Ce document est une dissertation sur le sujet : "Expliquer et commenter à l'aide d'exemples précis tirés de vos connaissances personnelles ces propos d'un critique contemporain : « L'œuvre d'art — et singulièrement l'œuvre littéraire — ne s'impose pas seulement à nous comme un objet de jouissance ou de connaissance, elle s'offre à l'esprit comme objet d'Interrogation, d'enquête, de perplexité.»"
Extrait :
"L'art est généralement considéré, comme une source de plaisir, quelque chose d'agréable. C'est alors une simple distraction des sens qui ne nécessite aucun effort de la part du spectateur. C'est une conception de l'art très ancienne, que l'on peut retrouver au Moyen Âge, où les trouvères devaient avant tout distraire et détendre les seigneurs. Cette recherche du plaisir de l'esprit est présente dans toute la peinture académique : rien ne doit choquer le spectateur, pour cela, les règles de composition sont strictes, et limitent grandement la créativité de l'artiste. Il est clair qu'ici, le public n'accomplit aucun travail de recherche ou d'approfondissement. Cette attitude se veut avant tout passive : l'art est réservé à quelques professionnels dont la tâche est d'adoucir la vie, d'embellir le quotidien. Le public se contente de consommer l'œuvre d'art. L'artiste doit simplement procurer au spectateur un certain plaisir esthétique."
[...] Si nous sortons maintenant de ce cadre rigide et limité, nous découvrons que l'art revêt bien d'autres aspects. Il possède notamment une fonction didactique très importante. L'art apporte une connaissance, il sert en quelque sorte de messager. De tout temps, cette connaissance a été offerte au public. L'exemple le plus marquant de cet enseignement de l'art est celui des églises romanes, véritables livres de pierre où l'artiste a travaillé pour l'édification des fidèles. De même dans la littérature nous trouvons de nombreux exemples où l'auteur livre un message. L'écrivain transmet à son lecteur la vérité découverte. [...]
[...] C'est le cas pour la peinture abstraite, qui ne peut être jugée avec nos critères formels habituels. La poésie elle aussi échappe à toute explication facile et préfabriquée. La compréhension ne peut être que personnelle. Le lecteur doit faire lui-même cet effort. S'il ne s'investit pas personnellement il ne peut que rester en surface. Ainsi, si la connaissance est forcément personnelle, elle est aussi multiple. L'interprétation d'une œuvre d'art ne peut pas être unique. Chaque lecteur vient ajouter une vision. [...]
[...] On voit immédiatement qu'une œuvre de ce genre est avant tout didactique. L'auteur peut ainsi proposer au lecteur ses propres théories. C'est ainsi que dans Candide, Voltaire aboutit au célèbre cultivons notre jardin En dehors du roman picaresque, nous pouvons retrouver, ce désir d'enseigner le lecteur chez A. de Saint-Exupéry. À plusieurs reprises, il utilise dans ses œuvres le thème du «secret révélé». Ainsi dans Le Petit Prince, le renard offre son secret à l'enfant avant de le quitter. C'est une manière très directe de faire passer une connaissance; on la retrouve dans la morale des fables de La Fontaine et dans de nombreux contes. [...]
[...] Picon est de loin préférable aux certitudes étouffantes. Conclusion Générale Ainsi, l'œuvre d'art offre bien à l'homme une connaissance nouvelle, mais elle ne saurait la lui imposer comme une révélation. Il appartient à chacun de progresser par sa propre recherche, guidé dans son cheminement par l'intuition de l'artiste. La perplexité fait partie de cette connaissance, car la connaissance n'est jamais que la découverte d'une question plus vaste. Ainsi l'œuvre d'art est par principe inachevée, elle ne trouve sa réalisation que dans le développement qu'en fait chaque individu. [...]
[...] Il nous est donc d'abord demandé un travail d'observation minutieuse, puis un effort d'interprétation : pourquoi l'auteur a-t-il traité ainsi son sujet ? Ainsi, c'est par une recherche sur la forme que nous pouvons tenter de mieux comprendre le fond. De même, dans le domaine littéraire, Gide souligne l'intérêt d'une telle enquête. Dans Les faux-monnayeurs, en particulier, il parle du journal qui accompagne la création de son roman, et remarque à quel point il serait instructif de posséder de tels carnets, rendant compte de la gestation de toutes les grandes œuvres. [...]
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