L'oeuvre de Dali, reflet de sa personnalité

Résumé du document

Cruel et pervers, il aurait dû finir serial killer ou dictateur. La peinture l'a sauvé et il a sauvé la peinture, disait-il en bon mégalo. Cet homme considéré durant son enfance comme un malade mental, pendant son adolescence comme un pervers retardé, la suite de sa vie fut l'attribution d'un déroulement d'adjectifs comme pervers sans limite, psychopathe sans masque, provocateur sans borne ou encore gourou du délire, mais le mot qui lui convient n'est pas énoncé dans cette liste… Génie !!! Dali est un génie, du moins assez excentrique mais un génie. Un mal-être, dissimulé dans son excentricité qui devint par la suite un véritable spectacle, cache un homme remarquablement intelligent :
Salvador Dali, figure incontournable du XXe siècle, a laissé derrière lui une œuvre extrêmement riche, autant par la diversité de ses thèmes que par son génie. Proche des surréalistes et inventeur de la méthode paranoïaque-critique, il s'est construit un personnage dont il entretiendra l'originalité, poussant l'art de la provocation jusqu'à ses limites les plus extrêmes.

Extraits

[...] L'oreille représente le sexe de la femme : un petit trou chaud, moite avec des sécrétions ; et le bâton droit symbolise le sexe masculin en érection. Pour Dali, tout prend une connotation sexuelle. Le moindre objet contenant un orifice représente forcément pour lui la femme, qu'il associe simplement à un utérus. L'oreille en est souvent le symbole. D'autre part, une forme molle et longue est directement associée à un pénis. De plus, il imagine difficilement la coexistence féminine et masculine sans rapport sexuel ni perversité. Le grand masturbateur en est d'ailleurs le meilleur exemple ! [...]

[...] Ces tiroirs sont en fait les tiroirs de notre inconscient. Pour Dali, ses personnages à tiroirs sont des espèces d'allégories destinées à illustrer une certaine complaisance à flairer les innombrables odeurs narcissiques qui émanent de chacun de nos tiroirs En effet, les Hommes ont toujours tendance à vouloir se chercher, se découvrir, à ouvrir leurs tiroirs ce que seule la psychanalyse est capable de faire, mais ils restent éblouis par la société (qui apparaît en haut à droite du tableau, et dont le personnage chasse la lumière), et finalement ne supporte pas de voir ce qu'elle a en elle. [...]

[...] Par la suite, Dali va faire de sa cruauté un véritable spectacle. Au cinéma, il produit Le Chien Andalou avec son ami Buñuel. Un des passages du film montre l'œil d'un chien tranché à la lame de rasoir. Cet épisode choque l'opinion publique et son film est connu pour la cruauté des images Cette cruauté sera bien sur retrouvée dans ses œuvres : Don Quichotte Lucifer Dali aime choquer et dégoûter Pour cela, tous les moyens sont bon : en faisant gicler le sang ou en montrant des images comme celle de Lucifer par exemple. [...]

[...] Or, ici, le thème de l'inconscient et de la psychanalyse concerne l'humanité entière. C pourquoi, si l'on regarde bien, il est quasiment impossible de connaître le sexe du personnage. Si l'on tient compte des cheveux, des deux tiroirs comme pour remplacer les seins, des mollets longilignes, il pourrait bien s'agir d'une femme. Cela dit, la musculature des cuisses, des bras et la sculpture des mains sèment le doute. Serait-ce un homme ? Il s'agit donc d'un personnage androgyne dont Dali veut absolument garder le secret en laissant le tiroir situé au niveau du sexe fermé à clef. [...]

[...] De plus, il lui arrive fréquemment de parler de lui à la troisième personne du singulier. Dali est un excentrique, mais le plus souvent, un excentrique est bien conscient de sa différence et en joue, ce qui le distingue du fou. La différence entre un fou et moi, c'est que moi, je ne suis pas fou déclare Dali. En effet, il faut voir au-delà de l'excentricité du personnage un homme prodigieusement doué, et même un génie, qui recherche par tous les moyens, avec obstination, à communiquer son message : Rendre visible l'invisible, l'autre face de nous-mêmes et de l'univers. [...]