Le mécénat se définit comme un soutien apporté sans contrepartie directe à une activité présentant un intérêt général. Il se développe dans ses formes contemporaines dans les années 80, avant de connaître un certain repli dans la décennie suivante puis une période de maturité depuis le nouveau millénaire. Le mécénat concerne les particuliers, les associations, les fondations et les entreprises, même si cet apport financier, non négligeable au demeurant, reste marginal par rapport aux dépenses publiques dans la culture, qui s'élèvent à 13 milliards d'euros par an. Les entreprises concernées utilisent le mécénat à des fins de communication, ce qui explique que la majorité d'entre elle soit rattachée au secteur bancaire, à la communication et à la presse, aux nouvelles technologies et aux services (...)
[...] Les domaines favorisés par le mécénat sont surtout la musique, les arts plastiques et les musées. C'est ce dernier champ qui nous intéresse ici. En échange d'un financement, l'entreprise négocie en contrepartie un logo apposé sur l'exposition, un texte développant les valeurs de l'entreprise, des entrées gratuites pour ses employés etc. le projet permet aussi à celle-ci de fédérer ses salariés autour d'une dynamique extérieure au travail. Le problème des musées face au mécénat est de profiter de celui-ci sans se fourvoyer dans des dérives. [...]
[...] C'est une manière expérimentale d'ouvrir une nouvelle voie pour les musées aujourd'hui B. La dynamique de récolte de fonds est originale et parvient à créer de nouveaux terrains d'investigation La plupart des mécènes préfèrent s'associer à un projet afin d'avoir une transparence quant à l'utilisation de l'argent donné. C'est ainsi que se sont créés quelques services, encore peu nombreux, de recherche de mécènes, en fonction des projets des établissements. Le château de Versailles a ainsi décidé l'adoption des statues du jardin par un cercle de mécènes américains qui vont pouvoir suivre de près leur restauration. [...]
[...] Mais le mécénat peut parfois mener à certaines dérives. III. Le mécénat doit être très encadré pour ne pas se retrouver en contradiction avec les missions des musées A. Le musée ne doit pas céder à la tentation de se laisser guider par les choix des mécènes Au-delà du problème déontologique posé par l'apport d'argent privé dans la sphère publique, en particulier dans les domaines de l'éducation et de la culture, le mécénat pose le problème de la souveraineté du directeur du musée face à ses mécènes. [...]
[...] Le mécénat permet aux musées de s'ouvrir à de nouvelles idées, de nouveaux projets par des récoltes de fonds originaux A. Les mécènes s'associent à des projets novateurs Déjà en 1887, l'Union Centrale des Arts Décoratifs affichait sa modernité en alliant l'étude des objets et de l'histoire de l'art à la production industrielle et créait bientôt des ateliers pédagogiques, des salles de conférences, des musées et des écoles qu'elle gère toujours. C'est un bon exemple de ce que le mécénat d'organismes privés envers des missions d'intérêt général peut apporter à la communauté. [...]
[...] Aujourd'hui, le mécénat est devenu nécessaire aux musées A. Il est devenu difficile de mobiliser des fonds publics correspondant au prix et au rythme du marché de l'art et des événements Les ressources publiques sont actuellement insuffisantes pour permettre aux musées de suivre la tendance actuelle des prix des acquisitions et des manifestations. Non seulement ceux-ci ont augmenté, mais de surcroît les événements culturels se multiplient dans le but d'attirer de nouveaux publics. Parallèlement, on note une baisse en volume des subventions de l'Etat destinées aux acquisitions. [...]
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