La culture et l'art du livre persans exercent une influence dans l'Empire Ottoman dès le XVe siècle. La peinture persane était très prisée dans les milieux lettrés ottomans. De nombreux artistes originaires de Tabriz, Hérat ou Chîraz sont partis dans l'Empire Ottoman. Ce manuscrit intitulé Les cinq poèmes a été réalisé dans le ketâbkhâneh de l'empereur Moghol Homâyoun à l'époque où celui-ci était parti à Kaboul.
Homâyoun, lui même amateur de peintures et poète prend à son service plusieurs des meilleurs artistes, peintres, enlumineurs ou orfèvres, qu'il avait rencontrés dans le ketâbkhâneh de Tahmâsb. Durant les neuf années où Homâyoun séjourne à Kaboul, il développe l'atelier bibliothèque établi par son frère Kâmrân. C'est un volume copié sur papier de 293 feuillets. Il est difficile de le dater car les trois derniers feuillets ont disparu. Mais on peut faire une estimation en fonction des périodes de mécénat de l'empereur et de son frère le sultan Kâmrân. Ainsi, il aurait été réalisé entre 1510 et 1550 (...)
[...] L'habile architecte Fahrâd continue à sculpter la montagne. Voyant venir Chîrîn, il porte à la fois la princesse et sa monture, pour montrer à la fois sa force et sa passion. Ensuite, par jalousie, le roi de Perse fait croire à Fahrâd que Chîrîn est morte, si bien que, plein de désespoir, il se donne la mort au milieu des montagnes. Après de nombreuses péripéties dans leur relation amoureuse, dont celle représentée sur ce folio ; Khosrow et Chîrîn se marient. [...]
[...] On remarque que les deux seuls arbres couverts de verdure à droite sont réalisés différemment du reste de la page. En effet, si la majorité de la miniature est réalisée en aplat, le feuillage des arbres semble avoir été réalisé par un fin pointillisme. Le turban de Farhâd surmonté d'un bonnet, sa barbe et sa moustache font penser aux productions de Tabriz en Iran. Le peintre est aussi capable d'un grand réalisme. Ainsi, le harnais du cheval de Chîrîn ressemble précisément à un harnais employé à cette époque. [...]
[...] Il est le produit de nombreuses influences. D'une grande qualité d'exécution, ce feuillet n'est malheureusement ni signé ni attribué à un artiste particulier. Mais on pense que les peintures ont pu êtres réalisées par le peintre Mowlânâ Darvich Mohammad. L'épisode avec Farhâd et Chîrîn était particulièrement apprécié et a souvent été reprit par les poètes persans et turcs. Le même sujet réalisé au XVII e siècle démontre l'intérêt porté à cette histoire dans une longue durée ; bien que les critères stylistiques soient totalement différents. [...]
[...] Les papetiers couchaient les feuilles. Les régleurs traçaient les marges, les doreurs pailletaient les marges ou doraient les fonds. Les calligraphes faisaient les textes, ici pendant plusieurs mois. Les enlumineurs réalisaient les têtes de chapitres et enfin les peintres peignaient les scènes à l'aide de chimistes. Ce texte se rattache au genre de l'épopée romanesque et ne prétend pas retracer fidèlement le règne du souverain sassanide Chosroès II Parvîz, dit le victorieux En Effet, celui-ci était plutôt considéré comme un tyran d'une parfaite cruauté, dernier monarque de la lignée et portant un important goût pour le faste et la musique. [...]
[...] De quoi est composé ce feuillet ? Comment est-il organisé ? Quelles sont les propriétés du décor ? Description : On peut compter trois personnages et deux chevaux. Un homme vient de traverser un petit cours d'eau, portant sur ses épaules un cheval noir et une femme. Un troisième personnage, sous les traits d'une femme est à demi coupé par le cadre et se trouve au niveau de la dernière colonne. Cette dernière est également sur une monture et son visage est presque entièrement voilé. [...]
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