Maurizio Cattelan est décrit comme un blagueur de l'art, un artiste amusant qui suit la tradition d'avant-garde. S'intéresser à lui, c'est courir derrière ses apparitions, plus imprévues et plus inédites les unes que les autres. C'est également se pencher sur une certaine vision de la société qui l'entoure.
Son travail s'est donné à voir sous autant de formes qu'il y a d'expositions dans sa carrière artistique et aborder certaines de ses grandes œuvres, c'est s'apercevoir de ses réactions, de ses convictions envers le monde qui l'entoure.
En 1992, il est invité à présenter son travail au Castello Di Rivara, à l'occasion de sa première exposition thématique. Il se rend sur place, puis s'échappe du lieu, la veille du vernissage en laissant derrière lui les traces de sa fuite, soit un ensemble de draps noués les uns aux autres tombant d'une fenêtre du troisième étage du château (Una domenica a Rivara).
La même année, il rassemble des fonds et crée Oblomov, une fondation destinée à aider les jeunes artistes. Seule condition pour obtenir une subvention : s'engager à ne pas exposer pendant une année.
Plus tard, il monnaye et loue à une nouvelle marque de parfum italien l'emplacement que lui réserve l'organisation d'Aperto à Venise (Lavorare é un brutto mestiere, 1993).
En 1997, il fait construire sur le toit du centre d'art de Brétigny-sur-Orge la réplique du clocher d'une église médiévale voisine. L'installation est conçue pour que chacun vienne sonner la messe.
[...] Il a également un certain tallent pour l'esquive, il agit sans prévenir, toujours là ou on l'attend le moins. Il est un provocateur, un empêcheur de tourner en rond qui agit sans jamais laisser de place à la complaisance. Anti-politiquement correctes, ses œuvres sont celles qui répondent toutes de façon imprévisible et critique, ironique et violente, aux contextes qui les accueillent. Ses œuvres sont des événements qui désignent de manière ambiguë et souvent absurde les modèles économiques, policiers et idéologiques qui organisent le monde. Avec élégance, Cattelan transgresse la règle et fait sourire. [...]
[...] C'est également se pencher sur une certaine vision de la société qui l'entoure. Son travail s'est donné à voir sous autant de formes qu'il y a d'expositions dans sa carrière artistique et aborder certaines de ses grandes œuvres, c'est s'apercevoir de ses réactions, de ses convictions envers le monde qui l'entoure. En 1992, il est invité à présenter son travail au Castello Di Rivara, à l'occasion de sa première exposition thématique. Il se rend sur place, puis s'échappe du lieu, la veille du vernissage en laissant derrière lui les traces de sa fuite, soit un ensemble de draps noués les uns aux autres tombant d'une fenêtre du troisième étage du château (Una domenica a Rivara). [...]
[...] Une insinuation de la mort dans la vie préside l'emploi de mannequins et surtout d'animaux empaillés dans l'œuvre de Cattelan. Ce qui dérange, ce qui touche dans les chiens endormis, que Cattelan installe à la frange de l'espace d'exposition, c'est cette proximité, induite par l'immobilité, du sommeil et de la mort. Avec le cheval empaillé suspendu dans les airs, (La Ballade de Trotski de 1996) c'est encore le phénomène de la vie touchée par la mort qu'il expose mais dans une dimension grotesque, donné à la fois par cette élévation stupide et de l'allongement artificiel que l'artiste fait subir aux pattes de l'animal. [...]
[...] On sent dans le travail de Cattelan un fond politique mais aucune sentence n'est prononcée, le jugement est comme suspendu, tourné en ridicule. Cattelan n'aime pas opérer des choix, il déteste se poser en juge, ce n'est pas son boulot, c'est au public de juger. J'essaie toujours de m'adapter, simplement parce que je n'ai pas confiance dans mes propres vues Cattelan utilise une sorte de narcissisme inversé, une parodie de soi- même qui est un des aspects caractéristiques de son œuvre, il utilise son naturel manque d'assurance comme vecteur opérationnel. [...]
[...] Constamment, il met ce système à l'épreuve et questionne les fonctions qu'il recouvre. Un artiste qui tente de renforcer l'idée de l'idiot, du magistral, de la désorganisation Liam Gillick, critique d'art. BIBLIOGRAPHIE Art press, numéro 233, mars 1998, sujet de David Perreau. Art press, numéro 234, avril 1998, sujet de Giogio Verzotti. Art press, numéro 265, février 2001, sujet de Jean-Yves Jouannais. Jean-Yves Jouannais, l'Idiotie art, vie, politique, Beaux-arts magazine. Catherine Grenier, Dépression et subversion, les racines de l'avant- garde, Editions Centre Pompidou, Paris 2004. [...]
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