Le pavillon de Madame du Barry

Résumé du document

Lorsqu'en 1770 Madame du Barry souhaite recevoir ces invités en toute intimité et à l'écart de son château, dans son domaine de Louveciennes, à 15 kilomètres à l'ouest de Paris ; elle confie la réalisation d'un pavillon de réception à un architecte prometteur de 34 ans, Claude-Nicolas Ledoux, qui n'a pas encore signé la Saline royale d'Arc-et-Senans, ni les portes de l'Octroi de Paris. Les travaux commencèrent en 1771, et furent achevés en 1773. Ce pavillon de musique, de style néo-classique, est situé sur les hauteurs d'un vaste domaine de 400 hectares que lui a offert le roi. La vue s'étendait ainsi vers Saint-Germain et le Bassin de la Seine, du côté de Paris. « La perspective immense dont on jouit à Louveciennes est le premier ornement de ce joli séjour : il semble que la nature, dans toute sa majesté, se soit soumise aux regards de l'observateur. La Seine, par ces vastes contours, roule ses eaux dans une plaine immense et l'ensemble varié de cette perspective forme le tableau le plus sublime et le plus délicieux » nous explique Dulaure.

Extraits

[...] Louis XV, écrit Ledoux, voyant de loin un péristyle de colonnes que j'ai érigé dans un édifice particulier, dit : elles ne font pas mal pourtant ; approchant de plus près : elles font bien Le Pavillon fut inauguré en présence de Sa Majesté le 2 septembre 1771, un célèbre dessin, au lavis et à l'aquarelle, de J.-M. Moreau le Jeune, représente le festin qui précéda le feu d'artifice. C'est une des plus belles images de l'œuvre de Ledoux. Claude-Nicolas LEDOUX (1736-1806) Né à Dormans en Champagne, Ledoux eut une carrière essentiellement parisienne dont les prolongements en province furent considérables et prometteurs. Formé au dessin et à la gravure, il découvrit la théorie de l'architecture à l'école de Blondel. Cette éducation, commune à la plupart des grands architectes de sa génération (De Wailly, Boullée, Brongniart . [...]

[...] Le visiteur entre par un porche voûté de caissons et possédant deux niches semi-circulaires. Ce vestibule formant avant-corps débouche sur le Salon de musique, qui fait aussi office de Salle à manger. De plan carré, cette salle possède latéralement deux annexes semi-circulaires : ce sont les tribunes destinées aux musiciens présents lors des réceptions afin de distraire et d'amuser les invités de la Favorite. Ces annexes donnaient accès à une salle de buffet, de plan rectangulaire, à un Cabinet et à une Garde-Robe. [...]

[...] Le troisième salon (ou Salon Ledoux) est de plan rectangulaire avec un cul- de-four à une de ses extrémités. Ledoux associe ainsi des plans et des tailles différentes pour toutes les pièces du pavillon : dans le Salon Ovale on trouve des niches quadrangulaires, à l'inverse la Salle à manger de plan quadrangulaire est encadrée de deux tribunes semi-circulaires. Le plan rectangulaire du Salon du Roi se retrouve dans le buffet, le Cabinet et la salle servant de buffet, avec à chaque fois les mêmes niches quadrangulaires. [...]

[...] Le pavillon revient à sa Fondation pour l'Innovation sociale et humanitaire. Celle-ci commence alors à grands frais une vaste entreprise de restauration et d'aménagement du bâtiment dans le but de l'ouvrir au public, ce qu'elle fait depuis septembre 2005. La Fondation espère amortir le coût d'entretien en louant son parc de 4,6 hectares et ses 250 de salons pour des réceptions, des séminaires ou des concerts. II/ Analyse de l'œuvre Parti et plan Le Pavillon de Louveciennes est une sorte de belvédère ne comportant que des salons d'apparat. [...]

[...] Mais ce bonheur sera de courte durée puisque le roi meurt en 1774, et qu'en 1775 Madame du Barry est contrainte de fuir Versailles. Elle ne reviendra à Louveciennes qu'en 1776, mais la Révolution éclate . Au début de 1791, un vol important de bijoux au château l'amena à se rendre plusieurs fois à Londres pour les identifier, ce qui éveilla les soupçons des révolutionnaires. Son amant, le Duc de Brissac, fut assassiné en 1792. Elle fut arrêtée à Louveciennes le 22 septembre 1793, condamnée à mort, et guillotinée le 8 décembre 1793. [...]