Nous allons étudier ici une œuvre de l'artiste espagnol Joan Mirò (1893 – 1983) intitulée Paysage Catalan et sous-titrée Le Chasseur. Elle a été réalisée entre l'hiver 1923 et l'été 1924. C'est une huile sur toile mesurant 65 sur 100 cm. Elle est exposée au Muséum of Modern Art de New York qui l'a acquise auprès de la femme d'André Breton, par l'intermédiaire d'Henri Matisse, en 1936.
Les couleurs dominantes sont le jaune (tiers supérieur de la toile) et l'orangé qui occupe les deux autres tiers. On trouve également du jaune plus clair, du noir et du vert, ainsi que quelques touches de rouge et de bleu. Il n'y a pas d'effet de perspective mais on trouve cependant une sorte d'étagement des pans avec le dégradé de l'orangé au jaune de l'arrière plan. La composition est fondée sur un fourmillement d'éléments éparses dont la disposition ne semble pas répondre à un ordre pré-établi. Leur taille et leur forme sont très diverses. On trouve de nombreuses lignes noires, aussi bien droites qu'anguleuses ou ondulées.
[...] Il participe à toutes les expositions du groupe dont il partage les ambitions poétiques et le rejet de l'imitation du réel. Il n'y adhère cependant jamais complètement et reste un artiste indépendant. Son art porte en lui un paradoxe par rapport à la définition même du surréalisme, basé en grande partie sur l'automatisme : si Mirò travaille dans la hâte concernant ses croquis, ses toiles sont toujours le résultat d'une longue réflexion. Cela se ressent dans l'appréciation de son travail par Breton, qui avait acheté cette toile dès 1925, déchiré entre l'admiration et la réticence. [...]
[...] Paysage Catalan marque l'aboutissement de cette série et montre la capacité de l'artiste à inventer son propre langage. Ici le désordre n'est en réalité qu'apparent puisqu'il existe pour cette œuvre au moins six dessins préparatoires. On peut également rapprocher cette œuvre de la vie personnelle de son auteur, artiste espagnol mais avant tout Catalan, qui comme ses compatriotes Picasso et Dali choisi très tôt de se déraciner pour faire carrière à Paris, alors capitale internationale des arts. De 1920 à 1940, il va vivre entre les deux pays, conciliant son amour sans limites de la Catalogne avec son attachement à la France où il trouve les nouveautés et l'activité qui vont le stimuler. [...]
[...] Il tient également dans la main droite un animal mort, probablement un oiseau. La figure allongée au premier plan est sa future proie mais sa forme est ambiguë : certains y voient un lapin (à cause des oreilles allongées et des moustaches) et d'autres un poisson (à cause de la queue et du corps longiligne). En bas à droite on trouve l'inscription, presque calligraphiée, Sard Le titre, Paysage catalan, nous éclaire donc sur le sens général : on se trouve face à un paysage typique de la Catalogne. [...]
[...] Miro Paysage catalan (le chasseur) I Description Nous allons étudier ici une œuvre de l'artiste espagnol Joan Mirò (1893 1983) intitulée Paysage catalan et sous-titrée Le Chasseur. Elle a été réalisée entre l'hiver 1923 et l'été 1924. C'est une huile sur toile mesurant 65 sur 100 cm. Elle est exposée au Muséum of Modern Art de New York qui l'a acquise auprès de la femme d'André Breton, par l'intermédiaire d'Henri Matisse, en 1936. Les couleurs dominantes sont le jaune (tiers supérieur de la toile) et l'orangé qui occupe les deux autres tiers. [...]
[...] Un drapeau espagnol leur fait écho dans l'angle supérieur droit, accompagné d'oiseaux en plein vol. A l'arrière-plan à gauche on trouve une sorte de bonhomme fil de fer à tête triangulaire fumant la pipe. Il arbore une moustache et une barbe, et est coiffé d'un béret . Le sous-titre, Le Chasseur, nous permet de l'identifier au chasseur en question et on comprend alors que le cône noir, dont l'extrémité laisse échapper une flamme, qu'il tient dans la main gauche, est son fusil. [...]
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