Ce tableau représente une femme nue, allongée ; du titre « Nu bleu, souvenir de Biskra », Matisse ne gardera que les palmiers, en arrière-plan, pour évoquer Biskra, cette ville d'Algérie. Cette femme, à la posture lascive, s'apparente aux odalisques, thème pictural oriental. Cependant, son corps peut nous paraître disproportionné et sa morphologie se rapprocherait davantage de celle d'un homme. Ce modèle du "Nu bleu" serait issu de l'imagination de l'artiste, comme une créature mythique, qu'il s'attacherait à naturaliser, à acclimater dans la réalité (...)
[...] Nu bleu : souvenir de Biskra Henri MATISSE INTRODUCTION Henri Matisse, peintre sculpteur, est né le 31 décembre 1869 au Cateau- Cambrésis et mort à Nice le 3 novembre 1954. Alors qu'il se destine à une carrière juridique, c'est à l'âge de 21 ans, en découvrant un traité de peinture que Matisse décide de devenir peintre. Après avoir fréquenté l'atelier de Gustave Moreau, il expose en 1896 ses premières œuvres. Douze ans plus tard, en 1908, Matisse ouvre une académie libre - au couvent des Oiseaux, puis à l'hôtel de Biron - où se pressent les étudiants étrangers, mais seulement 3 années plus tard, l'académie sera fermée. [...]
[...] La couleur également sépare le nu de son environnement. En effet, l'ocre, le rose et le bleu clair présents sur son corps, la font surgir du tableau, par effet de clair-obscur avec le noir qui l'entoure. Les couleurs beaucoup plus chaudes du second plan rouge, orange et vert- tranchent également avec son corps. Néanmoins, quelques touches de rose sont appliquées par endroit sur son corps et rappellent celles déposées sur les bases du palmier, tout comme le rouge des feuilles du palmier qui se retrouve sur les tétons et les lèvres, deux symboles érotiques renforcés par cette couleur. [...]
[...] Néanmoins, les courbes ne sont pas en reste avec le demi-cercle, formant la fesse, les seins, ou encore les muscles du corps et il se retrouve également au second plan, dans les feuilles de palmiers qui s'élèvent pour retomber. Curieusement, cet effet du palmier qui retombe par son poids, est figuré exactement au dessus de la courbe des fesses, tout à fait symétriquement, comme pour mieux souligner l'aspect charnel et érotique du nu, déjà explicite par la présence des courbes, symboles de volupté. D'autre part, Matisse n'ayant pas intégré le tridimensionnel, il n'y a quasiment pas de jeu de masses, ni de réelles perspectives. Le personnage est rabattu et le tableau quasiment sans profondeur. [...]
[...] La figure du Nu Bleu Le Bonheur de vivre Nu couché I Nu Bleu : Souvenir de Biskra De même, une forte ressemblance unit la baigneuse allongée de face au centre de Bonheur de vivre, au Nu couché I en bronze dont le Nu Bleu, souvenir de Biskra conserve, par des indications de modelé exceptionnelles, le souvenir du plâtre accidenté. 4 Bibliographie 1 : Henri Matisse 1904-1917, Ed. Centre Georges Pompidou 2 : Matisse, Pierre Schneider, Ed. Flammarion 3 : Article Matisse dans Dictionnaire universel de la peinture, Dictionnaire Robert, Tome : Les fauves, B. [...]
[...] CONCLUSION Nu Bleu, souvenir de Biskra est ainsi représentatif de l'art de Matisse, à la croisée de différents courants, entre impressionnisme, expressionnisme, cubisme et fauvisme. En effet, s'inspirant de Cézanne, chez qui il puisera ce goût pour les couleurs franches, du cubisme avec ses perspectives divergentes, ou encore de l'expressionnisme dans cette volonté de déformer la réalité, mais aussi et surtout du fauvisme. En effet, avec ses contrastes saisissants, ses teintes pures et ses aplats colorés6, le fauvisme déjoue la ligne en donnant à la couleur sa toute puissance. [...]
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