écriture neumatique, apparition des notations, oralité, mémoire, origine de l'écriture
L'histoire du livre est indissociable de l'histoire de la civilisation occidentale. A travers l'objet livre, c'est le développement de l'écriture qui apparaît comme un élément de la transmission de l'histoire. Au Moyen-Âge, l'écriture est l'apanage d'un petit groupe. L'écriture entretient un rapport intime avec son scribe, il n'y a pas d'écriture standardisée. L'histoire de l'écriture musicale au Moyen-Âge est un sujet de discussion important. Les histoires de la musique disent toutes répondre à la question pourquoi ces notations existent-elles, mais en fait, elles ne font que répondre à la question de l'apparition de celles-ci. Elles contextualisent la notation dans l'histoire tout en oubliant qui les utilisaient et le lieu de leurs utilisations.
[...] Un autre problème qui n'est que très peu abordé est le sujet de ces chants c'est-à-dire la manifestation du divin. Pour légitimité l'écriture il faut donc l'inscrire dans un plan spirituel. Ce n'est pas une question solfégique, ni un problème de mémoire à conserver un répertoire musical nouveau, ni la nécessité de le transmettre. Créer une notation qui reprend le mouvement musical ne répondait pas à la question de faire de la musique car celle-ci était déjà connue par cœur et répétée régulièrement. Ecrire permettait un retour sur la parole proférée par Dieu. [...]
[...] Le théorie byzantine n'est qu'une variante de la théorie de l'accent, elle évite seulement la question. Tout le monde est d'accord que la notation musicale est un phénomène qui apparaît tardivement dans la civilisation occidentale. Marie-Noëlle Colette va jusqu'à s'en étonner dans la page 14 de l'Histoire de la notation du Moyen Âge à la Renaissance lorsqu'elle écrit : L'absence d'une notation musicale dans le Haut Moyen Âge est, certes, un sujet d'étonnement. ».Un peu plus loin dans la même page, elle nous dit que la notation a été encouragée par la renaissance carolingienne. [...]
[...] D'autre, situe l'origine de la notation neumatique à Byzance avec la notation Ekphonétique. Cette notation repose sur une série peu nombreuse de signes en forme d'accents, qui concernent : la hauteur des sons (accents aigu, grave et circonflexe); leur durée (longue, brève); l'expression ou l'ornementation; enfin, quatre signes pour l'intonation, la liaison ou la séparation des mots ou des phrases et la fin. Cette notation ne s'applique pas à des mélodies mais des lectures récitées selon le principe de cantillation. [...]
[...] Treitler prend en compte le point de vue du praticien et non du théoricien. L'écriture musicale se situe sans la continuité de l'oral, l'écriture n'à donc pas seulement le rôle de palier une éventuelle faiblesse de l'oralité. Les notations grégoriennes semblent exiger la transmission orale car les neumes sans portée in campo aperto ne précisent pas les intervalles mélodiques et requièrent donc l'intervention de la mémoire. Kenneth Levy s'appuie sur une citation de Michel Huglo invention de la notation neumatique facilitant l'effort de la mémoire sans la supprimer totalement idée qu'il semble approuvé même s'il aborde le problème de l'improvisation des textes chantés ou non. [...]
[...] De plus, tous ne se fait pas au même endroit. Le livre est aussi un symbole d'autorité pour la personne qui le possède. Pendant la liturgie, les paroles prononcées retourne à l'oral sous diverses formes lectures, citations, chants. La voix renoue avec la Parole de Dieu entendue, vue et inscrite dans la mémoire. Il n'était pas nécessaire d'écrire les mélodies pour les retenir ou les transmettre car les personnes qui les ont écrit les connaissaient déjà de mémoire. En effet, toutes musiques écrites est une musique pratiquée. [...]
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