L'ukiyo-e est un mouvement artistique né au Japon au début du XVIIe siècle, qui s'exprima essentiellement à travers la gravure sur bois.
Le terme ukiyo-e, traduit littéralement par « image du monde flottant », désigne à l'origine la nature fluctuante, impersonnelle et provisoire de l'existence terrestre. Ce style connaît son apogée lors de la florissante époque d'Edo, entre 1603-1868.
A cette époque, des grands maîtres réalisent les dessins qui sont ensuite gravés sur des blocs de bois de cerisier et imprimés par des artisans expérimentés.
Bien qu'il représente l'école dont il est issu, le mot ukiyo-e renvoie avant tout aux estampes réalisées durant la période où ce art extraordinaire s'est développé.
Utilisé en de multiples occasions dans le monde du commerce, du théâtre ou des maisons de plaisirs, l'ukiyo-e constitue une base culturelle fondamentale et véritablement emblématique de l'image qu'on du Japon « prémoderne » les occidentaux d'aujourd'hui.
[...] A présent, ukiyo-e et kabuki évoluent ensemble. L'estampe continue d'attirer un nombre croissant d'artistes qui s'essaient à de nouvelles techniques, tel Masanobu Okumura (1686 1764), peintre, éditeur et libraire, qui rivalise d'ingéniosité en créant nombre de nouveaux genres. C'est ainsi qu'il invente entre autres l'urushi-e (Fig. une estampe rehaussée à la main de peinture noire mélangée à de la colle pour donner aux vêtements des acteurs une apparence laquée. En saupoudrant ensuite l'image de poudre de cuivre, il la fait briller comme si elle était recouverte d'or. [...]
[...] Tout y est changeant, sans instance stable à laquelle la pensée puisse s'ancrer. Cette réflexion profonde sur les apparences est reprise par Ryōi sur un mode à la fois plus mélancolique et plus hédoniste, celui qui naît spontanément dans l'âme de tous les poètes, en tous lieux, en tous temps. Ryōi invite l'autre à vivre dans l'instant, à contempler la lune, la neige et les feuilles d'automne, et à flotter sur le courant de la vie comme la calebasse dérive au fil de l'eau. [...]
[...] C'est notamment le cas d'Utagawa Kunisada (1786 1864), dont la productivité et la variété de sujets ne seront jamais égalées (Fig. 12). Il devient le plus éminent représentant du genre ukiyo-e de l'ère Tenpō. Simultanément, Utagawa Kuniyoshi (1797 1861) redonne du souffle à l'estampe en travaillant sur la représentation du passé héroïque et légendaire du Japon. Auteur de nombreuses images de guerriers (musha-e), il s'illustre aussi dans la peinture de paysages à l'occidentale, ainsi que dans l'illustration de romans comme Suikoden de Kyokutei Bakin, en 1825. [...]
[...] Elle nécessite cependant l'emploi de kentō, ou repère de localisation, pour l'application de la seconde couleur. Ces repères laissent des marques visibles et inesthétiques sur les bords. Une nouvelle technique apparaît alors, qui autorise la superposition exacte des passages de couleurs sans que le papier puisse se décaler et la réalisation d'estampes polychromes magnifiques. Grand progrès, cette méthode reste en marge pendant de nombreuses années au profit du benizuri-e pourtant plus primitif. Un siècle a passé. L'estampe est à présent polychrome. [...]
[...] Le mouvement Ukiyo-e et l'estampe au Japon. 17ème - 19ème siècle Introduction Au 17ème siècle, dans le champ sauvage de Musashi, surgit peu à peu une ville : Edo. C'est dans cette petite bourgade de l'est, très éloignée du bassin impérial que Tokugawa Ieyasu, vainqueur de la bataille de Sekigahara en 1600, plante le siège de son gouvernement et étend son pouvoir à tout l'archipel, jetant les bases d'une paix qui durera plus de 250 ans. Sur cette terre basse, où de nombreuses rivières serpentent de-ci de-là, les maisons poussent comme des champignons, des ponts enjambent la Sumida, des quartiers s'étendent. [...]
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