"Le miroir dans l'autoportrait" est une étude de la place du miroir dans l'autoportrait en peinture (avec quelques détours vers la photo, la lithographie...). Ce texte a comme problématique : "Quelle est la place du miroir dans l'autoportrait et quelles sont les significations qu'il peut y avoir ?". Il vise à étudier absolument tous les aspects de cette question de sorte que rien ne reste en suspend.
[...] Où est l'autoportrait ? Tout n'est qu'illusion dans la représentation représentée. N'y en a-t-il qu'un seul ? Sont-ils tous des autoportraits sous des angles différents, que le miroir capte et reflète ? En introduisant un autre personnage dans Autoportrait au miroir, Salvador Dali exploite habilement le jeu de dédoublement du miroir. Grâce au miroir cette mise en scène de la création d'un portrait est détournée pour devenir un autoportrait puisqu'on peut observer l'artiste et son modèle de dos et de face. [...]
[...] III B : L'essence du sujet représenté change la signification que prendra la toile par la suite. Le peintre peut choisir de se représenter lui-même, sa toile, son reflet; et il peut encore choisir de faire paraître uniquement sa tête ou tout son corps. La façon qu'a l'artiste de se représenter va être révélatrice d'un trait psychologique, d'une habitude, d'un mode de penser et va donner un nouveau sens à l'œuvre. Pour développer cette réflexion, nous nous appuierons sur différents exemples. [...]
[...] Le peintre réalise un autoportrait en restant conventionnel. Le spectateur se retrouve à la place du miroir, fixé par l'artiste qui se mire dans ce miroir imaginaire qu'est l'image que nous voyons. On voit l'artiste à son chevalet, pinceau et palette en main, peignant son autoportrait. Ses gestes sont gracieux, sa pose traditionnelle . Vigée-Lebrun apparaît à son avantage et se présente peignant, mettant en avant son statut de peintre qu'elle "revendique". La composition recherchée du tableau est une mise en scène de l'artiste mettant en avant son travail en tant que peintre. [...]
[...] Ces déformations engendrent un contraste entre une réalité vraie : le livre ; et une réalité déformée : la boule de verre. Van der Vinne présente le même type de nature morte où l'artiste se regarde dans la boule de verre éloignée (sa taille est réduite). On peut même constater la présence de la toile derrière l'artiste. Il se peint en train de peindre (on peut voir sa palette). L'emploi de la boule de verre modifie donc le sens et le thème de l'œuvre qui est donc la boule de verre et ses déformations et non plus l'autoportrait. [...]
[...] - Le miroir caché dans le tableau peut dissimuler un autoportrait. Un autoportrait suggère l'utilisation du miroir. Peindre son autoportrait revient à montrer qu'on a conscience de son corps. Le peintre peint son autoportrait et regarde vers le public. On se retrouve alors à la place du miroir. Le miroir suggéré : -Le peintre regarde le public en faisant son autoportrait, le public se retrouve transposé à la place du miroir. -L'artiste ne regarde pas forcément le public, il ne fait pas son autoportrait mais la façon de peindre met en évidence l'utilisation du miroir. [...]
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