Une autre influence est particulièrement remarquable dans le travail de Gehry au cours des années 70 : celle de l'architecture primitive américaine des indiens du nord-ouest, faite de matériaux dépourvus de toute noblesse. Puis Gehry finit par innover et crée son propre style : à une maison existante, il juxtapose sans ordre apparent une série d'adjonctions en matériaux légers, avec l'intention de mettre en forme « une multitude d'idées », mais aussi de brouiller la limite entre l'ancien et le nouveau. Dès lors Gehry ne cesse de procéder à une dissociation, une désarticulation des volumes, toujours indépendants mais néanmoins constitutifs d'un projet qui ne perd jamais de son homogénéité. Les bâtiments de Gehry sont des corps vivants, non de simples assemblages d'éléments ; les liaisons entre chaque espace (passage, couloirs, escaliers) y tiennent une place fondamentale : elles sont en effet les connections inévitable empruntées par les « acteurs » des chorégraphies imaginées par Gehry. La Schnabel Résidence, à Brentwood (1987) en est l'exemple le plus abouti.
[...] Lors de son inauguration le 19 octobre 1997, le musée Guggenheim a frappé les esprits. François Chaslin a décrit l'événement dans l'Architecture d'Aujourd'hui. L'un des plus extraordinaires édifices de cette fin de siècle, gigantesque interpénétration de cavernes et de voûtes ogivales ; ventre énorme, fractal, aux espaces chaotiques. Ce Léviathan de métal blanc, cette monstruosité figée, pleine de rondeurs et d'ailerons tendus, cette baleine aux flancs de titane échouée, sous un pont autoroutier qu'elle semble devoir saisir d'un dernier spasme, offre un spectacle saisissant. [...]
[...] Cependant, les autres pièces ont des formes irrégulières et correspondent à l'extérieur à un revêtement de titane. Ces pièces sont très grandes et permettent d'y exposer des oeuvres de grands formats. Elles permettent une libre- circulation des visiteurs sans les oppresser. Une galerie exceptionnelle accueille justement les oeuvres permanentes et dotées d'un grand format. C'est une salle de 30 mètres de large par 130 mètres de long, elle évoque la coque d'un navire. Elle est d'ailleurs surnommée le bateau (cf. Snake en acier Corten de Richard Serra). [...]
[...] Depuis, il essaie d'insuffler du mouvement dans ses édifices. Il déclare : J'y suis arrivé par des voies différentes parce que je fais de la voile. J'essayais simplement de créer une impression de mouvement avec mes édifices, une sorte d'énergie subtile. Et créer un édifice qui donne une impression de mouvement me plaît parce qu'il s'inscrit dans le mouvement plus vaste de la ville Les bâtiments font partie de la vie en ville, et elle change ; il y a quelque chose de transitoire. [...]
[...] Certes, comme nous venons de le voir, le musée de Guggenheim n'est pas une révolution en soi car il s'inspire de projets précédemment réalisés, néanmoins, il combine divers éléments et fait preuve d'une technologie de pointe. Toute la structure interne a été sciemment pensée. IV. Description Le Musée s'étend sur les bords de la ria du Nervion, tel un navire échoué. Il s'étend sur une superficie totale de 24.000 (auditorium, librairie, restaurant . ) dont 10.600 destinés aux salles d'expositions. L'édifice est tel une grande sculpture-dotée d'un squelette de métal-qui adopte des formes surprenantes et des composants tout à fait originaux (calcaire, titane, verre). [...]
[...] En somme, les idées ne manquent pas et se bousculent. Cette idée de concevoir des ensembles imbriqués les uns aux autres provient d'un projet réalisé en 1984, pour l'exposition universelle de la Nouvelle-Orléans : un amphithéâtre de 5000 places dont le toit semi-circulaire s'incline vers le fleuve. La situation est similaire, entrepôt maritime et fleuve du Mississipi : C'est seulement plus tard que j'ai pris conscience du fait que le Guggenheim Bilbao avait quelque chose à voir avec mes travaux précédents, déclare l'architecte, car, vous savez, je me contente de regarder ce que j'ai devant les yeux. [...]
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