Au mois de juin 2006 s'est ouvert à Paris, dans le VIIème arrondissement le long de la Seine, parallèlement au quai Branly, le musée du même nom. Jacques Chirac et Jacques Kerchache (marchand d'art et collectionneur) sont à l'origine de cette vaste entreprise, se voulant être une mise en lumière des arts primitifs.
Ce complexe muséal réalisé par l'architecte Jean Nouvel découle d'un projet datant d'une quinzaine d'années. Ce dernier conserve 300 000 œuvres dont seulement 3 500 sont présentées au grand public. A la tête de ce nouvel établissement, Stéphane Martin se voit attribuer la lourde tâche de présider la mise en valeur des 2/3 du patrimoine culturel extra-européen mondial.
Ce musée présentant un panel des arts dits « primitifs » fait ressurgir la polémique conceptuelle entre les termes d'« arts premiers », « arts sauvages » et « arts primitifs ». Ici, nous choisirons d'utiliser par convention la notion d' « arts primitifs » qui se veut être la plus politiquement correcte. Nous proposons ainsi d'étudier le musée du quai Branly au travers d'une vision critique permettant de mettre en relief les différentes facettes et enjeux de ce musée de « l'autre » dans toute sa complexité.
Dans cet objectif, nous analyserons tout d'abord l'élaboration et la constitution des collections, puis l'architecture extérieure et intérieure du musée, et pour finir les différentes activités muséographiques du musée ainsi que quelques points polémiques se rattachant au lieu.
[...] L'art c'est d'abord la jouissance esthétique». Selon Alain Kirili, les objets d'art primitif étaient donc à considérer pour le collectionneur comme des œuvres métaphysiques et non comme des objets ethnologiques Son étude théorique des œuvres se fonde sur des sensations. Il en fait mention dans son ouvrage Art Africain, paru en 1988 : il faut se laisser envahir par la sculpture africaine se laisser aller à la jouissance, se laisser gagner par la magie face à des œuvres qui sont hors de notre chronologie Il va même jusqu'à affirmer que les dates n'ont plus d'importance ; ce n'est pas l'histoire de l'œuvre qui fait le chef-d'œuvre. [...]
[...] Le site sur lequel le musée est construit abrite naturellement des nappes phréatiques. Il a donc fallu impérativement pomper l'eau qui s'y cachait. Dès septembre 2002, des couches archéologiques furent vite leur apparition. Sur une zone de 1000m² des fouilles prescrites par l'Etat ont alors permis à l'Inrap de dégager une pirogue antique, longue de 6.70 m et large de 76cm. Au total, deux campagnes de fouilles successives ont eu lieu ; la pirogue reste la seule découverte majeure. La deuxième étape a consisté à consolider les fondations. [...]
[...] Au-dessus se sont installés la terrasse, une médiathèque, un restaurant ainsi que plusieurs bassins. Des artistes aborigènes australiens (quatre hommes et quatre femmes dans l'idée de départ) ont participé à un projet contemporain : peindre à leur façon les plafonds et la façade de l'immeuble de la rue de l'Université. Ce dernier accueille les ateliers de restauration et la librairie du musée. Concrètement, la réalisation a été effectuée par un seul artiste australien, aidé d'une équipe française. C. Une nouvelle architecture intérieure pour comprendre 1. [...]
[...] L'ouverture du musée initialement prévue en 2002 sera repoussée jusqu'en 2006. Bien bâti et dirigé par des proches de J. Kerchache et des personnes étant en bonne grâce présidentielle, il ne manque plus qu'un nom au musée. Tout d'abord musée des arts primitifs puis musée des arts premiers ou encore Musée des Arts et des Civilisations il finit par se nommer musée du quai Branly (MBQ) en échos à son emplacement géographique, faute d'avoir trouvé mieux. B. La rancœur des donneurs publics et privés à l'origine de la création Les collections du musée du quai Branly sont principalement issues de deux musées parisiens, le musée de l'Homme et le musée des arts d'Afrique et d'Océanie, complétées par des apports de collections privées conformément au rapport de la Commission Arts premiers dirigé par J.Friedamnn de 1996. [...]
[...] Ainsi, une grève du personnel du musée de l'Homme a débuté en novembre 2001 pour durer deux mois, sans aboutir. Le 30 septembre 2004, a lieu la fin des prélèvements des œuvres au musée de l'Homme. Notons que ce dernier contribua à enrichir les collections du musée du quai Branly par ses œuvres mais également par sa bibliothèque, qui sera transférée à la B.N.F., en attendant de pouvoir être installée au musée du quai Branly. Faute de place œuvres retourneront au musée de l'Homme : aberration totale qui témoigne de l'ambition irréfléchie des véritables concepteurs du musée que sont J. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture