Meurtres, représentation du crime au théâtre, sentiments ressentis, Horace, Corneille, Electre, Clytemnestre, Lorenzaccio, duc de Florence, Agamemnon, Flaubert, pensées, Jean Giraudoux
Au travers de ce corpus composé de l'acte IV, scène 5 d'Horace de Pierre Corneille, de l'acte IV, scène 11 de Lorenzaccio d'Alfred de Musset et du monologue du Mendiant dans l'acte II, scène 9 d'Electre de Jean Giraudoux, nous nous demanderons, après avoir évoqué les raisons pour lesquelles les meurtriers commettent leur crime, comment ces trois extraits parviennent à représenter ou évoquer ces actes extrêmes.
[...] Pour Horace, c'est le sentiment de fierté et de victoire qui prend le dessus. Dans le cas de Lorenzo, c'est cette indifférence excessive et son sang froid qui auraient tendance à déstabiliser le spectateur. Enfin, au cours d'un assassinat violent, comme c'est le cas dans Electre, la haine continue de se faire percevoir, même après le soulagement du meurtre. IV. Dissertation La violence, qu'elle soit physique ou verbale, est bien présente dans la littérature, notamment dans le théâtre, et elle peut provoquer une certaine fascination chez le lecteur. [...]
[...] On ne reconnaît pas dans cet extrait ne serait-ce qu'une once de comportement humain, ce qui, par extension, offrirait au spectateur une véritable réflexion sur les vices humains. En définitive, les meurtriers peuvent commettre leur crime en raison d'un devoir patriotique, d'un intérêt général, ou d'une haine excessive. Au travers de ce corpus, la scène du meurtre est évoquée différemment dans chaque texte. De l'absence totale de culpabilité mêlée à de la fierté, à la description explicite et précise de l'acte, en passant par la manipulation de la victime, les sentiments d'assassins sont tout aussi divergents. [...]
[...] Nous déterminerons tout d'abord les raisons qui ont poussé les meurtriers, puis nous nous intéresserons à la représentation du crime dans ces trois pièces de théâtre, pour enfin terminer sur les sentiments ressentis après le passage à l'acte. I. Les raisons qui ont poussé les meurtriers Au travers de ces trois textes du corpus, les raisons qui poussent les meurtriers au crime sont différentes. Nous pouvons penser que dans Lorenzaccio, le crime que commet Lorenzo est d'intérêt général, puisque le Duc de Florence est détesté de tous, et sa mort pourrait soulager le peuple : « LORENZO : [ ] Respire, respire, cœur navré de joie » Cette expression montre bien le soulagement qu'offre le meurtre du Duc, où tristesse liée à la mort est mélangée à la joie et au soulagement. [...]
[...] On ressent également la colère qui se fait de plus en plus ressentir dans le discours d'Horace, encore une fois dénué de mesure, car cet homme ose assassiner sa sœur : « HORACE, mettant l'épée à la main, et poursuivant sa sœur qui s'enfuit – C'est trop, ma patience à la raison fait place ; /Va dedans les enfers plaindre Curiace ». On rapproche également cet acte d'Horace de la catharsis, car il purge une telle colère ascendante au fil du dialogue, que celle-ci la pousse au meurtre de sa sœur. Nous pouvons rapprocher ces trois textes par l'absence de culpabilité après cet acte grave et extrême. Aucun des meurtriers ne semble mesurer la gravité de son geste, et n'est pas rattrapé par les remords d'avoir donné la mort à un semblable, qui mérite de vivre, tout autant que les autres. [...]
[...] La représentation du crime dans ces trois pièces de théâtre Au travers de ces trois textes de corpus, la représentation du crime. Dans Horace de Corneille, ce meurtre est seulement évoqué, puisque l'acte en lui- même ne se déroule qu'en coulisses, en dehors du champ de vision des spectateurs, qui ne voient pas la scène, et ne peuvent que se l'imaginer. En témoignent ici les didascalies : « HORACE : mettant l'épée à la main, et poursuivant sa sœur qui s'enfuit » ou encore « CAMILLE : blessée derrière le théâtre » qui laissent seulement deviner aux spectateurs la gravité de l'acte. [...]
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