C'est en constatant l'optimisme et le dynamisme que draine l'art contemporain ces toutes dernières années, que nous ait venue l'idée de nous intéresser à la place du musée dans la société française alors que le marché développe des logiques concurrentielles. Pour discuter de cette question, et lui donner une dimension communicationnelle, nous avons introduit le concept central de médiation. En outre, afin de bien saisir le sens de ce terme, nous étudierons son avènement et sa construction dans un cadre conceptuel qui précédera notre analyse centrale. Il faut rappeler que ce large débat médiation par le musée ou médiation par le marché n'est nouveau. Il apparaît vers le 19e siècle, dès lors où le marché va prendre la forme que l'on connaît aujourd'hui. Jusque là, le marché de l'art revêtait une forme très spécifique puisqu'il ne désignait presque exclusivement que les achats effectués par le pouvoir en place auprès d'artistes sélectionnés, il s'agit de ce que l'on appelait le système des commandes. Aujourd'hui, le caractère du débat est adapté aux évolutions actuelles, il est inhérent, d'une part, au fonctionnement du monde culturel et de ses rapports avec les pouvoirs publics, et d'autre part, à la société de consommation.
Ainsi, la problématique que nous dégageons de cette question est la suivante : la sphère muséale constitue-t-elle toujours un lieu de médiation vers l'art contemporain à l'heure où cette fonction se déplace vers la sphère marchande, faisant ainsi du marché la logique dominante de l'accès à l'art ? Autrement dit, la médiation par le marché prend-t-elle le pas sur la médiation par le musée ?
Pour tenter de répondre à cette question, nous émettons la première hypothèse que la médiation établie par le musée est en train de changer de nature en même temps que le musée s'ouvre aux logiques de marché ...
[...] p.64 Annexe : Illustration de la Toast Gallery . p.65 Annexe : Illustration de la Fraîch'Attitude . p.66 Professeur à l'université de Stendhal de Grenoble, il est docteur d'Etat en science de la communication, et aussi docteur en 3e cycle en esthétique et science de l'art. Le terme est utilisé ici au sens philosophique, il désigne, selon la définition du Petit Robert 2003, : l'être en tant qu'il existe indépendamment des conditions et des circonstances, par opposition aux phénomènes Initié et conduit par A. [...]
[...] Ce travail de recherche s'appuie sur un cadre théorique pluridisciplinaire. Les courants de recherche dans lesquels s'inscrivent les idées étudiées sont, en effet, multiples : - les sciences de la communication et les sciences de l'art et de l'esthétique : ce sont les deux domaines de recherche de Jean Caune, qui est l'auteur le plus cité dans ce mémoire. Ces travaux nous ont notamment servi à traiter le concept central de médiation, - l'économie et la gestion appliquées au domaine culturel : pour analyser le fonctionnement économique des musées et leurs logiques gestionnaires, nous nous sommes appuyés sur des thèses de Françoise Benhamou, professeur en économie de la culture, et Jean-Michel Tobelem, docteur en gestion et spécialisé dans le monde du musée, - la sociologie et la sociologie de l'art : nous avons repris des thèses de Nathalie Heinich pour discuter de la nature de la médiation entretenue par le musée et par le marché, ainsi que pour cerner la complexité de l'art contemporain. [...]
[...] Une autre modification rend compte des mutations du monde de l'art, c'est la tendance à la décentralisation de la diffusion de l'art contemporain. En effet, depuis toujours, la présence de lieux de diffusion de l'art en général, et de l'art contemporain en particulier est inégalement répartie sur le territoire, avec une prédominance sur Paris. Or depuis quelques années, on peut observer le développement de la présence de l'art contemporain dans les villes de Province. Présence qui se crée davantage sous les nouvelles formes organisationnelles que nous avons décrites, que sous des formes traditionnelles. [...]
[...] Les visiteurs de musées d'art moderne et contemporain se distinguent néanmoins sur certains plans. Concernant les modalités de visites par exemple, on voit qu'ils effectuent leurs visites plus souvent seuls ou avec des amis plutôt qu'en famille : 25% d'entre eux ont visité seuls un musée d'art moderne et contemporain contre en moyenne pour les visiteurs des autres musées (ibid, p.146). Au sujet du profil socio-démographique, il apparaît que les caractéristiques habituelles des publics de la culture sont les mêmes (diplôme, situation de famille, lieu de résidence) mais en plus accentuées. [...]
[...] Sagot-Duvauroux, la présence accrue de l'art contemporain en Province est une réalité. Cela s'organise, pour la plupart des cas, sous la forme associative : la création se fait dans des lieux d'association d'artistes, et la diffusion et la vente dans des galeries associatives. Par ailleurs, dans les grandes villes de Province comme à Paris, l'apparition de ces nouvelles structures, dont la finalité reste la logique marchande, s'accompagne de nouvelles pratiques de la part du public dans son approche de l'art contemporain. [...]
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