(1) Full of lovely stuff, 2007 : constituée d'un écran plat intégré à un plateau en bois blanc de construction visiblement manuelle sur lequel figure tracé à la peinture noire : « Industrial Light and Magic ». La structure est tournée vers l'extérieur du lieu de monstration et permet notamment d'inscrire le titre comme contenu de l'exposition. Passe une publicité « Skoda » de qualité médiocre car récupérée sur le site d'échanges de vidéos « Youtube ». Placée ainsi elle semble vouloir appâter le spectateur alors que, paradoxalement, la vitrine du Consortium est située au fond d'une impasse peu passante;
(2) Images, 2006 : un petit cadre vitré qui protège un écrit (...)
[...] Ces petites attentions qui relevaient du souci d'apporter des éléments éclairants sur la problématisation du constat de l'inclusion préoccupante d'un fictionnel-deux-dimensions dans la société conventionnelle peuvent devenir, par leur non-résolution, véritablement gênantes pour le spectateur qui se demande s'il y a un vrai parti pris, une pensée engagée dans certaines décisions Pourquoi donc une si petite maquette est-elle reclue dans un si sombre recoin ? ( . Des suites de la pratique de cette exposition, il est clair pour le visiteur que Mark Leckey devient auteur non pas par une nouvelle production d'images, mais par la pratique de copie supplémentaire, la réutilisation et le détournement d'images préexistantes. [...]
[...] Grâce au bidouillage informatique, la sculpture est délogée de son habituel lieu de monstration, et l'appartement de Mark Leckey prend un nouvel aspect, déformé, reflété en rose bonbon via Bunny-miroir. Felix gets broadcasted, 2007: autrement sympathique, la figure de Félix le chat qui est filmé alors qu'il est en rotation sur une platine, en alternance avec des plans de son environnement : porte ce film est diffusé sur un téléviseur ancien modèle avec enceintes, lequel trône sur un socle d'un noir brillant. [...]
[...] Cette présentation lui permet de partager maintenant l'attitude ironique dont fait preuve Mark Leckey particulièrement dans cette œuvre : il s'agit d'une référence à l'apparition d'une crainte paralysante qui noua l'estomac de nombre de britanniques de chair et d'os lorsque la loi autorisant l'ouverture des pubs après minuit fût adoptée. La cinquième salle a été peinte en rouge vermillon, excepté le plafond, et une réserve blanche sur le panneau de gauche afin de constituer un écran de projection ; cette pièce accueille : Cinema-in-the-round : l'enregistrement d'une conférence donnée par Mark Leckey à l'auditorium de la Tate Modern, ayant pour sujet le passage de la deuxième à la troisième dimension avec pour support des extraits de films et dessins animés grand public Sont disposées trois rangées de quatre chaises qui permettent au visiteur non pressé de s'arrêter pour appréhender ce film anglophone qui dure tout de même quarante minutes. [...]
[...] Ses images commencent alors à véhiculer une idée autre, mais presque simultanément elles rejoignent leur circuit initial puisqu'elles deviennent des œuvres connues et donc relativement populaires et médiatisables objets futurs de nouvelles publications. Le spectateur sera en outre satisfait de l'accord parfait du processus de création de l'artiste avec le lieu même, puisque pour mener ce projet d'exposition à son terme Mark Leckey a collaboré avec nombre d'intervenants, et le résultat est délicieusement rafraîchissant. A bientôt, au Consortium ! L'équipe de montage avant le vernissage. Irene Bony, du Consortium, et Mark Leckey. [...]
[...] Les sixième et septième salles, laissées blanches, ne sont séparées que par un demi pan de mur, elles accueillent respectivement : Shoe Box : soundsystem et peinture commandée par Mark Leckey à Allessandro Raho qui montre la chaussure d'Homer Simpson abandonnée sur la voie publique ; Maquette de Windmill street : une maquette de l'appartement de Mark Leckey, espace intime à l'écart de ces images de culture au champ de référence étendu. Mark Leckey a tourné dans son appartement Made In ‘Eaven et Felix gets broadcasted. : une nouvelle mise en abyme. Ainsi le travail de Mark Leckey est surtout constitué par les innombrables liens entre ses œuvres qui tendent à tisser une toile solide. Si on s'accorde un certain temps d'appréhension, se dessineront sur cette toile les portraits revus des icônes fictives de la société actuelle. [...]
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