d'images corporatives qui constituent des signatures ou des marques de fabrique. Par exemple dès 438, Phidias s'est représenté parmi les figurants de la Bataille des Amazones sur le bouclier sculpté d'Athéna Promachos au Parthénon. Au Moyen-âge, il existe d'autres traces de la représentations des artistes dans leur oeuvres, comme par exemple l'orfèvre Volvinius qui se représente sur l'autel d'or de Saint-Ambroise à Milan, ou encore la sculpture en prière du sculpteur Maître Mathieu au portail de la gloire de Compostelle (fin du XIIe siècle). Brusquement, à la fin du Moyen-âge, apparaissent des autoportraits indiscutables, c'est-à-dire des figures individualisées de plus en plus nombreuses et adoptant les modes de présentations les plus divers. Dans son livre, Vie des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, Vasari rapporte que Giotto avait peint au château neuf de Naples un cycle d'"uomini famosi" parmi lesquels on reconnaissait Giotto lui-même, et quelques scènes du Nouveau Testament à Gaète, où l'on pouvait voir "son propre portrait auprès d'un grand crucifix" (...)
[...] Les implications politiques y sont évidentes puisque figurent sur la toile à la fois Napoléon III et Proudhon. C'est un tableau d'Histoire, en ce sens que, contrairement à la peinture de genre, le sujet, traité dans un format majestueux, imposant, célèbre un événement majeur, ou considéré comme tel par l'artiste : sa peinture de la société, son idée de la place centrale de l'artiste dans cette société, son manifeste esthétique. Courbet expose en effet ici le résultat, le bilan de son travail. [...]
[...] Dans cette voie, les peintres ne vont pas tarder à se penser eux aussi comme fragments du monde visible. En effet, depuis l'Antiquité, la personnalité de l'artiste n'est pas reconnue. Les artistes disposent d'un statut d'artisan qui ne leur permettent d'avoir une reconnaissance liée à leur savoir faire. L'autoportrait en tant que tel ne peut apparaître qu'à partir de la seconde moitié du XVème siècle. D'art mécanique la peinture devient art libéral. En effet, la Renaissance donne à l'artiste son véritable statut. [...]
[...] Autoportrait devant son chevalet (vers 1660, Huile sur toile x 85 cm, Musée du Louvre, Paris), cet autoportrait de grand format correspond à la dernière période de la vie de Rembrandt, où il est sans doute conscient de la valeur de son oeuvre. Mais, les événements de sa vie indiquent pourtant bien le contraire. Devant son chevalet, il veut, peut-être, apparaître l'égal d'un grand maître ancien, tel un Titien. Mais dans une pénombre enveloppante, il se place sous une source de lumière tombante. Dans ces nuances caractéristiques ressort un visage fatigué et mal rasé. [...]
[...] Son portrait de Marie-Antoinette en satin blanc remporte un succès triomphal et la fait connaître dans toute l'Europe. Toutes les cours royales s'arrachent alors ses tableaux. Le tableau Autoportrait (1790, huile sur toile, 100cm x 81 cm, Galerie des Offices, Florence) la présente dans l'exercice de son métier. Madame Vigée feigne de peindre. Il y a ici l'évocation d'une certaine grâce. En effet, la tenue de travail est assez coquette, la main est fine et le regard enjoué. Le pinceau est lui aussi léger. Les tons chauds sont renforcés par une matière lisse presque mince. [...]
[...] Portraits singulier pluriel Edition Mazan DEPOTTE, Hélène. Historique du portrait. Le portrait dans l'art contemporain, 1945-1992. GOMBRICH, E. H. L'Histoire de l'art. Paris : Gallimard Le portrait contemporain BUISINE, Alain. L'indéfigurable même. Le portrait dans l'art contemporain TUFFELLI, Nicole. Arnulf Rainer : la mise en abîme du portrait. [...]
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