"La Marseillaise est le chant qui fait bouillir le sang dans les veines, qu'on chante avec des pleurs et du feu dans les yeux, avec un coeur bravant la mort". Assurément l'historien anglais Thomas Carlyle, auteur de cette phrase, illustre une vision "patriotique" démesurée, d'un auteur du XIXe siècle, où la notion du nationalisme prévaut sur beaucoup d'autres concepts et idéologies, encore en marge de la société. (Ne parle-t-on pas du "siècle des nationalismes" ?).
Mais à l'image de son siècle, Jean Renoir dans son film La Marseillaise, nuance cette vision en y incorporant un concept de groupe. La Marseillaise est dès lors perçue comme un catalyseur du rassemblement des Français dans cette abstraction nommée Nation. Le chant révolutionnaire garde donc son image combattante mais devient également le symbole identitaire de la quasi-totalité des Français (...)
[...] De plus, le projet de rassembler toutes les gloires cinématographies (scénaristes, ) et culturelles de la France fut abandonner. la Marseillaise des marseillais Renoir, débarrassé des contraintes d'un film national trop ambitieux, va pouvoir développer une certaine vision de la Révolution. En effet la trame de ce film se caractérise par une idée personnelle du concept historique. Le film raconte la vie de trois volontaires marseillais, qui après avoir participé à la prise du fort de Marseille montent à Paris pour prendre les Tuileries, alors qu'en même temps, une histoire parallèle s'organise autour de la personne du roi[4]. [...]
[...] Renoir est un artiste engagé, qui au travers de ses films parvient à faire passer certains messages. Si dans sa carrière, Renoir a réalisé quelques longs métrages à l'initiative du Parti Communiste Français, notamment pour la campagne électorale du Front Populaire (la vie est à nous), il reste cependant un cinéaste de grand talent auteur de films variés même dans le domaine idéologique (le Bled, Toni, la Grande Illusion, Certes, Renoir reste un auteur d'une pensée classée à gauche, proche des idées socialistes, à l'époque au gouvernement. [...]
[...] (Ne parle-t-on pas du siècle des nationalismes Mais à l'image de son siècle, Jean Renoir dans son film La Marseillaise, nuance cette vision en y incorporant un concept de groupe. La Marseillaise est dès lors perçue comme un catalyseur du rassemblement des Français dans cette abstraction nommée Nation. Le chant révolutionnaire garde donc son image combattante mais devient également le symbole identitaire de la quasi-totalité des Français. Jean Renoir (1894-1979), en reprenant ce thème de l'Histoire de France, va permettre aux Français de redécouvrir, une période si souvent utilisée dans le domaine politique ou historique, mais finalement peu décryptée en dehors du système institutionnel classique (école, université Mais ce choix n'est pas sans arrière pensée car dans sa volonté de rassembler la population Française autour d'un film, Jean Renoir décida de s'inspirer d'un évènement qui occupe une place majeure dans l'Histoire de ce pays. [...]
[...] Conclusion La Marseillaise de Jean Renoir n'a pas donc suscité l'enthousiasme populaire désiré par le cinéaste. Néanmoins ce film diffère des autres de par son histoire et son originalité. D'abord intégré dans un vaste projet étiqueté film national cette production va se trouver au cœur d'une bataille idéologique sur la conception même de l'Histoire. En produisant un film engagé par une vision historique originale, Renoir va briser l'iconographie classique de la Révolution et entraîner un flot de critiques de tous les bords politiques. [...]
[...] En effet Renoir s'était aperçu que durant le Front populaire, la Marseillaise jusque là boudée par une certaine partie de la gauche Française, redevenait ce chant révolutionnaire, au point de concurrencer l'Internationale[3]. Suivant cette idée de rassemblement Renoir opte donc pour la Marseillaise et confirme dans un article l'importance du contexte : un moment où les Français crurent vraiment qu'il allaient s'aimer les uns les autres, Pendant ce grand moment, nous avons pu croire, en France que les querelles étaient terminées Naïveté d'un réalisateur engagé ou réelle pensée optimiste, quoiqu'il en soit les démarches pour le montage du projet s'accélère. [...]
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