Le néo-impressionnisme. Paul Cézanne, La montagne Sainte-Victoire, vue de Bibémus, 1898-1900, Baltimore, Museum of Art

Résumé du document

Originaire d'Aix-en-Provence, Cézanne est né en janvier 1839. Il est fils unique d'un banquier qui n'approuve pas le talent de son fils qui aime peindre et écrire de la poésie. Quand il eut enfin réussi à persuader son père de le laisser étudier la peinture, il s'installa à Paris au début des années 1860. Il s'inscrit aux Beaux-Arts, mais fréquente des académies libres où l'apprentissage se fait sans concours. C'est dans l'une d'entre elles, l'Académie de Charles Suisse, qu'il rencontre Monet, Pissaro et d'autres futurs impressionnistes.

Extraits

[...] Comme nous l'avons dit plus tôt, Cézanne est un peintre qui a essayé de réintroduire la notion de composition dans la peinture impressionniste. Il a travaillé sur la simplification des formes, en les géométrisant. Il a mené une réflexion sur la question de la couleur, sur les couleurs complémentaires, sur les couleurs chaudes qui correspondent à la lumière et froides pour traduire l'ombre, et sur l'organisation colorée de la toile. La touche est souvent constructive et Cézanne lui donne une direction. [...]

[...] Cette manière de composer une toile demandait beaucoup de temps. Les impressionnistes travaillaient très vite et terminaient une toile en quelques heures. Cézanne, lui, était lent et méthodique. Il demandait d'ailleurs à ses modèles d'interminables séances de pose. Il veut réellement mettre de l'ordre, il compose ses toiles. Il est prêt à réorganiser un paysage pour le peindre. La peinture de Cézanne est intellect et réfléchie, ce qui fait de lui la base des avants gardes du début du XXe siècle. La figure humaine l'a aussi beaucoup intéressé. [...]

[...] La montagne Sainte-Victoire, vue de Bibémus. La montagne Sainte-Victoire se détache dans le ciel et surmonte un paysage pittoresque, avec les carrières de Bibémus à l'abandon au premier plan. Le motif est construit par des taches de couleur. La représentation est plutôt floue et la couleur est omniprésente, elle semble se contaminer. Les tons chauds, les ocres et verts sont regroupés en bas de la composition. La montagne est grise, rocailleuse, et se détache sur un ciel bleu, mais nuancé par différentes teintes. [...]

[...] Paul Cézanne, La montagne Sainte-Victoire, vue de Bibémus, 1898-1900, Baltimore, Museum of Art. I. Cézanne : sa vie, son œuvre. Originaire d'Aix-en-Provence, Cézanne est né en janvier 1839. Il est fils unique d'un banquier qui n'approuve pas le talent de son fils qui aime peindre et écrire de la poésie. Quand il eut enfin réussi à persuader son père de le laisser étudier la peinture, il s'installa à Paris au début des années 1860. Il s'inscrit aux Beaux-Arts, mais fréquente des académies libres où l'apprentissage se fait sans concours. [...]

[...] Cézanne est quelqu'un de très sensible à la critique. Il est considéré comme instable et méfiant vis-à-vis de n'importe qui. Très contesté, il décide de ne plus exposer avec les impressionnistes après leur troisième exposition en 1877, parce qu'ils attachaient une importance trop grande à la lumière et à la couleur selon lui. Il trouvait qu'ils se limitaient trop aux apparences et négligeaient les volumes et les formes. Il n'est d'ailleurs pas le seul : des tensions apparaissent lors des années 1880 au sein du groupe que forment les impressionnistes et de nouvelles tendances se développent avec une approche plus intellectuelle de l'art, notamment visible dans le pointillisme. [...]