Au XVIe siècle, la peinture était souvent l'occasion de montrer son pouvoir et sa culture. Les nobles étaient proches des artistes (en témoigne les « camera picta » ou le « studiolo » d'Isabelle d'Este »). Les hommes nobles comme les condottiere ou les membres de grandes lignées (François II de Mantoue, Alphonse I d'Este) étaient représentés avec leurs attributs guerriers (armure, épée). Les femmes nobles sont aussi très représentées à la Renaissance, et ce avec des attributs particuliers. Un des privilèges de la noblesse est celui des vêtements (privilège honorifique de revêtir des vêtements faits de draps brodés d'or) depuis les lois somptuaires. Ce privilège se retrouve au sein des peintures de l'époque.
Le fait que l'on soit noble est lié à la reconnaissance. On est noble parce que tout le monde reconnaît que cette personne est noble, différente. La peinture est une manière d'affirmer cette distinction. C'est ce que nous allons voir avec les descriptions de ces tableaux (...)
[...] Isabelle d'Este proche du Tasse, Bibiena, Trissino. Autres attributs. La présence d'un petit chien permet de montrer son opulence (tableaux ou le portrait d'Isabelle de Médicis). En effet le chien est un animal domestique et peu de personnes ont les moyens d'avoir un tel animal au XVIe siècle. Le tableau 2 est censé représenter la fille d'Isabelle d'Este avec sa chienne préférée Aura L'élément botanique est présent également. Catherine Sforza est représentée tenant du jasmin (symbole de la beauté en Orient), tandis que Lucrèce Borgia porte des paquerettes (ce qui donne un côté bucolique à sa représentation). [...]
[...] Les femmes lombardes portaient souvent des rubans dans leurs cheveux ou bien une couronne de bijoux (comme aux tableaux 8 et 17). Conclusion. Au XVIe siècle on peut distinguer trois façons de représenter une femme noble : -Insister sur la richesse, la luxuosité des habits et les dorures : les tableaux 8 et 15 en sont particulièrement symptomatiques. -Faire une peinture mettant plus en lumière le caractère vertueux de la jeune femme : Catherine Sforza, tableau 2. -Une représentation mettant l'accent sur le caractère de la femme noble, sur son importance : Isabelle d'Este, Angelica Agliardi. [...]
[...] En revanche certaines femmes nobles n'en porte pas et préfèrent un col fait de mailles (Eleonore de Tolède, Lucrezia Panciatichi) III) La coiffure à la Renaissance. Les coiffures du XVIe siècles étaient très élaborées. Certaines femmes passaient des heures à s'arracher certains cheveux sur le haut de la tête afin d'obtenir un front plus haut (qui était en vogue à l'époque). Les cheveux étaient ensuite tirés en chignon ou en tresses. Ensuite il était soit mis un turban appelé balzo (comme Isabelle d'Este ou Margherita Paleolova) qui pouvait être richement orné. Ou bien d'un filet (visible sur Isabelle de Médicis) ou d'une couronne (Lucrezia Panciatichi). [...]
[...] Les robes italiennes sont bien souvent très ornées. Celle d'Isabelle d'Este dans le tableau de Titien en est un très bon exemple. En effet les entrelacs de celle-ci auraient été déssinés par Niccolo da Carreggio (poète, dramaturge et diplomate qui a été en contact étroit avec la cour ducale de Ferrare) qui s'inspira lui-même d'entrelacs de Léonard de Vinci (propos receuillis dans l'ouvrage Le studiolo d'Isabelle d'Este). La robe de Margherita Paleologa est très significative de la complexité des robes à la Renaissance. [...]
[...] De plus elle porte une couronne végétale, ce qui lui donne de la prestence voire un côté antique. Dans le tableau 15, la femme noble porte une petite paquerette dans les cheveux tandis qu'Isabelle de Médicis tient une fleur des champs rouge avec son mouchoir . Les fourrures sont plusieurs fois peintes. La triple rangée de fourrures d'Angelica Agliardi. Cela permet de lui élargir les épaules et de lui donner une silhouette plus amsculine, plus imposante. De même la fourrure que porte Isabelle d'Este la rend d'autant plus présente. [...]
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